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Les (en)jeux du concours : une analyse interactionniste du recrutement à l'École nationale de la magistrature / The examination at the stake : an interactionnist analysis of admission selection at the National School of Magistracy / Em jogo no concurso : uma analise interacionista sobre a seleção de ingresso na Escola nacional da magistraturaFontainha, Fernando 12 May 2011 (has links)
La France de nos jours ne connait un moyen plus légitime de sélectionner le personnel que le concours public, et depuis 1958, le concours public est devenu aussi le moyen par excellence de sélection du corps de la magistrature. Cependant, l'état actuel d'une sociologie de ce groupe professionnel ne répond pas à la question « comment devient-on magistrat en France ? » en tenant compte du concours. Beaucoup de travaux ont été consacrés à la scolarisation au sein de l'ENM, ainsi qu'à la socialisation professionnelle des magistrats. Les réponses académiques expliquent plus largement les processus de sélection sociale. La réponse déterministe expliquera les processus de sélection sociale par des déterminations structurelles liées à l'héritage de compétences venues surtout de l'origine de classe et du parcours scolaire. La réponse compréhensive expliquera les compétitions et sélections par une sorte d'« effet miroir » existant entre sélectionneurs et sélectionnés. La première réponse institutionnelle consiste à dire que le concours est fait pour sélectionner les meilleurs étudiants sortants de l'enseignement universitaire. La seconde réponse, concurrente et simultanée à la première, dit que le concours doit chercher dans les candidats un profil taillé pour le métier de magistrat, du point de vue technique mais aussi psychologique. Croyant voir des insuffisances et même peut être des erreurs dans toutes ces réponses, ce travail sera consacré à l'élaboration d'une autre réponse. À travers l'usage d'une sociologie interactionniste, et d'une approche empirique multi-méthode, la recherche proposée ici essayera de valoriser l'interaction entre les préparateurs, les jurés et les candidats, ainsi que les contextes particuliers des différentes épreuves comme sources majeures d'une autre réponse possible à la question « comment devient-on magistrat en France ? ». Tout d'abord, au lieu de l'écarter, il faut s'attacher à la tautologie selon laquelle « les concours sélectionnent ceux qui se sont mieux préparés aux concours », car il n'est pas si futile qu'il y parait. / Contemporary France does not know a more legitimate mean of personnel selection than the public examination, and since 1958 it has become the means of magistrates recruitment by excellence. It is noteworthy, however, that the state of the art in the sociology of professional groups in France today does not take the examination into consideration when seeking an answer to the question “how does one become a magistrate in France today?” Instead, most work consecrates on the teachings at the National School of Magistracy (ENM) and on the magistrate's professional socialization. A variety of answers to the question of selection are proposed by contemporary scholarship. The determinist answer explains the social selection processes by the structural determination linked to the “competence heritage” coming above all from the social origin and the scholar's background. The comprehensive answer explains the competitions and selections by means of a “mirror effect” between jurors and candidates. A first institutional answer suggests that the examination is designed in order to select the best students finishing the university system. A second institutional answer, which is simultaneous and concurrent with the first, says that the examination must search in the candidates a suitable profile for the profession of magistrate from a technical but also a psychological point of view. Finding these explanations to be insufficient or even false, this work is dedicated to the formulation of a new one. Through the use of interactionnist sociology and an empirical multi-method approach, the research presented here seeks to revalue the interactions among jurors and candidates, and the peculiar context of the different exams as a major source of a new possible answer to the question “how does one become a magistrate in France?” For now, instead of ignoring it, it is necessary to reassess to the apparent tautology that says “the examinations selects those who are best prepared for the examinations,” because it is not as futile as it seems.
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