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L'ecclésiologie dans l'œuvre de Gustave ThilsPurwanto, Fransiskus 09 June 2006 (has links)
Comment l'Église catholique peut-elle témoigner de la Bonne Nouvelle évangélique et être reconnue comme un espace habitable pour tous ? Quelles structures pourrait-elle adopter, qui puissent aider les communautés humaines à articuler leurs diversités ? Quelle est la juste place du gouvernement et de l'enseignement dans l'Église ? Quelles communautés peut-elle constituer, qui soient à la fois ouvertes et attentives à sa propre tradition comme à celle des autres ?
Gustave Thils [1909-2000], théologien louvaniste, était bien placé pour traiter ces questions particulièrement complexes. Son apport s'étend sur trois périodes distinctes : avant, pendant et après le Concile Vatican II. Son œuvre est très variée, car ses intérêts théologiques se voulaient en prise sur l'actualité de l'Église et du monde.
La thèse cherche à présenter une vision systématique et globale de son ecclésiologie.
Après une brève biographie de G. Thils et un résumé de ses options théologiques dominantes, le chapitre 2 traite de la méthode historico-critique qu'il a mise en œuvre dans ses études, de l'influence de René Draguet sur sa réflexion, et de ses ouvertures vers une nouvelle herméneutique théologique.
Le chapitre 3, intitulé L'ecclésiologie en général, aborde divers éléments de son ecclésiologie On y analyse d'abord l'histoire complexe des « notes » de l'Église et les questions théologiques importantes qu'elles soulèvent. On traite ensuite de l'identité du prêtre à partir de son apostolat, de son rattachement au diocèse, de sa participation à la charge pastorale de l'évêque et de son « devoir » de sainteté. Thils a contribué, par ailleurs, à l'émergence d'une théologie du laïcat, à partir de sa réflexion sur les « réalités terrestres ». Il a développé en outre le thème de l'égalité entre tous les membres de l'Église et celui de la vocation universelle à la sainteté. À propos de l'évêque, Thils s'inspire d'une lecture critique de la constitution Pastor aeternus de Vatican I. C'est ensuite dans Lumen gentium 21 que Thils trouvera de nouvelles ressources pour redéfinir l'identité de l'évêque, sa mission, sa responsabilité propre et son rapport à l'Église locale. Au-delà des thèmes particuliers, Thils propose quelques principes permettant une bonne interprétation des textes de Vatican II, veillant à en relever les intuitions originales, les développements doctrinaux, ses relations avec la Tradition et son ouverture aux signes des temps.
Le chapitre 4 étudie le problème de l'œcuménisme. Il suit Thils dans sa description de l'histoire doctrinale du mouvement œcuménique [études antérieures à 1965], avant de proposer un commentaire du Décret sur l'œcuménisme de Vatican II et de décrire la position générale de l'Église catholique par rapport à la rencontre des Églises. Comme support de celle-ci, Thils propose le thème des « éléments d'Église ».
Le chapitre 5 développe la place de la papauté dans la théologie catholique. On y étudie les questions de l'infaillibilité et de la primauté. Thils propose une analyse critique du texte de Pastor aeternus de Vatican I, analyse débouchant sur le thème capital de l'infaillibilité in credendo du Peuple de Dieu. Dans ce contexte, l'auteur souligne que le magistère épiscopal, y compris celui de l'évêque de Rome, a comme fonction essentielle d'interpréter le dépôt de la foi.
En rapport avec l'ecclésiologie, le chapitre 6 traite de la théologie des religions non-chrétiennes. Thils défend l'existence d'une révélation universelle et la présence, hors de l'Église, d'un logos spermatikos qui appuie et éclaire la volonté salvifique de Dieu. Tout en sauvegardant la place privilégiée du christianisme comme ultime Révélation de Dieu, Thils jette un regard résolument positif sur les religions non-chrétiennes, considérées comme des valeurs appelant un complément.
La conclusion synthétique cherche à mettre en évidence l'évolution des intérêts théologiques successifs de Thils, ainsi que leur ancrage dans une ecclésiologie en constante mutation.
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