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Comedy of the Impossible : The Power of Play in Post-war European Theatre / La Comédie de l’impossible : la force du jeu dans le théâtre européen de l’après-guerreStreet, Anna 05 December 2016 (has links)
En retraçant le développement des théories de la comédie dans la philosophie occidentale, cette thèse avance que des préjugés l’ont empêchée d’être reconnue comme un genre littéraire sérieux. Il est montré que la place donnée à la comédie comme genre mineur pendant plus de deux mille ans correspond à un modèle éthique qui affirme, en distinguant le réel de l'Idéal, une vision néo-platonicienne de l'existence. Partant de l’analyse d’un phénomène théâtral précis dans l’Europe de l’après-guerre et à travers de nombreux exemples choisis parmi des pièces de cinq dramaturges différents, cette thèse propose trois principaux critères de la comédie : le statut ontologique des personnages comiques, la relation paradoxale de la comédie au monde des apparences, et son aptitude à permettre l'impossible. Opérant ainsi un renversement total des systèmes de valeurs et remettant en question une vision binaire, la comédie brouille les clivages entre l’abstrait et le concret, le mécanique et l’organique, et au bout du compte entre la vie et la mort. Il est démontré comment ce renversement s’accomplit de manière linguistique, métaphorique ou encore dramaturgique. L’étude conclut que la comédie bouleverse l'ordre socio-symbolique qui repose sur la logique du possible. / By tracing the development of theories of comedy within Western philosophy, this thesis claims that anti-comic prejudices prevented comedy from being recognized as a serious genre. Comedy’s inferior status for over two thousand years is shown to correspond to an ethical model that distinguishes the real from the Ideal and affirms a Neo-Platonic vision of existence. Through numerous examples taken from a particular phenomenon of post-war European theatre comprising five different playwrights, this thesis proposes three primary characteristics of comedy: the ontological instability of comic characters, comedy’s paradoxical relation to the world of appearances, and comedy’s willingness to accommodate the impossible. By throwing binaries into question and promoting a complete reversal of dominant value systems, comedy blurs the lines of distinction between the abstract and the concrete, the mechanical and the organic and, ultimately, between life and death. Demonstrating how this reversal is accomplished linguistically, metaphorically, or dramaturgically, this study concludes that comedy subverts the socio-symbolic order that relies upon the logic of possibility.
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L'art dans les journaux intimes de M. Eliade, E. Ionesco, M. Sebastian et N. Steinhardt, 1927-1987 / Art in the Diaries of Mircea Eliade, Eugène Ionesco, Mihail Sebastian, and N. Steinhardt, 1927-1987Lupas, Maria Cristina 10 June 2011 (has links)
Une interrogation sur la nature et les pouvoirs de l’art traverse les journaux intimes de Mircea Eliade, Eugène Ionesco, Mihail Sebastian et Nicolae Steinhardt. Cette interrogation remonte aux débats littéraires de la Grande Roumanie, contexte historique d’où émergent ces écrivains. A cette période est aussi liée leur pratique du journal intime, genre qui caractérise la ‘jeune génération’, groupement de jeunes acteurs culturels lancé par Eliade. Les réceptions (selon le terme de H. R. Jauss) des œuvres d’art que ces quatre auteurs consignent dans leurs journaux intimes permettent d’illustrer trois pouvoirs de l’art mis en relief par leur jeunesse roumaine et leur cheminement après la guerre. L’art a un pouvoir formateur : il les enseigne en leur ouvrant des mondes présentés par les œuvres. Il a aussi un pouvoir nationaliste car, dans le nouvel état-nation roumain, dans le contexte d’une « littérature mineure », l’art tendait à être politisé et l’état roumain pratiqua une politique nationaliste qui n’épargna pas le domaine des arts. Enfin, l’art a un pouvoir thérapeutique car il permet d’aborder des expériences douloureuses telles que celle de la crise nationaliste roumaine, par des voies indirectes et plus attrayantes. Les quatre journaux intimes, établis à partir de textes publiés en Roumanie et en France, font découvrir quatre cheminements qui se croisent et s’éclairent mutuellement, notamment sur leurs relectures difficiles du passé roumain. Le parcours de Ionesco ressort particulièrement comme celui d’une thérapie par l’art et d’un ‘travail de mémoire’, selon le terme de Ricœur, sur son passé personnel et sur le XXe siècle européen. / Reflections about the nature and powers of art pervade the diaries of Mircea Eliade, Eugène Ionesco, Mihail Sebastian, and Nicolae Steinhardt. These reflections stem from the literary debates in fashion in Greater Romania in which all four authors took part. Their practice of diary keeping also goes back to this period. It especially characterized a group of young intellectuals launched by Eliade called the ‘Young Generation.’ The diary genre lends itself well to a type of study H. R. Jauss has called ‘reception.’ The receptions of art in the four diaries illustrate three powers of art. Art has a formative power: it teaches by opening the receiver to the world proposed by the work of art. Art also has a nationalistic power: as an instrument of national-identity building for the new Romanian nation-state, art did not escape the danger of politicization characteristic of so-called ‘minor literatures,’ a term this dissertation discusses, and the Romanian state practiced nationalist policies with regards to the arts. Lastly, art has a therapeutic power: it can help in coming to terms with painful experiences like that of the Romanian nationalist catastrophe by indirect and more attractive means. The text of the four diaries is here established from fragments published in Romanian and in French publications. The diaries reveal four lives that crossed paths and that shed light on each other and especially on the difficult re-readings of the Romanian past. Ionesco’s diary in particular emerges as an example of a therapy by art and of what Paul Ricœur has called a ‘work of memory,’ about his personal history, that of his generation and of twentieth-century Europe.
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