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Poétique de Joseph Joubert. Étude sur la désécriture dans les Carnets / Poetics of Joseph Joubert. Study on desecriture in the Carnets

Giai-Duganera, Sabrina 03 December 2015 (has links)
Ami intime de Chateaubriand et de Pauline de Beaumont, témoin de la Révolution française qui a, dit-il, « chassé [s]on esprit du monde réel », Joseph Joubert rédige toute sa vie des notes consignées dans deux-cent cinq cahiers et dans des feuillets épars. Ces notes, qu’il ne publiera pas, sont éditées par André Beaunier dans leur quasi totalité en 1938 sous l’appellation de Carnets. Ce texte protéiforme ressortissant à la poétique du brouillon est envisagé dans cet ouvrage sous l’angle d’une notion héritée d’Yves Bonnefoy. La désécriture englobe l’ensemble des mouvements venant faire obstacle à l’élaboration de l’œuvre : les phénomènes de réticences, d’auto-censure, d’hésitations, de déconstruction, de minage, de pudeur qui viennent manifestement gêner l’expression, et plus encore toute possibilité d’édification d’une « œuvre » achevée. La poétique de Joubert naît de ces mouvements contradictoires entre un idéal littéraire nettement défini par des critères étiquetés comme classiques (clarté, ordre, achèvement) et une pratique littéraire qui tient cet idéal en échec, mais ce faisant trouve dans le fragmentaire et le provisoire une éthique aussi bien qu’une poétique. La désécriture est en effet aussi une expérience de la positivité : contre toutes les impuissances, l’effacement des mots se révèle comme puissance d’affirmation. / Joseph Joubert was a close friend of Chateaubriand and Pauline de Beaumont and a witness of the French Revolution, which has « chased away [his] mind from the real world », as he stated. He wrote during his whole life a set of notes in 205 notebooks and loose sheets of papers, but never published them. In 1938, André Beaunier edited most part of them under the name of Carnets. This multifaceted text, belonging to the draft poetry, is here considered through the angle of a notion coming from Yves Bonnefoy. The désécriture includes all the movements that prevent from creating a finished book : reluctance, self-censorship, hesitations, modesty, literary deconstruction and mining which impede the writing, and his achievement as a piece of work. Joubert’s poetry arises from this conflicting movements between a literary ideal characterized by the classical way (clarity, order, achievement) and Joubert’s style compromising this ideal. Nonetheless, the author finds his ethic and poetic way thanks to a fragmented and temporary style. The désécriture is in fact a positive experience : the vanishing words become an affirmative power of saying, opposite to all forms of impotence.
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Le cas Joubert : de l'art des autres à l'art des notes / The Joubert case : from the art of the others to the art of notes

Aussudre, Pierre 07 January 2012 (has links)
Joseph Joubert, ce moraliste français nourri de Platon et d’Aristote, aura manifesté une possibilité d’écriture échappant à la fois à celle des Essais, des Pensées, des Maximes, des Caractères, des Mémoires, des Confessions, et même d’un journal, mais en injectant de cette dernière forme ce qui pouvait faire lever la pâte de toutes les autres. Joubert l’a-t-il tenté en plus grande conscience de ce qu’il faisait qu’il ne le dit et que peut légitimement le faire croire qu’il ait laissé aux Chateaubriand (1838), Paul de Raynal (1842), André Beaunier (1938), cardinal Grente (1941), Raymond Dumay et Maurice Andrieux (1954), Georges Poulet (1966), Paul Auster (1983), Rémy Tessonneau (1989), le soin, le mérite, l’effort, mais tout de même aussi le plaisir ou la chance de faire son ouvrage à sa place ? La perspective contemporaine de cette hypothèse est celle d’un art des notes qui passe, dans le cas de Joubert, par l’établissement d’une poétique de leur classement. / Joseph Joubert, this french moralist who had a fondness for Plato and Aristotle, has revealed a mode of writing which is not like the one of Essays, Thoughts, Maxims, Characters, Memoirs, Confessions, and not even like a diary, but which derive from this last mode what is able to raise the dough of all others. Was Joubert aware of this contrivance more than we can think about, owing to the fact that he had committed his scripts to the following’s care : Chateaubriand (1838), Paul de Raynal (1842), André Beaunier (1938), cardinal Grente (1941), Raymond Dumay et Maurice Andrieux (1954), Georges Poulet (1966), Paul Auster (1983), Rémy Tessonneau (1989) ? Answering in the affirmative is equivalent to the assumption of an art of notes which goes through the working out of a literary theorie of their classification.

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