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Entre figuration et abstraction, danse et poésie plastiques : échanges et influences entre les peintres, les chorégraphes et les librettistes entre 1909 et 1933, en France, Allemagne, Italie et Suisse / Between figuration and abstraction, plastic dance and poetry : exchange and influence between painters, choreographers and librettists from 1909 to 1933 in France, Germany, Italy and SwitzerlandCléren, Marie 30 November 2017 (has links)
Phénomène protéiforme, l’abstraction picturale a bouleversé le monde des arts à l’aube du XXᵉ siècle. En Europe, de la Belle époque aux Années folles, les peintres d’avant-garde ont croisé le chemin de poètes et de chorégraphes avec lesquels ils partageaient le même désir de changement. Sous l’égide de mécènes ou d’amateurs éclairés, leurs collaborations ont donné naissance à des spectacles d’un genre nouveau où les frontières entre les différentes disciplines se trouvent abolies. Associer la peinture, art de l'espace, à la danse, qui y introduit le temps, soulève quelques questions qui ont fait émerger l’idée d’un « ballet plastique » se substituant au « ballet dramatique » théorisé par Noverre. L’art chorégraphique et l’art pictural ont exercé l’un sur l’autre une influence réciproque dont la recherche commence seulement à mesurer l’importance. Cependant, peut-on parler d’abstraction totale dans un domaine où rien n’est plus concret qu’un corps qui danse ? S’il n’y a pas une évolution linéaire alliant la figuration à l’abstraction entre 1909 à 1933, certains principes mis en œuvre sur les toiles ont été appliqués à la fois sur la scène et dans les coulisses du ballet. Les peintres vont-ils réussir à rompre l’illusion en sortant de la cage de scène ? En agrandissant leurs toiles, vont-ils réussir autre chose qu’un tableau animé ? Que devient le livret dans un ballet où la lettre s’efface devant les couleurs et les formes ? Poser la question de l’abstraction en littérature revient à remettre en cause l’existence même d’un texte comme support du ballet. Or, le livret, loin de disparaître, se métamorphose et occupe aussi une place de choix dans cette composition abstraite. / In the run-up to the 20th century, a multifaceted phenomenon called pictorial abstraction has turned the art community upside down. In Europe, from the “Belle Epoque” to the Roaring Twenties, avant-garde painters have crossed paths with poets and choreographers with whom they shared their desire for change. Their collaborations with donors and enlightened amateurs gave rise to a new kind of shows in which the boundaries between the various artistic disciplines have been abolished. The association of painting to spatial art and dance that also brought in time, raised questions that led to an idea of a “plastic ballet” as a substitute for “dramatic ballet”; an idea put forward by Noverre. The choreographic and pictorial worlds have had a reciprocal influence on one another; however, the research world is only now starting to consider the significance of these interactions. Anyhow, is it possible to talk about a total abstraction within this particular field, knowing that nothing can be more concrete than a dancing body? This trend is not a linear evolution from figuration towards abstraction between 1909 and 1933 but some principles used on canvases were applied in the ballet world, both on stage and backstage. Will painters manage to break the illusion by breaking out of the cage-like stage? By expanding the sizes of their paintings, will they have anything else to show than animated tableaux? What happens to the libretto in a ballet where letters are outweighed by colours and shapes? Questioning abstraction in literature involves questioning the mere existence of texts as the underpinning of ballets. Yet, the libretto is far from disappearing ; it transforms itself and is thus at the forefront of this abstract composition.
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