Cette recherche se situe dans la mouvance du regain d'intérêts pour la géométrie scolaire et les débats inhérents aux formes d'enseignement prônées par des politiques responsables des contenus. Dans ce contexte, le but de cette étude est d'observer les pratiques d'enseignement de la géométrie des stagiaires en fin de formation initiale au Gabon. L'analyse de leur planification, du déroulement de leurs interventions en classe et des entrevues individuelles a permis de cerner les caractéristiques des savoirs géométriques mis en jeu, le contrat didactique dominant et les adaptations privilégiées au moment où apparaissent des incidents critiques. En effet, ces analyses ont conduit notamment à montrer que les stagiaires tout comme le programme et les manuels privilégient, au niveau cognitif, des tâches qui relèvent plus du niveau discursif (niveau 1), mais sans faire appel à l'analyse des figures étudiées et sans vérifier les compétences du niveau visuel (niveau 0) du modèle de Van Hiele. En conséquence, ils parlent peu des savoirs sur la géométrie et des processus qui conduisent à leur construction en situation didactique. Dans leurs interventions en classe, le contrat didactique dominant est la reproduction formelle et l'ostension. Dans ces conditions, les stagiaires concentrent leurs adaptations autour d'interventions normatives et d'évitement. Enfin, ces contrats didactiques et ces adaptations incitent les stagiaires à se situer dans la posture épistémologique de l'ancien élève. Toutefois, lorsque le contrat didactique est davantage constructiviste, comme l'illustre un des cas sur les dix analysés, les adaptations deviennent projectives ou de retrais et la posture épistémologique adoptée devient celle de l'étudiant en formation. Ces analyses contribuent au débat sur les enjeux, les orientations et les modalités de la formation initiale des maîtres en enseignement de la géométrie dans le contexte de l'approche par les compétences de base, autrement appelée l'approche integrative, au Gabon.