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Le Corps grotesque dans «Les Cent Contes drolatiques» d'Honoré de BalzacCharette, Caroline 08 1900 (has links)
Honoré de Balzac est aujourd’hui connu pour être le père du roman moderne et l’écrivain de La Comédie humaine. Mais nous oublions souvent qu’entre 1830 et 1832, au début de sa carrière, l’auteur a écrit, comme plusieurs écrivains de son temps, des contes. De multiples facteurs peuvent expliquer cet intérêt : les Contes fantastiques d’Hoffmann sont traduits de l’allemand en français et leur succès est immédiat. De plus, les nouveaux modes de publication littéraire, dans les revues et les journaux, favorisent la prolifération du genre.
Un corpus retiendra notre attention : Les Cent Contes drolatiques, un projet, impopulaire en son temps, avec lequel Balzac souhaite « restaurer l’école du rire » en France. Au milieu du dix-neuvième siècle, l’auteur recrée des contes comme ceux que Rabelais, Verville et la reine de Navarre écrivaient en leur temps, trois ou quatre siècles auparavant. Pour ce faire, Balzac invente un langage qui simule le vieux français et crée des personnages grotesques.
Qu’est-ce, dans l’écriture balzacienne, que l’esthétique du rire, et comment l’auteur exprime-t-il ce concept dans ses Cent Contes drolatiques? Pour répondre à ces questions, nous étudierons les manifestations du grotesque dans l’ensemble de l’œuvre de l’auteur. Aussi, selon Mikhaïl Bakhtine, dans L’Œuvre de François Rabelais et la culture populaire au Moyen Âge et sous la Renaissance , le grotesque, uni au rire, est relié au corps : « Le trait marquant du réalisme grotesque est le rabaissement, c’est-à-dire le transfert de tout ce qui est élevé, spirituel, idéal et abstrait sur le plan matériel et corporel. » Par conséquent, ce sont les représentations du corps que nous examinerons dans ce travail. Finalement, l’étude du corps grotesque dans Les Cent Contes drolatiques montrera une autre facette de l’écriture balzacienne, souvent ignorée par les chercheurs : l’importance du rire et la vision du monde que celui-ci communique à travers la littérature. / Honoré de Balzac is mostly acknowledged, today, as the father of the novel and as the writer of La Comédie humaine. But we often forget that between 1830 and 1832, at the beginning of his career, the author wrote, mainly and like many writers of his time, short stories. Multiple factors can explain that interest, for example, Hoffman’s Contes fantastiques had been translated from German to French and their success was immediate. Moreover, the new mediums of literary publication, in magazines and newspapers, favoured the proliferation of the genre.
One corpus will keep our attention through these pages: Les Cent Contes drolatiques, a project, unpopular in his time, with which Balzac aimed to « restaurer l’école du rire » in France. In the middle of the nineteenth century, the author recreated short stories like the ones that Rabelais, Verville and the reine de Navarre have written in their time, three or four centuries before. To do so, Balzac invented a language that simulated the old French and created grotesque characters.
What is, in Honoré de Balzac’s work, the aesthetic of laugh, and how does the author express that concept in his Cent Contes drolatiques? To answer these questions, we will study the manifestations of the grotesque in the entire production of the writer. Also, according to Mikhaïl Bakhtine, in L’Œuvre de François Rabelais et la culture populaire au Moyen Âge et sous la Renaissance , the grotesque, linked to laugh, is related to the body : « Le trait marquant du réalisme grotesque est le rabaissement, c’est-à-dire le transfert de tout ce qui est élevé, spirituel, idéal et abstrait sur le plan matériel et corporel. » Consequently, it is the representations of the body that, in a further reflection, we will examine. Finally, the study of the grotesque body in Les Cent Contes drolatiques will show another facet of Balzac’s writing, often ignored by researchers : the importance of laughter and the vision of the world that it communicates through literature.
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Le Corps grotesque dans «Les Cent Contes drolatiques» d'Honoré de BalzacCharette, Caroline 08 1900 (has links)
Honoré de Balzac est aujourd’hui connu pour être le père du roman moderne et l’écrivain de La Comédie humaine. Mais nous oublions souvent qu’entre 1830 et 1832, au début de sa carrière, l’auteur a écrit, comme plusieurs écrivains de son temps, des contes. De multiples facteurs peuvent expliquer cet intérêt : les Contes fantastiques d’Hoffmann sont traduits de l’allemand en français et leur succès est immédiat. De plus, les nouveaux modes de publication littéraire, dans les revues et les journaux, favorisent la prolifération du genre.
Un corpus retiendra notre attention : Les Cent Contes drolatiques, un projet, impopulaire en son temps, avec lequel Balzac souhaite « restaurer l’école du rire » en France. Au milieu du dix-neuvième siècle, l’auteur recrée des contes comme ceux que Rabelais, Verville et la reine de Navarre écrivaient en leur temps, trois ou quatre siècles auparavant. Pour ce faire, Balzac invente un langage qui simule le vieux français et crée des personnages grotesques.
Qu’est-ce, dans l’écriture balzacienne, que l’esthétique du rire, et comment l’auteur exprime-t-il ce concept dans ses Cent Contes drolatiques? Pour répondre à ces questions, nous étudierons les manifestations du grotesque dans l’ensemble de l’œuvre de l’auteur. Aussi, selon Mikhaïl Bakhtine, dans L’Œuvre de François Rabelais et la culture populaire au Moyen Âge et sous la Renaissance , le grotesque, uni au rire, est relié au corps : « Le trait marquant du réalisme grotesque est le rabaissement, c’est-à-dire le transfert de tout ce qui est élevé, spirituel, idéal et abstrait sur le plan matériel et corporel. » Par conséquent, ce sont les représentations du corps que nous examinerons dans ce travail. Finalement, l’étude du corps grotesque dans Les Cent Contes drolatiques montrera une autre facette de l’écriture balzacienne, souvent ignorée par les chercheurs : l’importance du rire et la vision du monde que celui-ci communique à travers la littérature. / Honoré de Balzac is mostly acknowledged, today, as the father of the novel and as the writer of La Comédie humaine. But we often forget that between 1830 and 1832, at the beginning of his career, the author wrote, mainly and like many writers of his time, short stories. Multiple factors can explain that interest, for example, Hoffman’s Contes fantastiques had been translated from German to French and their success was immediate. Moreover, the new mediums of literary publication, in magazines and newspapers, favoured the proliferation of the genre.
One corpus will keep our attention through these pages: Les Cent Contes drolatiques, a project, unpopular in his time, with which Balzac aimed to « restaurer l’école du rire » in France. In the middle of the nineteenth century, the author recreated short stories like the ones that Rabelais, Verville and the reine de Navarre have written in their time, three or four centuries before. To do so, Balzac invented a language that simulated the old French and created grotesque characters.
What is, in Honoré de Balzac’s work, the aesthetic of laugh, and how does the author express that concept in his Cent Contes drolatiques? To answer these questions, we will study the manifestations of the grotesque in the entire production of the writer. Also, according to Mikhaïl Bakhtine, in L’Œuvre de François Rabelais et la culture populaire au Moyen Âge et sous la Renaissance , the grotesque, linked to laugh, is related to the body : « Le trait marquant du réalisme grotesque est le rabaissement, c’est-à-dire le transfert de tout ce qui est élevé, spirituel, idéal et abstrait sur le plan matériel et corporel. » Consequently, it is the representations of the body that, in a further reflection, we will examine. Finally, the study of the grotesque body in Les Cent Contes drolatiques will show another facet of Balzac’s writing, often ignored by researchers : the importance of laughter and the vision of the world that it communicates through literature.
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