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Étude pétrographique et géochimique de la formation de Chibougamau, Québec, CanadaCourtois, Guillaume 05 1900 (has links) (PDF)
La Formation de Chibougamau, d'âge Paléoprotérozoïque, se situe aux alentours de la ville de Chibougamau (Québec, Canada). Cette formation clastique se compose de conglomérats, de grès, de diamictites et de laminites granoclassées. Les études antérieures ont conclu que cette formation est d'origine glaciaire à paraglaciaire. Cette hypothèse de genèse s'appuie notamment sur la présence de laminites granoclassées encaissant des dropstones qui sont associées à des diamictites, roches pouvant être, entre autres, formées par l'action des glaciers. Cependant, des preuves indubitables d'une origine glaciaire sont absentes : - aucun claste à surface striée et facettée n'est recensé; - le substratum archéen ne montre aucune abrasion due au passage d'un glacier; et - aucune séquence d'argilite varvée n'est présente. Cette absence d'évidences de glaciations et la découverte récente d'indices de métamorphisme de choc au sein de la Formation de Chibougamau, ont contraint à entreprendre des recherches portant sur la genèse de la formation. Les études pétrographiques ont mis en évidence de nombreux indices de métamorphisme de choc indubitablement associés à un impact météoritique. Ces indices sont : - des figures de déformations planaires affectant des minéraux de quartz et de feldspaths ; - des échardes de verre de haute pression non altérées et du verre diaplectique altéré au sein d'une matrice fragmentaire ; - de la maskélynite ; - des amygales indicatrices d'une fonte ; - des textures en mosaïque ; et - des rnicrobrèches comportant dans certains cas une matrice de verre dévitrifié. Ces nouvelles découvertes suggèrent une réinterprétation de la genèse de la Formation de Chibougamau par des processus d'impact météoritique. L'hypothèse d'un éjecta d'impact est favorisée par les observations pétrographiques, mais ne pourrait être généralisée à l'ensemble de la formation, puisque les conglomérats et certaines diamictites, porteurs d'indices de métamorphisme de choc, encaissent une grande quantité de clastes arrondis non impactés. Ces unités suggèrent ainsi un remaniement de l'éjecta source. Cette hypothèse semble soutenue par les relations stratigraphiques de la formation. En effet, à la base se trouve un conglomérat non affecté par le métamorphisme de choc qui est recouvert par une unité diarnictique, interprétée comme l'éjecta d'impact, le tout surmonté par un conglomérat similaire à l'unité basale mais porteur de quelques indices de métamorphisme de choc dérivant de l'érosion de l'éjecta sous-jacent. Ces relations stratigraphiques suggèrent donc un impact pénécontemporain aux dépôts de grande séquence conglomératique alors que la nature du dépôt d'éjecta suspecté suggère un environnement supra à intertidal. La présence de clastes de carbonate oolithique et de carbonate, dérivant probablement des roches du Groupe de Mistassini, favorise un âge maximum à 2,2 Ga. De plus, les figures de déformations n'affectant que des clastes de roches quartzofeldspathiques et la présence de fragments de carbonate à cœur de verre diaplectique favorisent un lieu d'impact en domaine continental, probablement dans un bassin intracratonique peu profond. L'absence de sphérules de verre au sein de la formation indique le caractère proximal de l'éjecta et favorise donc un lieu d'impact sur ou proche de la Province du Supérieur.
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : géologie, éjecta, impactite, métamorphisme de choc, Chibougamau, Abitibi.
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