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Le masque de Géricault : une relique romantiqueBourget, Manuel 04 1900 (has links)
Pour respecter les droits d’auteur, la version électronique de ce mémoire a été dépouillée de certains documents visuels et audio‐visuels. La version intégrale du mémoire a été déposée au Service de la gestion des documents et des archives de l'Université de Montréal / Au 19e siècle, la pratique du masque mortuaire connut, en France, une popularité
rarement vue dans l’histoire. Le masque de Géricault nous apparaît comme un objet
emblématique de la culture matérielle française de cette période. Ce mémoire cherche
d’abord, en l’inscrivant dans la mouvance du romantisme, à expliciter la signification
historique de cet objet. La reproduction du masque, sa manipulation et son exposition
dans les ateliers des artistes romantiques, ont contribué à construire la mythologie et la
figure posthume de Géricault comme martyr de l’art. C’est ainsi que le masque participe
pleinement du romantisme, que nous comprenons, avec Paul Bénichou et Éric Michaud,
comme «relevant» le christianisme et ses stratégies de construction de mythe. Il nous
apparaît alors nécessaire de considérer notre objet comme une relique séculaire qui
supporte le nouveau culte de l’artiste. À partir de là, nous explorons, en nous appuyant
sur l’anthropologie des images d’Hans Belting, la manière dont la réalisation du masque
de Géricault renoue avec certaines pratiques dévotionnelles chrétiennes et même avec
certaines pratiques funéraires des premières sociétés humaines. Le masque acquiert
alors, parallèlement à l’oeuvre, la signification anthropologique d’être un substitut
pérenne du cadavre destiné, par le culte, à «re-socialiser» le défunt, à lui faire don d’une
vie posthume. Nous analysons ensuite les principaux usages du masque de Géricault
dans les années 1830-1840 en portant une attention particulière à ses lieux d’accueil : le
musée, la collection et l’atelier. Nous approfondissons ensuite les témoignages de
l’historien Jules Michelet et du peintre Eugène Delacroix. Finalement, nous explicitons
les liens qui existent entre la figure posthume de Géricault et l’oeuvre même du peintre,
en tant qu’elle est habitée par une stratégie de fragmentation. / In 19th century’s France, the practice of death mask has reached a level of
popularity rarely seen in history. The mask of Géricault is an emblematic object of
french’s material culture of this time. By inscribing this object in romanticism, this thesis
intends to elucidate its historical signification. The reproduction of the mask, its
manipulation and its exhibition in the romantic artist’s studios contributed to construct
the mythology and the posthumous figure of Géricault as a martyr of art. Thus, the mask
fully pertains to romanticism. On the base of the research of Paul Bénichou and Éric
Michaud, we understand this movement as “sublating” Christianity and its strategies of
myth construction. We therefore acknowledge the necessity to consider our object as a
secular relic, which supports the new cult of the artist. From that point, with respect to
Hans Belting’s anthropology of images, we explore the way the production of this mask
renews some Christian devotional practices, as well as some funerary practices of the first
human societies. Concurrently to the painter’s work of art, the mask acquires the
anthropological signification of being the corpse’s perennial substitute. Through the cult,
the mask “resocializes” the dead and gives it a posthumous life. We next analyze the
principal uses of the mask of Géricault in the 1830-40’s by focusing on the locations of
its reception : the museum, the collection and the studio. Then, we examine the account
of the historian Jules Michelet and the painter Eugène Delacroix. Finally, we articulate
together the posthumous figure of Géricault and his work in its strategy of fragmentation.
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