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Luttes des femmes, émancipation et droit du travail dans l’Italie du début du XXe siècle : les mondariso et leur conquête des « huit heures » / Women’s struggles, emancipation and labour law in early twentieth century Italy : the mondariso and their conquest of the « eight-hour day »Sacco-Morel, Michela 20 June 2018 (has links)
À l’orée du XXe siècle, les femmes italiennes subissent une double injustice juridique. En tant que femmes, elles sont reléguées par le Droit dans une condition d’infériorité : la loi leur nie le droit de vote et d’éligibilité. En tant que travailleuses, elles sont soumises à la toute-puissance patronale, car à l’aube de la législation sociale, la faiblesse contractuelle de l’ouvrier face à l’employeur n’est pas reconnue. Dans le canton de Verceil, les mondariso, travailleuses saisonnières employées au sarclage des rizières, luttent pour obtenir du travail, des augmentations salariales et des diminutions de leur temps de travail. Ces femmes arrivent à imposer le principe de la journée travaillée de huit heures dans les rizières du vercellese en 1906. En 1907, une loi sectorielle concédera à tous les travailleurs rizicoles d’importantes protections. En revendiquant leur droit à la justice sociale, ces travailleuses acquièrent une visibilité et un rôle politique. Elles savent choisir leurs priorités dans l’apprentissage du maniement de l’instrument juridique et législatif et participent à la construction d’un nouveau Droit émancipateur et égalitaire. Le parti et les syndicats socialistes sont très présents dans cette bataille. Mais quelles accointances lient ces femmes à ces forces politiques émergentes ? Jusqu’à quel point le parti socialiste éduque-t-il ces paysannes ? Et si ces femmes avaient un espace de pouvoir plus grand que ce que la condition féminine de l’époque nous laisserait imaginer ? Dans ce cas, nous pourrions les supposer dépositaires d’une mission éducative vis-à-vis d’un jeune parti qui cherche à s’imposer à elles comme au sein du prolétariat italien. / At the beginning of the twentieth century, Italian women underwent a double legal injustice. As women, they were relegated by law to an inferior status: legislation denied them the right to vote and eligibility. As workers, they were submitted to omnipotent employers because, in the early times of social legislation, the contractual weakness of workers compared to employers had not been acknowledged. In the Verceil canton, the mondariso, seasonal women workers who were employed to hoe the vast Piedmontese rice fields, struggled to obtain work, pay rises, and a decrease in their work time. These women succeeded in imposing the principle of an eight-hour workday in the Vercellese rice fields in 1906. In 1907, a sectoral law granted all paddy field workers significant protections. By demanding their right to social justice, these women workers acquired visibility and a political role. They knew how to select their priorities in learning how to handle the legal and legislative apparatus, and participated in the construction of a new, egalitarian, and empowering legislation. The socialist party and Labour Unions were very present in that struggle. But how were these women acquainted with those emerging political forces? To what extent did the socialist party educate these peasants? What if these women had a vaster arena of power than what the status of women at the time could let us imagine? Should this be the case, they could be assumed to have been bestowed with an educational mission towards a young party trying to impress itself upon them as well as within the Italian proletariat.
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