Alors que la démolition tend à s'imposer au sein de l'intervention publique sur le parc HLM des années 1950-1970, ce mode d'action commence aussi à être utilisé en réponse aux problèmes rencontrés par des tours et des barres en copropriété. On peut cependant se demander si les difficultés d'un grand ensemble en copropriété sont assimilables à celles d'un grand ensemble HLM et si la démolition ne prend pas un sens différent dans ce contexte particulier. Pour répondre à ces questions, cette thèse étudie l'une des premières copropriétés des trente glorieuses qui a fait l'objet d'une action publique et de démolitions : Les Bosquets à Clichy-sous-Bois/Montfermeil (93). En explorant l'histoire de cet ensemble immobilier, cette recherche montre que les problèmes qu'il a connus sont propres au statut juridique de la copropriété. Ils sont principalement dus à des difficultés de gestion, liées aux financements publics qui sont à l'origine de sa construction, à la conjoncture immobilière dans laquelle il a été livré et à des malfaçons juridiques. Or, cette dimension propre à la gestion n'a pas été prise en compte au sein de l'intervention publique déployée sur ce site depuis 1981. Celle-ci a transposé à la copropriété les schémas cognitifs et normatifs appliqués aux ensembles HLM de même typologie architecturale et urbaine. Privilégiant la démolition, les restructurations du bâti et la diversification du peuplement, l'action publique a aggravé les déséquilibres de gestion de la copropriété. Le relogement a constitué un nouveau facteur de fragilisation des trajectoires des ménages – en particulier des propriétaires occupants – déjà fortement pénalisés par les difficultés de la copropriété / While demolition of public rental housing projects from the 1960s and 1970s is an obvious public intervention nowadays, we are starting to witness a similar handling of condominium tower blocks. However, one may ask whether similar interventions for these two different housing types lead to different outcomes. To answer these questions, this thesis analyses one of the first condominium project from the Trente Glorieuses period (1945-1975) that was the target of such intervention : Les Bosquets located in Clichy sous Bois/Montfermeil (a Parisian suburb). Looking at the history of that housing complex, this research shows that the problems relate to the legal status of the joint ownership. These problems arose from management difficulties linked to the public financing that has permitted its construction, to the real estate circumstances of its delivery, and to juridical defects. It appears that this management dimension wasn't considered by the public intervention implemented at that site since 1981. Cognitive and normative patterns originally applied to moderate rental estates with similar architectural and urban typology were simply transferred to the condominium. Favouring demolition, redevelopments of the building, and diversification of residents, public interventions have aggravated imbalances in the management of the condominium. Rehousing has also participated in the weakening of the residential itineraries of the households (especially owner occupiers) already strongly penalised by the condominium's difficulties