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Négocier l’espace : les villes du Liban devant l’afflux des réfugiés syriens (2011-2018) : études de cas à Tripoli (quartier de Tebbeneh) et à Beyrouth (quartier de El-Nab’a et camp Palestinien de Bourj El-Barajneh) / Negotiating space : cities in Lebanon and the challenge of the Syrian refugee influx (2011-2018) : case studies in Tripoli (Tebbeneh) and Beirut (El-Nab’a, and the Bourj el-Barajneh Palestinian refugee camp)El Khouri, Dima 24 June 2019 (has links)
Recevoir en trois ans un afflux de migrants correspondant à un quart de sa population constitue un défi majeur pour n’importe quelle nation. Cette recherche tente de comprendre comment un tel phénomène, à priori inconcevable, a pu advenir dans les villes du Liban, qui ont accueilli plus d’un million de réfugiés depuis 2011. Partant de ce phénomène brutal, elle examine les facteurs qui ont permis à ces réfugiés urbains de s'installer tant bien que mal dans des espaces marqués par des processus extrêmes d'injustices socio-spatiales. La thèse aborde cette question à trois niveaux : (1 ) à l’échelle urbaine locale, où citadins et réfugiés vivent un cycle continu de négociations dissymétriques concernant l’occupation et l’appropriation de leurs espaces respectifs, reflété dans des situations quotidiennes de tension et de conflit ; (2) au niveau national, dans lequel la géopolitique interne à la société libanaise et les effets de l’action publique du gouvernement, des collectivités territoriales et des ONG prennent un rôle direct, influençant l’accès des réfugiés à la ville ; (3) à l’échelle géopolitique internationale enfin, qui aborde la situation du Moyen-Orient. À cette échelle, l’analyse s’attache aux effets des relations historiques entre le Liban et la Syrie dans l’installation actuelle des réfugiés. Cependant, l’espace de négociation n’est pas exclusivement perçu comme le résultat d’une relation binaire entre réfugiés et société d’accueil. Plus largement, la thèse démontre comment cette relation s’insère dans des mécanismes qui produisent et reproduisent des inégalités exprimées à des échelles multiples et qui opèrent sur l’ensemble des populations citadines, que ces dernières soient d’origines syriennes, palestiniennes, qu’elles appartiennent aux différentes communautés religieuses libanaises ou qu’elles soient originaires de pays étrangers. L’étude repose sur une approche ethnographique qualitative faisant appel à diverses méthodes, particulièrement des entretiens approfondis auprès d’échantillons de population très divers. Ceux-ci sont accompagnés d’observations systématiques menées dans trois quartiers urbains : Tebbeneh à Tripoli, El-Nab’a et le camp palestinien de Bourj el-Barajneh à Beyrouth. / It is a major challenge for any nation to accommodate an influx of migrants corresponding to a quarter of its population in three years. This research seeks to understand how such a phenomenon, inconceivable at first glance, could have taken place in cities in Lebanon that have hosted over a million refugees from Syria since 2011. With this brutal phenomenon as a starting point, the thesis examines the factors that have made it possible for the urban refugees to settle in places marked by extreme processes of socio-spatial injustice. The thesis addresses this issue at three levels: (1 ) at the local urban scale, within which urban dwellers and refugees live a continuous cycle of dissymmetrical negotiations on the occupation and appropriation of their respective spaces, reflected in daily situations of tension and conflict; (2) at the national level, within which the internal geopolitics and the effects of government, local authority, and NGO actions play a direct role in influencing the access of refugees to the city; (3) finally at the international geopolitical scale which addresses the situation of the Middle East. At this scale, the analysis focuses on the effects of historical relations between Lebanon and Syria in the current settlement of refugees. Negotiating space is not seen as the result of an exclusively binary relationship between refugees and the host society. Rather, the thesis demonstrates how this relationship fits into mechanisms that produce and reproduce inequalities expressed on multiple scales, and touch all urban dwellers - whether they are originally Syrian, Palestinian, Lebanese from different religious groups, or even from a foreign country. The study is based on a qualitative ethnographic approach using a variety of methods, particularly in-depth interviews with diverse population samples. These are accompanied by systematic observations in three urban neighbourhoods: Tebbeneh in Tripoli, El-Nab'a and the Palestinian camp of Bourj el-Barajneh in Beirut.
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