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Juan Ginés de Sepúlveda, un philosophe devant la barbarie / Juan Ginés de Sepúlveda : A philosopher looks at barbarismBienvenu, Gilles 14 May 2016 (has links)
La signification de l’œuvre de Juan Ginés de Sepúlveda, philosophe et historien espagnol du XVIè siècle ne fait aujourd’hui l’objet d’aucun consensus : s’agit-il d’un scolastique attardé au siècle de la Renaissance, d’un précurseur du catholicisme post tridentin, d’un crypto-luthérien, ou de l’un des grands humanistes de son temps ? Quelle est la portée exacte des thèses qu’il formula en 1550-1551 à Valladolid pour défendre la légitimité des guerres espagnoles dans le Nouveau Monde ? Après avoir suivi pas à pas la formation intellectuelle du philosophe, les débats auxquels il prit part (contre Erasme, Luther, ou Las Casas) et analysé son œuvre d’historien, notre recherche fait apparaître l’orientation profondément rationaliste et universaliste de sa démarche. Elle met en lumière l’importance, pour la pensée politique occidentale, de la définition qu’il donne de la barbarie. Dépourvue de toute connotation inégalitaire fondée sur la race ou la religion, cette définition, politique et morale, décrit la barbarie comme résultant d’institutions publiques attentatoires à la loi naturelle. Elle affirme le pouvoir critique de la Raison humaine à l’égard des institutions et des pouvoirs, dans le Nouveau Monde comme dans l’Ancien. / There is currently no consensus as to the significance of the work of sixteenth-century Spanish philosopher and historian Juan Ginés de Sepúlveda: was he an anachronistic scholastic in the century of the Renaissance, a precursor of post-Tridentine Catholicism, a crypto-Lutheran, or one of the great humanists of his time? What is the actual import of the arguments he put forward in Valladolid in 1550–1551 in defending the legitimacy of Spain's conquests in the New World? Founded on step-by-step examination of his intellectual training and the debateshe took part in (against Erasmus, Luther and Las Casas), and on close study of his work as a historian, my research reveals the deeply rationalist and universalist tendency of his approach and sheds fresh light on the importance, for Western political thinking, of his definition of barbarism. Devoid of all inegalitarian connotations based on race and religion, this political and moral definition describes barbarism as produced by public institutions detrimental to naturallaw, and asserts the critical power of human Reason with respect to institutions and constituted authority in the New World as in the Old.
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