Avec le rythme opérationnel de plus en plus élevé, de même que le niveau de dangerosité des missions, il est fort probable de continuer à voir des membres des Forces canadiennes revenir avec un syndrome de stress post-traumatique. Lors des années 1990, le personnel dirigeant était peu informé sur la problématique donc préférait en quelque sorte l'ignorer. Par ailleurs, les militaires qui ont développé un syndrome de stress post-traumatique ont été pendant de nombreuses années à fuir leur problème, à utiliser des stratégies d'adaptation inefficaces et nuisibles à leur santé. Cette étude a tenté de regarder quelles sont les stratégies de coping utilisées par les militaires ou ex-militaires masculins atteints d'un stress post-traumatique suite au retour d'une mission de paix. Par cette même étude, nous avons également tenté de voir s'il y avait un lien entre les stratégies de coping utilisées et la qualité de vie et l'ajustement du militaire ou de l'ex-militaire atteint de stress post-traumatique. En terminant, la présente recherche s'est interrogée sur les stratégies de coping utilisées en lien avec la socialisation et les rôles de genre des militaires ou des ex-militaires masculins. Pour répondre à ces questionnements, nous avons utilisé le récit de vie de trois militaires et ex-militaires, de sexe masculin, atteints de stress post-traumatique suite à une mission de paix. La présente étude cherchait à explorer et à mieux comprendre les différents types de stratégies de coping utilisées afin de leur permettre une meilleure adaptation à leur situation nouvelle. De plus, la présente étude tentait d'explorer les liens entre les stratégies de coping et la qualité de vie sous l'angle de la socialisation de genre. Suite aux rencontres avec les participants, les données qualitatives ont été analysées par la technique de l'analyse de contenu. Malheureusement, en raison du petit échantillon, il est impossible de généraliser les résultats au reste de la population militaire. Par contre, ces résultats montrent que les militaires ou ex-militaires souffrant de stress post-traumatique vont en premier lieu privilégier les stratégies axées sur l'émotion. Ces stratégies auront un impact négatif sur l'adaptation de ces individus et sur leur qualité de vie. Finalement, la socialisation contribue à réduire l'éventail des mécanismes d'adaptation dont les hommes disposent puisqu'elle valorise l'autonomie et l'indépendance, tout en stigmatisant l'expression de la souffrance et la demande d'aide.