« Notre démarche est celle de l'historien d'architecture qui, partant de l'édifice existant, cherche à le comprendre, à l'expliquer. Pour ce faire, notre méthode est l'analyse qui interroge la structure et la confronte avec les documents écrits et figurés que les générations de constructeurs et d'occupants nous ont laissés. Pour situer l'édifice dans son contexte et pour l'évaluer dans une juste perspective, cette analyse tient compte du milieu social qui a vu naître et évoluer le monument. Notre analyse est aussi comparative, dans la mesure où l'intérêt de cette oeuvre de Charles Baillairgé apparaît avec d'autant plus d'évidence lorsqu'on la compare à des édifices contemporains. Dès lors, notre étude jette un éclairage nouveau, et permet de dégager avec plus de nuances l'évolution de l'architecture conventuelle du XIXe siècle québécois. Dans un premier chapitre, nous assisterons à l'établissement de la nouvelle communauté dans le milieu québécois en abordant l'historique de l'oeuvre de la Société charitable des Dames catholiques de Québec, les démarches entreprises par l'évêque Turgeon pour s'assurer de l'arrivée des religieuses et en assistant à l'acquisition des terrains nécessaires à leur expansion. Dans le chapitre suivant, nous nous arrêterons en l'an 1849 afin d'étudier dans ses détails l'asile que les religieuses se font construire. Nous nous attarderons aux choix du site et de l'architecte et à la l'analyse des plans. Un troisième chapitre fera l'historique des travaux, à la lumière des documents qui nous sont parvenus, c'est-à-dire les débuts de la construction en 1850, la transformation en parlement en 1854, les réaménagements subséquents s'échelonnant de 1854 à 1978. En dernier lieu, nous étudierons la place de l'asile des Soeurs de la Charité dans l'oeuvre de l'architecte et le rayonnement de son architecture pour en arriver à conclure sur la pertinence de sauvegarder ou de négliger cette réalisation conventuelle en tant que partie du patrimoine de la ville de Québec. »--Pages 3-4