La présente recherche porte sur une analyse de la morphogenèse de Monterrey, ville industrielle frontalière du nord-est du Mexique. À travers trois échelles de lecture, soit l'échelle du territoire, de la ville et du quartier, on fait une analyse des caractéristiques d'émergence et de transformation des secteurs industrialo-résidentiels. La recherche met en valeur les quartiers ouvriers créés de manière directe par les entrepreneurs de Monterrey entre 1890 et 1970. Formes urbaines sans précédents locaux, ces quartiers constituent des mutations morphologiques qui expriment une pensée moderniste dans le milieu urbain. Ils deviennent des objets identitaires modestes qui morphologiquement inspirent le développement postérieur de la ville L'analyse se réalise dans un contexte de libéralisme économique qui reprend force au Mexique à la fin du 19e siècle, mais qui est modéré par la Constitution de 1917. Dans le milieu local, ce courant économique qui comporte une restructuration productive et foncière, entre autres, est aussi associé à l'émergence de formes urbaines anarchiques. La recherche prend sa pertinence en raison de la réémergence du libéralisme économique qui, sous le nom de mondialisation, comporte de nouvelles restructurations spatiales qui interpellent la ville et ses identités.