Situées dans la région métropolitaine de Québec, les églises de Saint-Augustin-de-Desmaures témoignent de quatre siècles d'architecture religieuse paroissiale. Le premier chantier de construction s'ouvre au XVIIe siècle et sera suivi par d'autres chantiers qui s'étendront jusqu'au XXe siècle. A travers cette période, quatre édifices cultuels différents sont étudiés : deux chapelles (disparues), l'église de l'Anse-à-Maheu (également disparue mais dont nous conservons les fondations) et l'église de Saint-Augustin toujours en place bien qu'ayant subi quelques transformations. L'étude architecturale que nous proposons repose, d'une part, sur l'historique des bâtiments, en particulier les faits entourant la construction et les différents états de chacun, et, d'autre part, sur l'analyse formelle, qui permet de situer les églises de Saint-Augustin dans leur contexte et de préciser leur apport dans le traitement architectural des édifices religieux. Afin de mettre en évidence leur intérêt particulier, au plan architectural, nous analysons le plan, l'élévation et le décor intérieur de chacune d'elles et nous faisons une mise en relation avec d'autres modèles d'édifices religieux. Grâce à cette méthode d'analyse comparative, il nous est possible de reconstituer hypothétiquement l'état original des églises de Saint-Augustin-de Desmaures. Comme nous l'avons constaté au cours de ce travail, les vestiges du Régime français sont rares, d'où l'intérêt d'une étude approfondie des spécimens de cette époque. La découverte d'un retable qui date de 1746, en plus d'apporter une contribution intéressante à l'art ancien du Québec, permet de dégager une vue d'ensemble plus complète et plus nuancée sur le décor intérieur des églises du Québec au XVIIIe siècle. En outre, il s'est avéré que nous méconnaissions certains aspects de l'architecture extérieure des églises au début du XIXe siècle; l'exemple nous est fourni par l'église de Saint-Augustin dont la façade témoigne de la rareté de ce type d'église dans la région de Québec.