1 |
Profils alimentaires, niveau de transformation des aliments et risque de cancer de la prostate : une étude cas-témoins à Montréal, CanadaTrudeau, Karine 12 1900 (has links)
Le cancer de la prostate est le cancer le plus fréquemment diagnostiqué chez les hommes
canadiens. Aucun facteur de risque modifiable n’a été identifié, mais l’alimentation pourrait
être impliquée. Les profils alimentaires, décrivant l’ensemble de l’apport alimentaire,
constituent une approche de recherche prometteuse. L’objectif général de cette thèse était
d’évaluer le rôle des profils alimentaires et du niveau de transformation des aliments sur le
risque de cancer de la prostate.
Les données colligées dans une vaste étude cas-témoins populationnelle menée chez les
résidents montréalais ont été utilisées. Les 1919 cas incidents histologiquement confirmés
étaient âgés de 75 ans ou moins et avaient été diagnostiqués entre 2005 et 2009. Les 1991
témoins ont été sélectionnés aléatoirement à partir de la liste électorale, puis appariés aux cas
selon l’âge (± 5 ans). Les informations concernant l’alimentation ont été recueillies avec un
questionnaire de fréquence alimentaire documentant la consommation deux ans avant le
diagnostic ou l’entrevue.
Le premier objectif visait à identifier des profils alimentaires parmi les témoins francophones
ainsi que les caractéristiques associées à ces profils. Une analyse en composantes principales a
permis d’identifier les profils alimentaires Santé, Occidental modifié - Salé et Occidental
modifié - Sucré. Le profil Santé a été associé à des niveaux plus élevés de revenu et
d’éducation, à un niveau modéré d’activité physique et à un faible niveau de tabagisme. Le
profil Occidental modifié - Salé a été associé avec des ethnicités française, européenne (autre
que française) ou latine, avec le fait d’être marié ou en union libre, et était inversement associé
avec l’âge. Le profil Occidental modifié - Sucré était plus commun chez les hommes d’origine
française et chez les consommateurs de suppléments de vitamines et minéraux.
Le deuxième objectif visait à évaluer les associations entre les profils alimentaires et le cancer
de la prostate. Les rapports de cotes (RC) et intervalles de confiance (IC) à 95% ont été
obtenus par régression logistique non conditionnelle ajustée pour les facteurs de confusion. Le
profil Santé était inversement associé au risque de cancer de la prostate (RC= 0,76 [IC 95% =
0,61-0,93], en comparant le quartile supérieur au quartile inférieur). Le profil Occidental -
Sucré et Boissons était associé à une augmentation du risque de cancer de la prostate (RC=
1,35 [IC 95% =1,10-1,66], quartile supérieur vs inférieur). Ces résultats sont novateurs.
Aucune association n’a été observée avec le profil Occidental - Salé et Alcool.
Le troisième objectif visait à évaluer l’association entre le niveau de transformation des
aliments et le cancer de la prostate. Les aliments transformés étaient associés à une
augmentation du risque (RC= 1,32 [IC 95% =1,07-1,62], quartile supérieur vs inférieur) et
l’association était légèrement plus prononcée pour les cancers agressifs.
En conclusion, ces résultats suggèrent que les profils alimentaires et le niveau de
transformation des aliments jouent un rôle dans le développement du cancer de la prostate. Il
s’agit d’informations importantes pour soutenir la promotion de saines habitudes de vie et la
prévention du cancer de la prostate. / Prostate cancer is the most commonly diagnosed cancer among men in Canada. No modifiable risk factor has been identified, but diet is suspected to play a role. Dietary patterns, which describe the overall dietary intake rather than the consumption of specific foods or nutrients, represent a promising research approach. The general objective of this thesis was to assess the role of dietary patterns and the level of food processing on the risk of prostate cancer.
Data collected in a large population-based case-control study conducted among Montreal residents were used. The 1919 histologically confirmed incident cases were 75 years of age or younger and had been diagnosed between 2005 and 2009. Concurrently, the 1991 controls were randomly selected from the electoral list and frequency-matched to cases by age (± 5 years). Food consumption was assessed using a food frequency questionnaire focusing on the period two years before diagnosis or interview.
The first objective was to identify dietary patterns among the French-speaking controlsas well as the characteristics associated with these patterns. Principal component analysis led to the identification of three dietary patterns: Healthy, Western modified - Salty and Western modified - Sweet. The Healthy pattern was associated with higher income, education, moderate levels of recreational physical activity and lower levels of smoking. The Western modified – Salty pattern was positively associated with French, other European (other than French), and Latino ancestries, and with married and common-law relationships, whereas it was inversely associated with age. Finally, the Modified Western – Sweet pattern was more common among men of French ancestry and users of vitamin/mineral supplements. The second objective was to assess associations between the different dietary patterns and prostate cancer. Odds ratios (OR) and 95% confidence interval (95% CI) were obtained by unconditional logistic regression adjusting for confounders. The Healthy dietary pattern was inversely associated with prostate cancer (OR = 0,76 [95% CI = 0,61-0,93], highest vs lowest quartile), whereas the Western - Sweet and beverages pattern increased the risk of this cancer (OR = 1,35 [95% CI = 1,10-1,66], highest vs lowest quartile). Both results are novel. The Western - Salty and alcohol pattern was not associated with prostate cancer risk.
The third objective was to assess the association between the level of food processing and prostate cancer. The level of food processing in the diet was assigned using the NOVA food classification. Processed foods were associated with an increased risk (OR = 1,32 [95% CI] = 1,07-1,62], highest vs lowest quartile) of prostate cancer, and the association was slightly more pronounced for high-grade prostate cancers.
In conclusion, these results suggest that dietary patterns and the level of food processing play a role on the risk of developing prostate cancer. This information is important for promoting a healthy lifestyle and for prostate cancer prevention.
|
Page generated in 0.1439 seconds