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Segmentation du nombre de sinistres en assurance : de la loi de Poisson aux modèles gonflés à zéro et à barrièreBoucher, Jean-Philippe 16 May 2007 (has links)
La première partie de la thèse s'intéresse aux modèles de classification du nombre de réclamations sous l'hypothèse que toutes les observations analysées dans la base de données sont indépendantes. En introduisant les caractéristique du risque dans la moyenne par une fonction de score, le développe-ment de ce type de modèles permet de mieux comprendre l'impact de certaines caractéristiques sur la probabilité de réclamer à l'assureur. De plus, en utilisant des modèles qui diffèrent de la loi de Poisson, ces travaux permettent une autre interprétation du mécanisme de réclamation à l'assureur. L'effet du bonus-malus, des déductibles ou du changement de perception du conducteur après un accident sont toutes des explications possibles à la divergence entre le nombre de réclamation et la loi de Poisson.
Dans la majorité des situations en assurance, les caractéristiques du risque ne sont pas toutes utilisées dans la tarification, soit parce qu'elles ne sont pas mesurables, soit parce qu'il serait socialement inacceptable de les utiliser. Ainsi, un facteur d'hétérogénéité permettant de capturer ces caractéristiques inobservables
est ajouté au paramètre de moyenne de la loi de
Poisson. Ce facteur additionnel, appelé hétérogénéité, est modélisé de façon paramétrique ou encore de manière non-paramétrique. Plusieurs méthodes peuvent être envisagées pour déterminer la forme non-paramétrique de cette étérogénéité.
Nous avons analysé ces diverses méthodes d'évaluations et comparé les résultats avec des méthodes complètement paramétriques.
Puisque de nombreux modèles pour données de comptage sont utilisés, des méthodes de comparaisons de modèles ont été développées.
Certaines sont basées sur les distributions d'estimation des paramètres alors que certaines autres se basent sur la distribution du maximum de vraisemblance ou les critères d'information.
Suite à ces analyses et ces comparaisons, nous pouvons voir que la distribution de l'hétérogénéité de la loi de Poisson ne peut pas être directement ajustée avec une distribution paramétrique simple. De la même manière, nous avons remarqué qu'une distribution plus complexe que la loi de Poisson, telles que la distribution à barrière, la binomiale négative X ou les modèles
gonflés à zéro génèrent non-seulement un meilleur ajustement que les distributions de Poisson avec hétérogénéité, mais que leur utilisation se justifie intuitivement pour les données d'assurance. Une grande partie de cette thèse se consacre justement à l'analyse de ces nouvelles distributions en assurance.
De manière similaire aux travaux effectués selon l'hypothèse que tous les contrats d'assurance sont indépendants, cette section de la thèse se consacre à l'analyse de modèles avec données de panel, supposant donc une dépendance entre les contrats d'un même assuré. Intuitivement, cette dépendance se justifie en considérant l'effet des variables de classification inconnues qui touchent tous les contrats d'un même assuré, ou encore en considérant l'impact d'un accident sur les habitudes de conduite d'un assuré.
Ainsi, en se basant sur les lois de Poisson et binomiale négative, divers modèles créant une dépendance temporelle entre les contrats d'un même assuré sont étudiés. De ces distributions sont aussi calculées les primes prédictives, c'est-à-dire les primes conditionnelles à un historique de sinistres.
Tout comme la partie précédente de la thèse, diverses interprétations des modèles sont proposées. De manière assez claire, un seul modèle sort du lot: le modèle où un effet aléatoire individuel affecte toutes les observations d'un même assuré. Néanmoins, avant d'utiliser ce modèle, une hypothèse essentielle d'indépendance entre les caractéristiques du risque et ce facteur aléatoire doit être vérifiée.
Pour les données d'assurance, cette hypothèse n'est pas vérifiée en pratique et il est important
d'en comprendre l'impact sur l'analyse actuarielle.
Nous montrons numériquement que cette dépendance entre les caractéristiques du risque et l'effet aléatoire biaise l'espérance du modèle, et donc la prime a priori. Toutefois, nous montrons
que ce biais n'a que très peu d'importance en assurance puisque les paramètres obtenus avec cette dépendance représentent l'effet apparent
des caractéristiques sur le risque de réclamer,
ce qui est justement l'intérêt de l'analyse actuarielle dans le cas où certaines caractéristiques sont absentes de l'étude.
Nous tentons également d'utiliser le modèle à effets aléatoires avec une toute nouvelle sorte de distribution de comptage construite à l'aide des temps d'attente entre deux sinistres. Il est connu que la loi de Poisson suppose un temps exponentiel entre chaque sinistre. Ainsi, nous avons voulu voir ce que serait l'impact d'un choix différent pour cette distribution.Parce que les nouveaux assurés et les assurés qui quittent la compagnie d'assurance en cours de couverture ont des expériences de sinistres particulières,
il arrive souvent que ceux-ci soient étudiés séparément des autres assurés lors de la tarification. Avec ces modèles de temps d'attente permettant de tarifer ces assurés différemment qu'au prorata de leur exposition au risque, nous introduisons une nouvelle façon de considérer l'analyse des différents contrats d'assurance.
Parce que les modèles gonflés à zéro et les modèles à barrière étaient très intéressants intuitivement et parce que leur ajustement pour données avec indépendance temporelle était particulièrement bon, il semblait évident qu'une analyse de ce modèle pour données de panel devenait intéressante. Parmi les modèles avec dépendance temporelle, le modèle à effets aléatoires était celui qui offrait les résultats les plus prometteurs. Ainsi, dans cette partie de la thèse, nous avons pensé associer ce modèle pour données de panel aux modèles gonflés à zéro et à barrière, et ainsi créer diverses généralisations des modèles pour données de panel.
Pour le modèle à barrière, la distribution suppose que deux processus indépendants déterminent le nombre total de réclamations. Un premier processus indique si l'assuré a réclamé au moins une fois, alors que le second processus
détermine le nombre total de réclamations, conditionnellement au fait que l'assuré ait réclamé à son assureur. Des effets aléatoires sont donc ajoutés sur chaque processus de cette distribution, alors que diverses copulas sont sélectionnées afin de modéliser la dépendance
entre les effets aléatoires. Nous montrons que la distribution prédictive du nombre de réclamations
ne dépend pas seulement du nombre de réclamations passées, mais aussi du nombre de périodes dans lesquelles l'assuré a réclamé. La distribution prédictive ne pouvant pas s'exprimer de manière close pour toutes les distributions jointes des effets aléatoires, des simulations Monte Carlo par chaînes de Markov sont utilisées pour calculer les primes prédictives.
A l'opposé du modèle à barrière, le modèle gonflé à zéro peut n'utiliser qu'un seul effet aléatoire.
De plus, la distribution prédictive peut s'exprimer directement, ce qui facilite la comparaison entre modèles et le calcul des diverses statistiques. A l'instar du modèle à barrière, nous montrons que le nombre de réclamations passées n'est pas une statistique
exhaustive pour la distribution prédictive puisqu'elle dépend aussi du nombre de périodes dans lesquelles l'assuré a réclamé au moins une fois.
Profitant du fait que le modèle gonflé à zéro avec effets aléatoires gamma peut s'exprimer de manière fermée, diverses primes de crédibilité,
utilisant une fonction de perte quadratique ou une fonction de perte exponentielle sont étudiées.
Un point de vue totalement différent est aussi étudié, où de la distribution du nombre de réclamation est tirée la distribution du nombre de sinistres. L'analyse sous l'angle de la soif du bonus est donc possible.
Afin d'obtenir des primes prédictives plus facilent calculables pour certains modèles à barrière et modèles gonflés à zéro, nous utilisons la théorie de la crédibilité multivariée, basée sur une erreur quadratique. Nous comparons ensuite le résultat de ces primes de crédibilité au vraies résultats obtenus par simulations. A l'aide d'un exemple numérique, nous montrons que la structure de dépendance supposée par diverses distributions jointes des effets aléatoires n'est pas bien modélisée par une approximation linéaire. Néanmoins, dans le cas où un seul effet aléatoire est utilisé ou dans la situation où les effets aléatoires sont supposés indépendants, nous réussissons à montrer
qu'un modèle de crédibilité linéaire spécifique
génère une approximation satisfaisante.
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