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A multi-agent nudge-based approach for disclosure mitigation onlineBen Salem, Rim 08 1900 (has links)
En 1993, alors qu’Internet faisait ses premiers pas, le New York Times publie un dessin
de presse désormais célèbre avec la légende "Sur Internet, personne ne sait que tu es un
chien". C’était une façon amusante de montrer qu’Internet offre à ses usagers un espace sûr
à l’abri de tout préjugé, sarcasme, ou poursuites judiciaires. C’était aussi une annonce aux
internautes qu’ils sont libres de ne montrer de leurs vies privées que ce qu’ils veulent laisser
voir. Les années se succèdent pour faire de cette légende une promesse caduque qui n’a pu
survivre aux attraits irrésistibles d’aller en ligne. Les principales tentations sont l’anonymat
et la possibilité de se créer une identité imaginée, distincte de celle de la réalité. Hélas,
la propagation exponentielle des réseaux sociaux a fait chevaucher les identités réelles et
fictives des gens. Les usagers ressentent un besoin d’engagement de plus en plus compulsif.
L’auto-divulgation bat alors son plein à cause de l’ignorance du public des conséquences de
certains comportements.
Pour s’attirer l’attention, les gens recourent au partage d’informations personnelles, d’appartenance de tous genres, de vœux, de désirs, etc. Par ailleurs, l’espoir et l’angoisse les
incitent aussi à communiquer leurs inquiétudes concernant leurs états de santé et leurs expériences parfois traumatisantes au détriment de la confidentialité de leurs vies privées. L’ambition et l’envie de se distinguer incitent les gens à rendre publics leurs rituels, pratiques ou
évènements festifs engageant souvent d’autres individus qui n’ont pas consenti explicitement
à la publication du contenu. Des adolescents qui ont grandi à l’ère numérique ont exprimé
leurs désapprobations quant à la façon dont leurs parents géraient leurs vies privées lorsqu’ils étaient enfants. Leurs réactions allaient d’une légère gêne à une action de poursuite
en justice. La divulgation multipartite pose problème.
Les professionnels, les artistes ainsi que les activistes de tout horizon ont trouvé aux
réseaux sociaux un outil incontournable et efficace pour promouvoir leurs secteurs. Le télétravail qui se propage très rapidement ces dernières années a offert aux employés le confort
de travailler dans un environnement familier, ils ont alors tendance à négliger la vigilance "du bureau" exposant ainsi les intérêts de leurs employeurs au danger. Ils peuvent aussi exprimer
des opinions personnelles parfois inappropriées leur causant des répercussions néfastes.
L’accroissement de l’insécurité liée au manque de vigilance en ligne et à l’ignorance des
usagers a mené les chercheurs a puiser dans les domaines de sociologie, des sciences de comportement et de l’économie de la vie privée pour étudier les raisons et les motivations de la
divulgation. Le "nudge", comme approche d’intervention pour améliorer le bien-être d’un individu ou d’un groupe de personnes, fût une solution largement adoptée pour la préservation
de la vie privée. Deux concepts ont émergé. Le premier a adopté une solution "one-sizefits-all" qui est commune à tous les utilisateurs. Quoique relativement simple à mettre en
œuvre et d’une protection satisfaisante de la vie privée, elle était rigide et peu attentive aux
conditions individuelles des utilisateurs. Le second a plutôt privilégié les préférences des
usagers pour résoudre, même en partie, la question de personnalisation des "nudges". Ce qui
a été motivant pour les utilisateurs mais nuisible à leurs confidentialités.
Dans cette thèse, l’idée principale est de profiter des mérites des deux concepts en les
fusionnant. J’ai procédé à l’exploration de l’économie de la vie privée. Les acteurs de ce secteur sont, autres que le propriétaire de données lui-même, le courtier qui sert d’intermédiaire
et l’utilisateur de ces données. Le mécanisme d’interaction entre eux est constitué par les
échanges de données comme actifs et les compensations monétaires en retour. L’équilibre de
cette relation est atteint par la satisfaction de ses parties prenantes. Pour faire de bons choix,
l’équitabilité exige que le propriétaire de données ait les connaissances minimales nécessaires
dans le domaine et qu’il soit conscient des contraintes qu’il subit éventuellement lors de la
prise de décision.
A la recherche d’un utilisateur éclairé, j’ai conçu un cadre que j’ai nommé Multipriv.
Il englobe les facteurs d’influence sur la perception des gens de la vie privée. J’ai ensuite
proposé un système multi-agents basé sur le "nudge" pour l’atténuation de la divulgation en
ligne. Son principal composant comprend trois agents. Le premier est l’agent objectif Aegis
qui se réfère aux solutions généralisées axées sur la protection des données personnelles. Le
second est un agent personnel qui considère le contexte dans lequel se trouve le propriétaire
de données. Le dernier est un agent multipartite qui représente les personnes impliquées
dans le contenu en copropriété.
Pour évaluer le système, une plateforme appelée Cognicy est implémentée et déployée.
Elle imite de véritables plateformes de réseaux sociaux par l’offre de la possibilité de créer un profil, publier des statuts, joindre des photos, établir des liens avec d’autres, etc. Sur une
population de 150 utilisateurs, ma proposition s’est classée meilleure que l’approche de base
non spécifique au contexte en termes de taux d’acceptation des "nudges". Les retours des
participants à la fin de leurs sessions expriment une appréciation des explications fournies
dans les "nudges" et des outils mis à leur disposition sur la plateforme. / When the internet was in its infancy in 1993, the New York Times published a now-famous
cartoon with the caption “On the Internet, nobody knows you’re a dog.”. It was an amusing
way to denote that the internet offers a safe space and a shelter for people to be free of
assumptions and to only disclose what they want to be shown of their personal lives. The
major appeal to go online was anonymity and the ability to create a whole new persona
separate from real life. However, the rising popularity of social media made people’s digital
and physical existences collide. Social Networking Sites (SNS) feed the need for compulsive
engagement and attention-seeking behaviour. This results in self-disclosure, which is the act
of sharing personal information such as hopes, aspirations, fears, thoughts, etc. These platforms are fertile grounds for oversharing health information, traumatic experiences, casual
partying habits, and co-owned posts that show or mention individuals other than the sharer.
The latter practice is called multiparty disclosure and it is an issue especially when the other
people involved do not explicitly consent to the shared content. Adolescents who grew up in
the digital age expressed disapproval of how their parents handled their privacy as children.
Their reactions ranged from slight embarrassment to pursuing legal action to regain a sense
of control.
The repercussions of privacy disclosure extend to professional lives since many people
work from home nowadays and tend to be more complacent about privacy in their familiar
environment. This can be damaging to employees who lose the trust of their employers,
which can result in the termination of their contracts. Even when individuals do not disclose
information related to their company, their professional lives can suffer the consequences of
sharing unseemly posts that should have remained private.
For the purpose of addressing the issue of oversharing, many researchers have studied
and investigated the reasons and motivations behind it using multiple perspectives such as
economics, behavioural science, and sociology. After the popularization of nudging as an
intervention approach to improve the well-being of an individual or a group of people, there
was an emerging interest in applying the concept to privacy preservation. After the initial wave of non-user-specific one-size-fits-all propositions, the scope of research extended to
personalized solutions that consider individual preferences. The former are privacy-focused
and more straightforward to implement than their personalized counterparts but they tend
to be more rigid and less considerate of individual situations. On the other hand, the latter
has the potential to understand users but can end up reinforcing biases and underperforming
in their privacy protection objective.
The main idea of my proposition is to merge the concepts introduced by the two waves to
benefit from the merits of each. Because people exist within a larger ecosystem that governs
their personal information, I start by exploring the economics of privacy in which the actors
are presented as the data owner (individual), broker, and data user. I explain how they
interact with one another through exchanges of data as assets and monetary compensation, in
return. An equilibrium can be achieved where the user is satisfied with the level of anonymity
they are afforded. However, in order to achieve this, the person whose information is used as
a commodity needs to be aware and make the best choices for themselves. This is not always
the case because users can lack knowledge to do so or they can be susceptible to contextual
biases that warp their decision-making faculty. For this reason, my next objective was to
design a framework called Multipriv, which encompasses the factors that influence people’s
perception of privacy.
Then, I propose a multi-agent nudge-based approach for disclosure mitigation online. Its
core component includes an objective agent Aegis that is inspired by privacy-focused onesize-fits-all solutions. Furthermore, a personal agent represents the user’s context-specific
perception, which is different from simply relying on preferences. Finally, a multiparty agent
serves to give the other people involved in the co-owned content a voice.
To evaluate the system, a platform called Cognicy is implemented and deployed. It
mimics real social media platforms by offering the option of creating a profile, posting status
updates, attaching photos, making connections with others, etc. Based on an evaluation
using 150 users, my proposition proved superior to the baseline non-context-specific approach
in terms of the nudge acceptance rate. Moreover, the feedback submitted by the participants
at the end of their session expressed an appreciation of the explanations provided in the
nudges, the visual charts, and the tools at their disposition on the platform.
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