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L'intégration organisationnelle de la participation : des enjeux locaux pour une santé publique globale

Suárez Herrera, José Carlos 04 1900 (has links)
À l’ère de la mondialisation institutionnelle des sociétés modernes, alors que la confluence d’une myriade d’influences à la fois micro et macro-contextuelles complexifient le panorama sociopolitique international, l’intégration de l’idéal participatif par les processus de démocratisation de la santé publique acquiert l’apparence d’une stratégie organisationnelle promouvant la cohésion des multiples initiatives qui se tissent simultanément aux échelles locale et globale. L’actualisation constante des savoirs contemporains par les divers secteurs sociétaux ainsi que la perception sociale de différents risques conduisent à la prise de conscience des limites de la compétence technique des systèmes experts associés au domaine de la santé et des services sociaux. La santé publique, une des responsables légitimes de la gestion des risques modernes à l’échelle internationale, fait la promotion de la création d’espaces participatifs permettant l’interaction mutuelle d’acteurs intersectoriels et de savoirs multiples constamment modifiables. Il s’agit là d’une stratégie de relocalisation institutionnelle de l’action collective afin de rétablir la confiance envers la fiabilité des représentants de la santé publique internationale, qui ne répondent que partiellement aux besoins actuels de la sécurité populationnelle. Dans ce contexte, les conseils locaux de santé (CLS), mis en place à l’échelle internationale dans le cadre des politiques régionales de décentralisation des soins de santé primaires (SSP), représentent ainsi des espaces participatifs intéressants qui renferment dans leur fonctionnement tout un univers de forces de tension paradoxales. Ils nous permettent d’examiner la relation de caractère réciproque existant entre, d’une part, une approche plus empirique par l’analyse en profondeur des pratiques participatives (PP) plus spécifiques et, d’autre part, une compréhension conceptuelle de la mondialisation institutionnelle qui définit les tendances expansionnistes très générales des sociétés contemporaines. À l’aide du modèle de la transition organisationnelle (MTO), nous considérons que les PP intégrées à la gouverne des CLS sont potentiellement porteuses de changement organisationnel, dans le sens où elles sont la condition et la conséquence de nombreuses traductions stratégiques et systémiques essentiellement transformatrices. Or, pour qu’une telle transformation puisse s’accomplir, il est nécessaire de développer les compétences participatives pertinentes, ce qui confère au phénomène participatif la connotation d’apprentissage organisationnel de nouvelles formes d’action et d’intervention collectives. Notre modèle conceptuel semble fournir un ensemble de considérations épistémosociales fort intéressantes et très prometteuses permettant d’examiner en profondeur les dimensions nécessaires d’un renouvellement organisationnel de la participation dans le champ complexe de la santé publique internationale. Il permet de concevoir les interventions complexes comme des réseaux épistémiques de pratiques participatives (RÉPP) rassemblant des acteurs très diversifiés qui s’organisent autour d’un processus de conceptualisation transculturelle de connaissances ainsi que d’opérationnalisation intersectorielle des actions, et ce, par un ensemble de mécanismes d’instrumentalisation organisationnelle de l’apprentissage. De cette façon, le MTO ainsi que la notion de RÉPP permettent de mieux comprendre la création de passages incessants entre l’intégration locale des PP dans la gouverne des interventions complexes de la santé et des services sociaux – tels que les CLS –, et les processus plus larges de réorganisation démocratique de la santé publique dans le contexte global de la mondialisation institutionnelle. Cela pourrait certainement nous aider à construire collectivement l’expression réflexive et manifeste des valeurs démocratiques proposées dans la Déclaration d’Alma-Ata, publiée en 1978, lors de la première Conférence internationale sur les SSP. / In an age of the institutional globalization of modern societies, the confluence of a myriad of micro- and macro-contextual factors complicates the international socio-political arena. In this context, the integration of participatory values through the democratization processes of Public Health takes on the appearance of an organizational strategy promoting cohesion among a multitude of local and global initiatives. The constant renewal of intersectoral knowledge and the social perception of risk suggest an increased social awareness regarding the limits of technical competence of social and healthcare Systems. As a legitimate international actor in the management of modern health risks, Public Health creates participatory spaces that enable interaction of intersectoral actors and constantly changing and dynamic knowledge. It is indeed a strategy of the institutional “relocalisation” of collective action, aiming to restore trust in the level of reliability of international Public Health representatives who only partially meet the current needs of population security. In this context, Local Health Councils (LHC), implemented internationally as part of decentralized Primary Health Care (PHC) regional policies, represent participative spaces that involve countless paradoxical forces of tension. The LHC provides both an opportunity to examine the reciprocal relationship between an in-depth empirical analysis of specific participatory practices (PP), as well as a conceptual comprehension of the institutional globalization defining the general expansionist tendencies of modern societies. Using the organizational transition model (OTM), we postulate that the integration of PP into LHC governance is potentially associated with organizational change in creating both the conditions and the consequences of numerous strategic and systemic translations, which are essentially transformative. However, in order for this transformation to occur, relevant participative skills need to be developed. Consequently, this participative phenomenon takes on the shape of an organizational learning process allowing new forms of collective action and intervention to be accomplished. Our conceptual model offers a set of interesting and promising “epistemosocial” considerations for an in-depth examination of the dimensions essential for an organizational renewal of participation in the complex field of Global Health. Through the OTM, we conceive complex interventions as epistemic networks of participative practices (ENPP) composed of a wide range of actors organized around a double process of transcultural conceptualization of knowledge and inter-sector operationalization of action. This process is possible through a set of mechanisms of organizational instrumentation of learning. In this way, the OTM and the concept of ENPP allow for a better understanding of the unceasing transition between the local integration of PP in the governance of complex interventions in the field of health and social services – such as LCH – and the broader processes of democratic reorganization of Public Health in a global context of institutional globalization. This could certainly help us to collectively construct a reflexive and manifest expression of democratic values proposed in Alma-Ata Declaration published in 1978 during the first International Conference on PHC.
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L'intégration organisationnelle de la participation : des enjeux locaux pour une santé publique globale

Suárez Herrera, José Carlos 04 1900 (has links)
À l’ère de la mondialisation institutionnelle des sociétés modernes, alors que la confluence d’une myriade d’influences à la fois micro et macro-contextuelles complexifient le panorama sociopolitique international, l’intégration de l’idéal participatif par les processus de démocratisation de la santé publique acquiert l’apparence d’une stratégie organisationnelle promouvant la cohésion des multiples initiatives qui se tissent simultanément aux échelles locale et globale. L’actualisation constante des savoirs contemporains par les divers secteurs sociétaux ainsi que la perception sociale de différents risques conduisent à la prise de conscience des limites de la compétence technique des systèmes experts associés au domaine de la santé et des services sociaux. La santé publique, une des responsables légitimes de la gestion des risques modernes à l’échelle internationale, fait la promotion de la création d’espaces participatifs permettant l’interaction mutuelle d’acteurs intersectoriels et de savoirs multiples constamment modifiables. Il s’agit là d’une stratégie de relocalisation institutionnelle de l’action collective afin de rétablir la confiance envers la fiabilité des représentants de la santé publique internationale, qui ne répondent que partiellement aux besoins actuels de la sécurité populationnelle. Dans ce contexte, les conseils locaux de santé (CLS), mis en place à l’échelle internationale dans le cadre des politiques régionales de décentralisation des soins de santé primaires (SSP), représentent ainsi des espaces participatifs intéressants qui renferment dans leur fonctionnement tout un univers de forces de tension paradoxales. Ils nous permettent d’examiner la relation de caractère réciproque existant entre, d’une part, une approche plus empirique par l’analyse en profondeur des pratiques participatives (PP) plus spécifiques et, d’autre part, une compréhension conceptuelle de la mondialisation institutionnelle qui définit les tendances expansionnistes très générales des sociétés contemporaines. À l’aide du modèle de la transition organisationnelle (MTO), nous considérons que les PP intégrées à la gouverne des CLS sont potentiellement porteuses de changement organisationnel, dans le sens où elles sont la condition et la conséquence de nombreuses traductions stratégiques et systémiques essentiellement transformatrices. Or, pour qu’une telle transformation puisse s’accomplir, il est nécessaire de développer les compétences participatives pertinentes, ce qui confère au phénomène participatif la connotation d’apprentissage organisationnel de nouvelles formes d’action et d’intervention collectives. Notre modèle conceptuel semble fournir un ensemble de considérations épistémosociales fort intéressantes et très prometteuses permettant d’examiner en profondeur les dimensions nécessaires d’un renouvellement organisationnel de la participation dans le champ complexe de la santé publique internationale. Il permet de concevoir les interventions complexes comme des réseaux épistémiques de pratiques participatives (RÉPP) rassemblant des acteurs très diversifiés qui s’organisent autour d’un processus de conceptualisation transculturelle de connaissances ainsi que d’opérationnalisation intersectorielle des actions, et ce, par un ensemble de mécanismes d’instrumentalisation organisationnelle de l’apprentissage. De cette façon, le MTO ainsi que la notion de RÉPP permettent de mieux comprendre la création de passages incessants entre l’intégration locale des PP dans la gouverne des interventions complexes de la santé et des services sociaux – tels que les CLS –, et les processus plus larges de réorganisation démocratique de la santé publique dans le contexte global de la mondialisation institutionnelle. Cela pourrait certainement nous aider à construire collectivement l’expression réflexive et manifeste des valeurs démocratiques proposées dans la Déclaration d’Alma-Ata, publiée en 1978, lors de la première Conférence internationale sur les SSP. / In an age of the institutional globalization of modern societies, the confluence of a myriad of micro- and macro-contextual factors complicates the international socio-political arena. In this context, the integration of participatory values through the democratization processes of Public Health takes on the appearance of an organizational strategy promoting cohesion among a multitude of local and global initiatives. The constant renewal of intersectoral knowledge and the social perception of risk suggest an increased social awareness regarding the limits of technical competence of social and healthcare Systems. As a legitimate international actor in the management of modern health risks, Public Health creates participatory spaces that enable interaction of intersectoral actors and constantly changing and dynamic knowledge. It is indeed a strategy of the institutional “relocalisation” of collective action, aiming to restore trust in the level of reliability of international Public Health representatives who only partially meet the current needs of population security. In this context, Local Health Councils (LHC), implemented internationally as part of decentralized Primary Health Care (PHC) regional policies, represent participative spaces that involve countless paradoxical forces of tension. The LHC provides both an opportunity to examine the reciprocal relationship between an in-depth empirical analysis of specific participatory practices (PP), as well as a conceptual comprehension of the institutional globalization defining the general expansionist tendencies of modern societies. Using the organizational transition model (OTM), we postulate that the integration of PP into LHC governance is potentially associated with organizational change in creating both the conditions and the consequences of numerous strategic and systemic translations, which are essentially transformative. However, in order for this transformation to occur, relevant participative skills need to be developed. Consequently, this participative phenomenon takes on the shape of an organizational learning process allowing new forms of collective action and intervention to be accomplished. Our conceptual model offers a set of interesting and promising “epistemosocial” considerations for an in-depth examination of the dimensions essential for an organizational renewal of participation in the complex field of Global Health. Through the OTM, we conceive complex interventions as epistemic networks of participative practices (ENPP) composed of a wide range of actors organized around a double process of transcultural conceptualization of knowledge and inter-sector operationalization of action. This process is possible through a set of mechanisms of organizational instrumentation of learning. In this way, the OTM and the concept of ENPP allow for a better understanding of the unceasing transition between the local integration of PP in the governance of complex interventions in the field of health and social services – such as LCH – and the broader processes of democratic reorganization of Public Health in a global context of institutional globalization. This could certainly help us to collectively construct a reflexive and manifest expression of democratic values proposed in Alma-Ata Declaration published in 1978 during the first International Conference on PHC.

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