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Influence de la chasse et de l'infanticide sur la dynamique de la population de l'ours brun scandinave (Ursus arctos)Gosselin, Jacinthe January 2014 (has links)
Le maintien des populations de grands carnivores est un élément clé dans le maintien des écosystèmes. L'étude de la dynamique des populations permet de comprendre et d'anticiper les fluctuations en taille de population et est donc un outil essentiel dans la gestion et la conservation des espèces. En Suède, la population d'ours bruns (Ursus arctos) a connu une forte croissance depuis le début du 20e siècle. Conséquemment, les quotas de chasse ont augmenté de façon fulgurante depuis le début des années 2000. Or, les effets de la chasse sur la dynamique de la population restent encore méconnus et donc, les conséquences de cette augmentation sur le taux de croissance de la population sont inconnues. La chasse devrait avoir des impacts particulièrement importants dans cette population, puisque plusieurs études suggèrent qu'une augmentation de la chasse mènerait non seulement à une augmentation de la mortalité des classes d'âge exploitées, mais aussi à une augmentation de la mortalité des oursons à travers une augmentation de l'infanticide sexuellement sélectionné (où les mâles tuent les jeunes qui ne sont pas les leurs pendant la saison de reproduction pour augmenter leurs opportunités de reproduction).
Mon projet avait donc pour but de quantifier les effets directs ainsi que l'effet potentiellement indirect de la chasse à travers l'infanticide sexuellement sélectionné sur la dynamique de la population d'ours brun en Suède. Les objectifs spécifiques de mon projet étaient de : i) quantifier comment les taux démographiques et le taux de croissance de la population varient sous faible et forte pression de chasse; et de ii) déterminer l'importance des différents taux démographiques, dont la survie des oursons, sur le taux de croissance de la population.
Pour ce faire, j’ai collaboré au suivi individuel à long terme d’ours bruns dans le centre-sud de la Suède effectué par le Scandinavian Brown Bear Research Project. À l'aide de ces données, j'ai construit des modèles matriciels de la population qui permettent de calculer son taux de croissance ainsi que l'importance relative des différents taux démographiques pour la croissance de la population. J'ai élaboré un modèle pour l'ensemble de ma période d'étude (1990-2011) ainsi que des modèles distincts pour deux périodes qui diffèrent par la pression de chasse : de 1990 à 2005 avec une pression de chasse relativement faible, et de 2006 à 2011 avec une forte pression de chasse.
J'ai trouvé que la grande majorité des taux démographiques étaient plus faibles sous une forte pression de chasse : ceci se reflétait par un taux de croissance asymptotique légèrement en deçà de 1, indiquant ainsi un déclin de la population. La survie des oursons était plus faible sous forte pression de chasse, probablement en raison d'une augmentation de l'infanticide sexuellement sélectionné. D'ailleurs, la survie des oursons avait une influence relativement forte sur le taux de croissance de la population. Finalement, j'ai aussi pu quantifier l'impact de l'infanticide sexuellement sélectionné sur le taux de croissance de la population. J'ai trouvé que le comportement était très important, puisque s’il n'y avait pas d'infanticide sexuellement sélectionné dans la population, celle-ci aurait été en croissance même sous forte pression de chasse. Ainsi, mon projet de recherche a mis en évidence l'importance du comportement individuel et des effets indirects de la chasse pour la dynamique d'une population sauvage. Les effets indirects de l'exploitation sont bien souvent méconnus et doivent être étudiés davantage afin que nous comprenions l'impact réel sur les populations exploitées.
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Approche intégrative de la gestion des conflits homme-nature : le cas de l'ours brun en France / An integrative approach in the management of human-wildlife conflicts : the case of the French brown bearPiédallu, Blaise 12 December 2016 (has links)
La conservation des populations animales autour desquelles existe une controverse passe entre autres par une compréhension de l’écologie de l’espèce, mais également par une analyse des attitudes humaines vis-à-vis de sa présence. Cependant, ces deux aspects sont rarement mobilisés ensemble au sein de travaux combinant sciences de l’environnement et sociologie. Nous proposons ici une étude portant sur la population d’ours brun (Ursus arctos) résidant dans les Pyrénées, intégrant à la fois dynamique de la population et de sa distribution, et une analyse de l’attitude des Pyrénéens vis-à-vis des plantigrades. Nous conduisons également une réflexion sur les méthodes à employer afin d’intégrer ces résultats au sein d’une approche socio-écologique. Nos modèles écologiques, qui utilisent des données de suivi obtenues dans le cadre d’un partenariat transfrontalier entre France, Andorre et Espagne, mettent en évidence une augmentation des effectifs et une réduction de la distribution de la population entre 2008 et 2014. Si ces conclusions ne semblent pas aller dans le sens d’une dégradation rapide de leur état de conservation, les ours pyrénéens restent menacés du fait de leurs faibles effectifs et du fort taux de consanguinité au sein de la population. Notre enquête sociologique, réalisée dans les communes sur lesquelles l’ours est ou a été présent entre 2008 et 2013, a mis en évidence une hétérogénéité spatiale dans l’attitude des habitants des Pyrénées sur la question de l’ours, avec notamment des variations significatives en fonction de leurs lieux de naissance et de résidence. Nous discutons ensuite d’une approche intégrant résultats de sociologie et d’écologie avec le but de créer un modèle pouvant servir d’outil à un responsable chargé de la gestion ou de la résolution du conflit, en analysant les méthodes à notre disposition, leurs avantages et leurs limites. Nous concluons sur l’intérêt des approches pluridisciplinaire dans la gestion des controverses autour de la conservation de populations animales. / The conservation of controversial animal populations requires an understanding of the species’ ecology, but also an analysis of the human attitudes towards its presence. However, those two aspects are rarely studied together through a combination of environmental sciences and sociology. Here we study the brown bear (Ursus arctos) population residing in the Pyrenees mountains, analyzing both population dynamics and distribution, and the attitudes of Pyrenean people towards the species. We also ponder on the methods to use to combine these results in a socio-ecological approach. Our ecological models, which use monitoring data obtained through a crossborder partnership between France, Andorra and Spain, highlight an increase of population size and a reduction of its distribution between 2008 and 2014. If those conclusions do not seem to indicate a quick degradation of their conservation status, Pyrenean brown bears remain threatened by low numbers and high inbreeding in the population. A sociological study was performed in the municipalities where bear was or had been present between 2008 and 2013. We found spatial heterogeneity in the attitudes of Pyrenean people regarding bears, with significant variations depending on where they were born and where they currently live. We follow by discussing an approach that combines sociological and ecological results, with the goal of building a model that can be used as a tool for someone responsible for managing or solving the conflict; to do this, we analyze the methods available, their strengths and limits. We conclude on the importance of interdisciplinary approaches when managing controversies over wildlife conservation.
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