« L'objet de la présente recherche est d'analyser les relations entre les personnages féminins et les personnages masculins dans cinq pièces de théâtre de Françoise Loranger. Dans la société actuelle, les rôles sexuels se trouvent considérablement remis en question. Dans cette perspective, il nous apparaît donc intéressant de voir dans quelle mesure et de quelle façon ce thème est traité ou seulement abordé dans l'oeuvre dramatique d'une auteure québécoise. Pour notre recherche, deux grilles d'analyse seront utilisées. Le schéma actantiel sera employé dans un premier temps, mais le principal cadre théorique proposé ici constitue une toute nouvelle approche méthodologique pour l'étude d'une oeuvre littéraire. Il s'agit de l'application de l'Analyse Transactionnelle à la littérature. Deux chapitres seront consacrés à l'explication détaillée de cette théorie de même qu'à la manière dont nous entendons l'appliquer à des textes écrits. Puis dans deux autres chapitres, la grille servira à analyser l'oeuvre de Françoise Loranger. Si l'aventure proposée ici apparaît quelque peu novatrice, voire révolutionnaire, on pourra se référer à l'introduction où nous tentons de justifier la pertinence d'une semblable démarche. Il s'agissait pour nous, par ces nouvelles avenues, de parvenir à une étude psycho-sociologique satisfaisante de textes littéraires. Il peut apparaître audacieux de suggérer une nouvelle méthode mais nous espérons que ce cheminement se trouvera légitimé par l'exercice même que nous en ferons. Si l'Analyse Transactionnelle est bien dérivée de la seconde topique de Freud, elle s'avère par contre plus pédagogique, restant située au niveau des rôles sociaux. Cette technique nous permet donc d'éviter des explorations, toujours douteuses, de l'inconscient de personnages de papier et de l'inconscient de l'auteur. Enfin, l'Analyse Transactionnelle dégage mieux les aspects positifs et créateurs des diverses instances de la personnalité. Elle se révèle donc une approche moins pessimiste sur le psychisme humain que celle de Freud. »--Page ii