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La représentation du Pouvoir depuis 1990 par les réalisateurs Italiens : un nouveau cinéma politique engagé? / The representation of power since 1990 by italian movie directors : a new politically motivated cinema ?

Dayan, Hélène 19 December 2014 (has links)
Comment considérer le cinéma italien des vingt dernières années ? Si en France il est associé à quelques réalisateurs qui luttent contre Berlusconi et contre un système politique et économique corrompu, tels que Roberto Benigni, Nanni Moretti, Sabina Guzzanti, et plus récemment Paolo Sorrentino ou Matteo Garrone, il ne trouve pas la même estime chez ses compatriotes qui, comme en témoignent les résultats du box-office, le considèrent tout au plus comme un moyen de divertissement. La critique des deux pays s’accorde cependant pour dire que l’on assiste depuis une dizaine d’années à un retour du cinema d’impegno (cinéma d’engagement) cher aux réalisateurs des années 1960-1970. Sorrentino et Garrone auraient repris respectivement les flambeaux de Elio Petri et de Francesco Rosi… Peut-on parler d’une nouvelle vague de cinéastes engagés et d’un nouveau cinéma politique italien ? Pour répondre à cette question, nous nous sommes penchés sur quatre films en particulier qui traitent de thèmes explicitement politiques et proposent une représentation de l’homme de Pouvoir différente de celle officielle : Il portaborse de Daniele Luchetti, Il Caimano de Nanni Moretti, Il Divo de Paolo Sorrentino et Qualunquemente de Giulio Manfredonia. Après avoir analysé la façon dont l’homme de Pouvoir est dépeint par ces cinéastes, nous avons essayé de comprendre si ces films sont l’expression d’un engagement réel et d’une volonté de dénonciation ou s’ils répondent à la demande d’une économie de marché et au besoin d’entendre un discours rassurant de la part du public. Dans une société où dire du mal de Berlusconi a permis à certains de s’enrichir et de se faire connaître, et où les systèmes de production et de distribution cinématographiques semblent verrouillés, l’existence d’un véritable cinéma politique est problématique. Il semble en effet difficile d’envisager qu’une œuvre exprime une opposition si elle est acceptée et financée par les entreprises de l’homme qu’elle critique. Face à ce contexte et aux témoignages de nombreuses personnalités du cinéma, nous avons cherché à comprendre si le sens et les critères sur lesquels repose la notion de cinéma politique sont à redéfinir. / How can we consider the Italian cinema of these past twenty years? In France it is associated with a few movie directors such as Roberto Begnini, Nanni Moretti, Sabina Guzzanti and more recently Paolo Sorrentino or Matteo Garrone, who fight against Berlusconi and a corrupt political and economic system, but it isn't received with such esteem in Italy where it is considered at the most as a means of entertainment, as indicated by box-office results.In both countries, reviewers however agree to say that for about ten years we have been witnessing a return to a « cinema d'impegno » (politically-motivated films), a form of cinema which is dear to the directors of the 60´s and 70's. Sorrentino and Garrone would have respectively taken over from Elio Petri and Francesco Rosi... Can we talk about a new wave of politically and socially-aware movie directors and about a new political Italian cinema? To answer this question, we have been studying four films in particular, which deal with themes that are explicitly political and which offer a different representation of the man of Power from the official one.: Il portaborse by Daniele Luchetti, Il Caimano by Nanni Moretti, Il Divo by Paolo Sorrentino and Qualunquemente by Giulio Manfredonia. After analysing the way the man of Power is depicted by these movie directors, we have tried to understand if these films are the expression of a real political commitment and of a will to denounce or if they only meet the demand of a market economy and the need for people to hear a reassuring speech. In a society where speaking badly of Berlusconi has allowed some to grow richer and make themselves known, and where movie production and distribution systems seem closed, the very existence of a political cinema appears problematic. Indeed, it seems difficult to consider that a cinematographic work can express some opposition if this work is accepted and financed by the undertakings of the man it criticizes. Faced with this context and with the testimonies of numerous leading figures of Italian cinema, we have been trying to understand if the meaning and the criteria on which the notion of political cinema is based have to be redefined.

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