Notre travail se consacre en premier lieu au thème de la quotidienneté conflictuelle puis, à l'analyse de la genèse et des enjeux de la division du monde qui touche l'homme contemporain. Cette division trouve d'abord son expression dans la multiplicité de discours qui tentent à partir des situations subjectivo-relatives divergentes, de fournir une explication de l'étant singulier et du monde en général; et ensuite, dans l'objectivation toujours plus poussée sur la nature par la science qui hypostase au-delà du monde de la vie naïve, le monde-objectif des formalisations mathématisantes. Dans un second temps, nous procédons en dialoguant avec l'œuvre de Jan Patocka (dont les points de passage sont (I) le motif de la Krisis et la méthode phénoménologique de Husserl, (II) l'analyse existentiale heideggerienne, et (III) le développement d'une phénoménologie asubjective) à l'ontologisation et l'historisation de la Lebenswelt. Nous découvrons alors qu'en unissant son effort à la révision de la métaphysique, la phénoménologie est à même de nous redonner l'unité apriorique du monde naturel comme monde du mouvement et de fournir les modalités de notre rapport au monde ainsi que la manière dont les choses du monde et le monde lui-même acquièrent leur signification pour l'humanité historique.