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Voir et concevoir : les théâtres de machines (XVIe-XVIIIe siècle). / Seeing and designing : theaters of machines (16th-18th century)Ravier, Benjamin 12 September 2013 (has links)
Les théâtres de machines, ces livres montrant en séries des treuils, des grues, des pompes et des moulins. ont été largement sous-estimés par l'historiographie. Pourtant ils influencèrent la conception de machines jusqu'au XIXe siècle. Cette thèse analyse les évolutions du genre et de sa réception dans les divers pays d'Europe entre XVIe et XVIIIe siècle. Cette histoire met à jour la lente construction d'une pensée européenne sur les machines, une pensée conceptuelle à la fois technique et sociétale. Artifice du génie humain, la machine suscite fantasmes, craintes et espoirs, ce qui incite les auteurs à développer une pédagogique neuve. Au cœur de ces problématiques: une tension entre la complexité des machines et un savoir mécanique incomplet, entre matérialité et théorie, entre montrer et rendre compte, entre voir et concevoir la machine dans sa matérialité et ses enjeux. / Theaters of machines »books showing sets of windlasses, cranes, pumps and mills-- have been underestimated to a large extent by historiography. Yet, they have influenced the conception of machines up to the 19th century. This thesis analyses the evolution of this category of books and its reception in various European countries between the 16th and 18th centuries. This work presents the development of a European conception of machines that is both technical as well as social. Artifices of human ingenuity, machines generate fantasies, fears and hopes, prompting the authors to develop a new course of teaching. At the heart of these issues lies a tension between the complexity of the machinery and an incomplete mechanical knowledge, between materiality and theory, between presenting and reporting, between seeing and designing the machine within its materiality and challenges.
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Les philosophes de l'exil republicain espagnol de 1939 / Spanish Republican philosophers in exile (1939 – 1965)Foehn, Salome 26 November 2011 (has links)
Les philosophes de l’exil républicain espagnol appartiennent au camp des défenseurs de la Seconde république légitimement proclamée le 14 avril 1931, et plus largement, de la lutte anti-fasciste des années trente. Ils se trouvent au côté du "peuple" lors de la guerre civile, qui dure trois ans. La victoire en 1939 du Général Francisco Franco, soutenu par l’Allemagne nazie et par l’Italie fasciste, les forcent à fuir l’Espagne en 1939 – au péril de leur vie. Certains intellectuels connaîtront les camps de concentration français, mais la plupart trouveront refuge en Amérique latine, en particulier au Mexique et au Venezuela. En exil, ils jurent de rester fidèles à la Seconde république et à l’esprit du peuple espagnol. Ces philosophes appartiennent au camp des vaincus, à l’instar de tous ceux qui, mus par des idéaux progressistes et d’humanité, partout en Europe se sont élevés contre la barbarie fasciste. C’est pourquoi leurs œuvres respectives demeurent aujourd’hui encore inconnues dans leur quasi intégralité – malgré les tentatives de "récupération" menées tout au long des cinquante ou soixante dernières années pour promouvoir leur pensée auprès d’un lectorat plus large. Au contexte de crise historique de l’entre-deux guerres, s’ajoute la situation particulière de la philosophie espagnole proprement dite. En effet, celle-ci n’est institutionnalisée que dans le premier tiers du vingtième siècle : on voit alors apparaître l’École de Madrid et l’École de Barcelone. L’Espagne en ce sens rattrape le "retard" pris par rapport aux autres pays européens, notamment l’Allemagne. Aussi la génération des philosophes que j’étudie, nés autour de 1900, est-elle la première bénéficiaire de cette politique de renouveau culturel et intellectuel : au moment où éclate la guerre d’Espagne, ce sont des philosophes professionnels jouissant d’une reconnaissance internationale qui s’engagent dans le conflit. Par conséquent, l’oubli qui recouvre leurs noms n’est pas seulement dû aux dramatiques circonstances historiques et politiques de la première moitié du vingtième siècle : il est également dû aux limites de la philosophie dogmatique elle-même. L’expérience de l’exil elle-même, à mon sens, s’avère un catalyseur : ceux-ci visent à s’émanciper des conventions académiques pour philosopher de façon autonome, c’est-à-dire en espagnol et dans l’esprit du peuple. Cet idéal de liberté est à n’en pas douter à la source de la "raison poétique", véritable invention de l’exil républicain espagnol. / Spanish Republican philosophers in exile sided with the Second Republic, legally proclaimed on April 14, 1931. They embraced the anti-fascist cause rising in the 1920s and 1930s in Europe. During the Civil war they stood among the people. The war lasted three years. 1939 saw the victory of General Francisco Franco, supported by Nazi Germany and the Italy of Mussolini. Threatened with death, they had no choice but to escape Spain. Some intellectuals experienced French concentration camps but, for the most part, they found refuge in Latin America, especially in Mexico and Venezuela. In exile, they swore to remain loyal to the Second Republic and to the spirit of the Spanish people. These philosophers belonged to the vainquished, as those everywhere in Europe who, moved by liberal views and humane ideals rised against Fascist barbarity. As a result, their respective works are still widely unknown today – despite restless efforts made to promote their thought to a larger audience for over half a century. In addition to the historical context of crisis during the interwar period, the situation of Spanish philosophy itself is suggestive. Indeed, Spanish philosophy was institutionalised at the beginning of the twentieth century only ; the Schools of Madrid and Barcelona were created. In this sense, Spain caught up on other European countries, Germany especially. These politics of cultural and intellectual renovation are first bestowed upon the generation of philosophers I study, born in the 1900s. When the Spanish war erupts, they had become professionals of international recognition. This shows the actual limits of academic philosophy, incapable of taking or unwilling to accept unorthodox ways of philosophising. The experience of exile itself serves in my opinion as a catalyst : Spanish republican philosophers in exile seek emancipation from academic conventions to philosophise freely ; that is, in Spanish and according to the spirit of the people. No doubt "poetic reason" – the true invention of Spanish republican exile – stems from this ideal of autonomous thinking.
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