Dans les sociétés occidentales, le corps de rêve, pour une femme, en est un mince, ferme, bronzé, musclé et jeune. Les adolescentes sont assaillies d'images qui présentent des filles qui possèdent tous ces attributs. Cette recherche vise à mieux comprendre comment les adolescentes en viennent à s'imposer des régimes amaigrissants ou toute autre mesure pour perdre du poids. Dans ce but, nous avons réalisé 18 entretiens individuels avec des adolescentes de l'école polyvalente de Thetford Mines en janvier et février 2006. Les données ont été traitées à l'aide du logiciel N'Vivo et l'analyse s'est appuyée, en l'occurrence, sur les modèles des déterminants de la santé globale de l'Agence des services de santé et des services communautaires de l'île-du-Prince-Édouard (1996) et du modèle écologique de Bronfenbrenner (1979). Quatre constats ressortent de nos données. Premièrement, la majorité des adolescentes s'engagent dans une stratégie de perte de poids même si elles affichent un poids santé. Ensuite, elles ne sont pas nécessairement conscientes qu'elles pratiquent des régimes. En plus, plusieurs établissent une distance entre leur corps et leur tête, comme si leur corps était extérieur à elles-mêmes. Elles perçoivent leur corps comme étant un autre soi-même, une entité distincte de leur esprit. Finalement, il apparaît que les sources d'influence sont très complexes et qu'elles peuvent agir tant de façon positive sur l'adolescente (appui, support), mais aussi d'une façon négative (commentaires négatifs).