Ce travail de thèse présente une recherche expérimentale de particules supersymétriques, les<br />charginos et neutralinos, avec le détecteur L3 auprès du collisionneur e+e- LEP à une énergie<br />dans le centre de masse de s = 161, 172 et 183 GeV. Dans le cadre de la conservation de la<br />R-parité, les événements recherchés ont une énergie manquante significative emportée par la<br />plus legère des particules supersymétriques (LSP), ce qui permet de les distinguer des<br />événements standards. Pour cela, un ensemble de sélections qui optimisent le rapport<br />signal sur bruit est mis au point pour chaque type de signal à chaque énergie. L'absence<br />d'excès d'événements par rapport aux prédictions du modèle standard permet de mettre des<br />limites sur les sections efficaces de production des charginos et neutralinos. Interprétés<br />dans le cadre du MSSM contraint, ces resultats, combinés avec les recherches de sleptons<br />effectuées parallèlement dans la collaboration L3, permettent de mettre des limites inférieures<br />sur la masse des charginos et neutralinos ; en particulier, on exclut à 95% de niveau de confiance<br />un neutralino plus léger que 25.9 GeV/c2. Ceci a des conséquences importantes sur<br />l'interprétation de la matière cachée de l'univers. La recherche d'événements à énergie<br />manquante implique une bonne hermiticité du détecteur. A ce titre, fin 1995, un calorimètre<br />électromagnétique supplémentaire a été installé dans l'expérience L3. On présente l'utilisation,<br />l'amélioration des performances et la calibration de ce détecteur constitué de modules fait<br />en Plomb avec des fibres scintillantes (SPACAL).

Cette thèse est construite sur la violation du nombre baryonique et donc de la R-parité<br />Rp, toutes deux possibles dans le cadre du Modèle Standard Supersymétrique Minimal (MSSM).<br />Cette simple supposition conduit à des signatures de désintégration de particules<br />supersymétriques radicalement différentes des signatures étudiées jusqu'à présent et<br />ouvre des perspectives inattendues à la recherche de supersymétrie.<br />Nous développerons tout au long de cet ouvrage les conséquences phénoménologiques de<br />cette hypothèse, les signatures expérimentales possibles dans des collisions e+e- et la<br />mise en place d'un protocole d'analyse visant à isoler celles-ci dans les données collectées<br />entre 1997 et 2000 par l'expérience L3 installée auprès du collisionneur LEP.<br />Les résultats obtenus ainsi que leur interprétation dans le cadre du MSSM contraint<br />seront également détaillés.<br />A titre de validation des méthodes de recherche développées, une mesure de la section<br />efficace du processus e+e- -> ZZ -> q qbar q' q'bar, a été également effectuée.

Dans le cadre du MSSM nous avons recherché en R-parité conservée les squarks de troisième génération, dans l'hypothèse où ils seraient quasiment dégénérés avec la LSP. Trois signatures expérimentales ont été envisagées et recherchées en exploitant toutes les données enregistrées par DELPHI de 1988 à 2000 à des énergies dans le centre de masse allant de 189 à 209 GeV et représentant 608 pb-1.<br> Aucune déviation du Modèle Standard n'a été observée, et des limites ont pu être établies. Indépendamment de l'angle de mélange, un stop de faible durée de vie avec m < 71 GeV/c2 est exclu; de même, un stop et un sbottom stables avec respectivement m < 97 GeV/c2 et m < 89 GeV/c2 sont exclus à 95% CL. Pour Delta m > 5 GeV/c2 un stop de durée de vie intermédiaire et de masse inférieure à 52 CeV/c2 est exclu quel que soit l'angle de mélange et pour Delta m > 2 CeV/c2, nous obtenons une limite de 54 GeV/c2, mais cette fois pour un stop purement gauche.