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L'engagement du roman à l'épreuve de l'histoire en France et en Italie au milieu et à la fin du vingtième siècleServoise-Vicherat, Sylvie 07 December 2007 (has links) (PDF)
Nous proposons de redéfinir la notion d'engagement littéraire en la mettant à l'épreuve de deux périodes historiques distinctes - les années suivant la fin de la Seconde Guerre mondiale et la fin du 20ème siècle, après la chute du mur de Berlin - et en prenant appui sur un corpus de romans d'auteurs français et italiens: A. Camus, J.-P. Sartre, I. Calvino, V. Pratolini, E. Vittorini pour la première période; P. Modiano, O. Rolin, A. Volodine, E. De Luca et A. Tabucchi pour la seconde. Il s'agit bien d'une redéfinition dans la mesure où nous envisageons l'engagement littéraire sous un angle nouveau, en rapport étroit avec la notion de « régime d'historicité », empruntée à François Hartog. Notre hypothèse est que l'engagement de l'écrivain se manifeste non pas dans le contenu politique de l'oeuvre ou son caractère assertif et démonstratif, mais principalement dans la manière dont le texte réfléchit, au sens fort et polysémique du terme, son inscription dans et son rapport à l'histoire. Dans cette perspective, le roman engagé, qu'il convient de distinguer du roman à thèse, serait à penser en lien étroit avec le régime moderne d'historicité, fondé sur la conception d'une histoire linéaire, progressive, orientée vers l'avenir. Les romans contemporains, eux, s'inscriraient dans le régime « présentiste », dominé par le présent et traversé par le sentiment d'une double dette à l'égard du passé (devoir de mémoire) et du futur (un héritage à préserver et à transmettre). Dans les deux cas, c'est moins à une reconduction qu'à une problématisation des régimes d'historicité que se livrent les oeuvres étudiées, qui s'attachent à en révéler les failles ou les excès.
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