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L'Effacement du réel dans la fiction policière contemporaine (Tonino Benacquista, Pascal Garnier, Marcus Malte, Fred Vargas et Tanguy Viel) / Fading Reality in French Modern Crime Fiction (Tonino Benacquista, Pascal Garnier, Marcus Malte, Fred Vargas et Tanguy Viel)Belkaïd, Meryem 22 October 2012 (has links)
Cette thèse a choisi le roman policier français contemporain comme objet privilégié de recherche. Le genre se veut fondamentalement ludique et on lui reproche aussi souvent de se complaire dans les artifices de l’intrigue. En France, la fiction policière s’est distinguée en prenant en compte de manière singulière, et ce dès son apparition, le réel dans la construction des récits. Très tôt, son chemin a croisé celui du réalisme, nouant avec lui toute une connivence. C’est ce faisceau de relation entre réalisme et fiction policière qu’explore ce travail. Certes, les réalités contemporaines liées à la mondialisation irriguent et nourrissent la fiction policière. Mais elles ne sont pas mises en récit de manière mimétique. C’est bien le paradoxe d’une tendance qui continue à dire le réel, sans pour autant prétendre le dupliquer. Chez Fred Vargas, Marcus Malte, Pascal Garnier et Tanguy Viel, les caractéristiques de nos sociétés sont davantage figurés que décrites et transparaissent à travers le traitement de thèmes comme le sacré, le monde du travail, les constructions identitaires, les relations interindividuelles et la violence. Le monde sensible et matériel est mis en sourdine, les paysages sont insaisissables et cette modalité de la représentation dit à la fois vide et l’absence qui caractérisent nos sociétés. Nous ne parlerons pas pour autant de récits désenchantés ou mélancoliques. L’esthétique mise en oeuvre dans ses romans est en effet à la fois déroutante et réconfortante. Nos fictions grâce à des narrations plurielles et très dynamiques parviennent à susciter chez le lecteur toute une gamme d’émotions productrices de plaisir. L’évasion par les émotions et sens du réel ne sont donc pas incompatibles. / This work has chosen to study modern French crime fictions. Most of the time,detective novels are compared to a cerebral and artificial game. In France the situation is quite particular with what we call le « polar », a school of politicized crime fiction that appears afterthe protests in May 1968. At the core of the polar is the naturalist mode of the American hardboiledcrime story, adapted and used to express the particularly French experience of the twentieth century war, occupation, colonization and decolonization and the possibility of asocial and political revolution. The generation that follows « le polar », with authors such as Tonino Benacquista, Marcus Malte, Pascal Garnier, Fred Vargas shows a resolute willingness to write against the grain and the tradition of realism and political commitment. These qualities have allowed our authors to have a natural predisposition for adventure. There is also an exotic charm that reigns over their novels, and in a way there is no objective reality depicted. Reality is more figured than represented. The individuals are struggling in order to be less anonymous and to find new values and landmarks in a globalized society in which ideology, religion and traditional values continue to fall apart. Nevertheless by inviting the reader to share secrets and crack codes, by creating suspense, surprise and curiosity, the crimestory brings into play the intellect and emotions of its readership and creates a real pleasure of reading.
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Sherlock Holmes et la France: marginalité, imaginaire et identités nationales paradoxalesChartrand, Marise January 2017 (has links)
Le rayonnement de Sherlock Holmes dépasse de loin celui de son créateur (Arthur Conan Doyle) ou du roman qui l’a vu naître (Une étude en rouge, 1887) : ce personnage avalisé par ce que Cornelius Castoriadis appelle le « collectif anonyme » est ainsi devenu un mythe moderne. L’imaginaire collectif en fait l’incarnation même du détective et de l’Anglais : il habite Londres, voyage en hansom cab, prend le thé et porte son fameux deerstalker sur la tête. Son appartenance à l’identité nationale britannique est toutefois plus problématique qu’on ne serait spontanément porté à le croire.
Effectivement, Conan Doyle s’est inspiré de deux personnages à la fois marginaux et représentatifs de l’identité nationale française pour imaginer son héros tout aussi marginal et représentatif de sa propre identité nationale : le chevalier Dupin d’Edgar Allan Poe (« Double Assassinat dans la rue Morgue », 1841) et monsieur Lecoq d’Émile Gaboriau (L’Affaire Lerouge, 1863). Mais il y a plus. Sherlock Holmes est non seulement né grâce à la France, mais a à son tour donné naissance à des personnages français, dont le gentleman cambrioleur de Maurice Leblanc, Arsène Lupin (« L’Arrestation d’Arsène Lupin », 1905), et le journaliste de Gaston Leroux, Joseph Rouletabille (Le Mystère de la chambre jaune, 1907). Tout se passe ici comme si la création de personnages incarnant l’identité nationale devait d’abord passer par la recherche de modèles paradoxaux liés à l’autre puissance nationale.
Ancrés dans une période où chaque nation tente de définir son identité, les personnages du corpus incarnent le discours social de l’époque, tout en ayant été créés, paradoxalement, grâce à des personnages issus de la nation voisine. Balisée par le Second Empire et la Belle Époque, la présente thèse se divise en quatre chapitres, portant chacun sur un personnage français. La première partie, intitulée « En amont », se concentre sur Dupin et Lecoq, les deux figures françaises ayant mené Conan Doyle à créer son héros, alors que la seconde partie, « En aval », explore les personnages nés de l’influence de Sherlock Holmes, soit Lupin et Rouletabille. En adoptant une approche entre la socio et la mythocritique et en se basant sur l’herméneutique de la question et de la réponse proposée par Hans Robert Jauss, cette thèse cherche à objectiver les questionnements auxquels la société aurait trouvé des réponses au travers les corpus étudiés, permettant ainsi l’enracinement de Sherlock Holmes et d’Arsène Lupin dans l’imaginaire social et leur survie dans l’imaginaire collectif, et expliquant l’effacement progressif, voire l’oubli, des autres personnages.
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L'Effacement du réel dans la fiction policière contemporaine : (Tonino Benacquista, Pascal Garnier, Marcus Malte, Fred Vargas et Tanguy Viel)Belkaïd, Meryem 22 October 2012 (has links) (PDF)
Cette thèse a choisi le roman policier français contemporain comme objet privilégié de recherche. Le genre se veut fondamentalement ludique et on lui reproche aussi souvent de se complaire dans les artifices de l'intrigue. En France, la fiction policière s'est distinguée en prenant en compte de manière singulière, et ce dès son apparition, le réel dans la construction des récits. Très tôt, son chemin a croisé celui du réalisme, nouant avec lui toute une connivence. C'est ce faisceau de relation entre réalisme et fiction policière qu'explore ce travail. Certes, les réalités contemporaines liées à la mondialisation irriguent et nourrissent la fiction policière. Mais elles ne sont pas mises en récit de manière mimétique. C'est bien le paradoxe d'une tendance qui continue à dire le réel, sans pour autant prétendre le dupliquer. Chez Fred Vargas, Marcus Malte, Pascal Garnier et Tanguy Viel, les caractéristiques de nos sociétés sont davantage figurés que décrites et transparaissent à travers le traitement de thèmes comme le sacré, le monde du travail, les constructions identitaires, les relations interindividuelles et la violence. Le monde sensible et matériel est mis en sourdine, les paysages sont insaisissables et cette modalité de la représentation dit à la fois vide et l'absence qui caractérisent nos sociétés. Nous ne parlerons pas pour autant de récits désenchantés ou mélancoliques. L'esthétique mise en oeuvre dans ses romans est en effet à la fois déroutante et réconfortante. Nos fictions grâce à des narrations plurielles et très dynamiques parviennent à susciter chez le lecteur toute une gamme d'émotions productrices de plaisir. L'évasion par les émotions et sens du réel ne sont donc pas incompatibles.
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