Thèse (M.Ps.)--Université Laval, 2004. / Bibliogr.: p. 30-38. Publié aussi en version électronique.

La présente étude fait partie d’une recherche longitudinale menée par Line Nadeau Ph. D. et Réjean Tessier Ph. D. (École de Psychologie de l’Université Laval), depuis 1987, auprès d’une cohorte d’enfants nés extrêmement prématurés (moins de 29 semaines de gestation) et de très petit poids de naissance (moins de 1500 grammes). Cette étude spécifique a pour principal objectif de connaître les séquelles à long terme d’une naissance prématurée sur le développement cognitif et social des enfants. Pour ceci, des mesures cognitives, sociales et de performance (en situation de résolution de problème dans un contexte de jeu) ont été réalisées. Les résultats suggèrent que les enfants prématurés ont plus de difficultés dans les fonctions exécutives (planification) et qu’ils sont perçus par leurs pairs comme moins agressifs et hyperactifs et plus sensibles/isolés. Les difficultés socio-cognitives se reflètent par une difficulté à réaliser des séquences complexes dans un jeu qui requiert une bonne capacité de planification (Rush-Hour). Cette séquence complexe, qu’on appelle «la séquence de quatre mouvements et plus » semble compléter les autres mesures et augmente leur sensibilité et spécificité discriminante.

L'objectif de ce mémoire est d'observer directement le comportement d'enfants nés prématurément dans une situation cognitive et sociale. Soixante-deux extrêmes prématurés et 37 contrôles nés à terme âgés de 11 à 12 ans sont observés à partir d'une nouvelle mesure de type écologique: le Rush-Hour©, un jeu de type labyrinthe. L'enfant prématuré ou contrôle doit résoudre le problème du jeu avec trois autres élèves de sa classe. Les résultats démontrent que le niveau d'activité dans le jeu est plus faible pour les enfants nés prématurément que les contrôles nés à terme. Le niveau d'activité corrèle avec l'état de l'enfant à la naissance (indice Apgar). Plus l'enfant prématuré avait un indice Apgar élevé à sa naissance, plus il est actif dans le jeu à 11–12 ans. Les résultats seront expliqués grâce aux hypothèses sociales et neurologiques émises sur la passivité des prématurés à la petite enfance.