Cette thèse examine le rôle du secteur associatif - regroupant des organisations non gouvernementales (ONG) locales et internationales - dans les trajectoires d’empowerment des migrantes subsahariennes installées ou de passage au Maroc, et ce dans un contexte d’externalisation des frontières européennes. Guidée par un cadre théorique combinant les théories du pouvoir et de la résistance de Foucault avec la pédagogie de l’opprimé et les processus de conscientisation de Freire, elle adopte une démarche féministe qualitative. Y sont ainsi traitées des données secondaires (tirées de rapports produits par des ONG d’aide aux migrant·e·s) et des données primaires (issues de deux entrevues conduites avec des professionnel·le·s) sur la structure organisationnelle et les défis et enjeux des programmes de soutien dudit secteur. L’analyse révèle que, même si les femmes constituent une partie importante de la population migrante au Maroc, l’offre de services est majoritairement administrée par des hommes et rarement adaptée aux besoins et réalités spécifiques des premières. De fait, le genre semble absent de la planification et de la mise en oeuvre des programmes et activités disponibles. Cela dit, les résultats montrent que les ONG offrent aux migrantes subsahariennes des outils d’empowerment économique, en sus d’activités de plaidoyer. Malgré leurs moyens limités (financiers comme en ressources humaines), plusieurs ONG tentent en effet de remettre en question le système migratoire qui contribue directement ou indirectement à l’accroissement de la vulnérabilité des migrantes au Maroc. En revanche, les initiatives d’empowerment social et collectif s’avèrent timides, l’« éducation conscientisante » se limitant à sensibiliser les migrantes subsahariennes aux lois et politiques qui les protègent, en principe, contre les violences et l’exploitation. Eu égard aux besoins sur le terrain, l’aide directe et d’urgence aux personnes migrantes demeure la priorité du secteur.

Cette thèse s’intéresse aux politiques de relations communautaires, community relations [CR], conçues et mises en place par les autorités publiques dans le contexte du conflit nord-irlandais entre 1969 et 1998. Elle s’interroge sur la filiation entre les dispositifs de 1969 et 1987-1990 et sur la cohésion de ces programmes dans la période étudiée. Elle insère les politiques de CR dans une démarche globale de construction de la paix, peacebuilding, parfois adoptée par les autorités publiques dans le contexte du conflit nordirlandais. La thèse décrit les caractéristiques de cette démarche et les met en relation avec les développements ayant lieu au sein du secteur associatif nord-irlandais. Malgré une première impression de discontinuité dans les politiques de CR, ce travail doctoral met progressivement en exergue la permanence de schémas de pensée et d’action au sein des autorités publiques entre 1969 et 1998, desquels émergent les programmes de CR étudiés. / This study focuses on community relations policies followed by public bodies in Northern Ireland during the Troubles [1969-1998]. The author compares the first plan, which lasted from 1969 to 1974, with the second series of measures taken from 1987. She also examines policies set up during the intervening thirteen years [1974-1987] when the issue of CR remained dormant. This examination shows that the consistency of government policies in the field of community relations is questionable. Community relations programmes have been looked at alongside peacebuilding initiatives involving public bodies as well as community activists. Despite an initial assumption that there has been no continuity in community relations policies between 1969 and 1998, it appears from the research that, throughout the Troubles, such policies have emanated from modes of thinking and acting which are well established among decision makers.