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Low-value clinical practices in blunt solid organ injury: a retrospective cohort study based on trauma centers in the United StatesMalloum Boukar, Khadidja 05 August 2024 (has links)
**Contexte :** Des récentes données indiquent que jusqu'à 30 % des budgets de santé aux États-Unis sont consacrés à des soins potentiellement non-nécessaires. Ces types de soins appelés ici "pratiques de faible valeur" ou encore "*low-value care*" (LVC), comprennent des procédures et traitements potentiellement inappropriés, inefficaces ou inefficients susceptibles d'exposer les patients à des dommages physiques, psychologiques ou sociaux. Bien que certaines informations sur ces pratiques soient disponibles dans la littérature, on manque de connaissances sur l'incidence, les variations inter-hospitalières et les facteurs qui contribuent à leur occurrence dans la prise en charge des patients ayant subi un traumatisme contondant des organes solides de l'abdomen appelés ici, "*Solid organ injuries*" (SOI) et leur impact sur les issues cliniques des patients.
**Objectifs :** L'objectif global de ce projet était d'évaluer les pratiques de faible valeur dans le traitement des patients ayant une lésion contondante des organes solides de l'abdomen aux États-Unis. Les objectifs spécifiques étaient (1) d'évaluer l'efficacité de la tomodensitométrie (TDM) de routine, répétée pour détecter les lésions cliniquement significatives chez les adultes éligibles, bénéficiant d'une prise en charge non chirurgicale dite, *nonoperative management* (NOM) pour des lésions contondantes du foie et/ou de la rate ; (2) d'estimer l'incidence globale de la prise en charge chirurgicale de faible valeur des lésions contondantes des SOI, d'évaluer les variations de pratiques interhospitalières et évaluer l'association entre l'incidence ajustée de ces pratiques en fonction du volume des patients ; (3) d'estimer les associations entre la prise en charge chirurgicale de faible valeur des lésions contondantes des SOI et les issues cliniques des patients (mortalité hospitalière, complications et durée du séjour) ainsi que d'identifier les déterminants modifiables au niveau du patient et de l'hôpital.
**Méthodes :** Pour répondre au premier objectif, nous avons effectué une revue systématique des essais contrôlés randomisés et non randomisés et des études observationnelles sur la TDM de routine, répétée dans le suivi des patients adultes ayant des blessures contondantes des SOI. Nous avons effectué une recherche d'articles potentiellement éligibles dans *Medline*, *Embase*, *Web of Science* et *Cochrane Central* depuis leur création jusqu'en octobre 2020 en utilisant les recommandations de Cochrane. Les issues primaires évaluées étaient la modification à la prise en charge initiale du patient (par exemple, chirurgie d'urgence, embolisation, transfusion sanguine, surveillance clinique), la mortalité et les complications. Les issues secondaires étaient la réadmission non planifiée et la durée du séjour à l'hôpital. Pour l'objectif 2, nous avons mené une étude de cohorte rétrospective multicentrique basée sur le registre de traumatologie Américain, notamment le *National Trauma Data Bank* (NTDB). Nous avons inclus les adultes ayant une blessure contondante des SOI éligibles à une prise en charge non chirurgicale, i.e. des patients présentant des blessures de grade I-III, hémodynamiquement stables à l'arrivée et aucun produit sanguin utilisé dans le service des urgences) qui ont été admis dans des centres de traumatologie en Amérique du Nord ayant soumis des données au NTDB entre 2016 et 2019. La prise en charge chirurgicale de faible valeur a été définie comme une laparotomie ayant eu lieu moins de 6h heures suivant l'admission du patient. La variation interhospitalière a été mesurée à l'aide du coefficient de corrélation intraclasse (ou *Intraclass Correlation Coefficient*; ICC en anglais). Les valeurs du ICC sont interprétées comme suit : ICC ; <5% faible, 5-20% modéré et >20% élevé. La mesure de la variation interhospitalière a également été ajustée en fonction de l'âge, du sexe, de la race/ethnicité, des comorbidités, du grade de la blessure, du statut de transfert et de la méthode de paiement du patient. Pour le troisième objectif, nous avons utilisé la même population d'étude que l'objectif 2. Grâce à la régression linéaire généralisée à plusieurs niveaux et la méthode d'appariement des scores de propension, nous avons généré des rapports de cotes (RC) ajustés et des rapports de moyennes géométriques (RMG) avec des intervalles de confiance à 95 % (IC) afin d'évaluer l'association entre la prise en charge chirurgicale de faible valeur et les issues cliniques des patients et avons identifié les déterminants des traitements de faible valeur au niveau du patient et de l'hôpital.
**Résultats :** Dans notre revue systématique, 7 des 28 études éligibles ont indiqué si la répétition de la TDM était de routine ou motivée par des indications cliniques. Sur les 254 examens TDM répétés dans ces 7 études, 188 (74 %) étaient de routine et 8 (4 %) ont conduit à une modification de la prise en charge initiale. Pour les 66 (21,5 %) examens répétés restants, ceux-ci étaient motivés par des indications cliniques et 31 (47 %) ont conduit à une modification de la prise en charge initiale. Nous n'avons pas pu identifier de données permettant de comparer les autres issues entre nos groupes d'intervention. Notre deuxième étude a montré que les incidences ajustées d'une prise en charge chirurgicale de faible valeur étaient de 2,7 % au total (6,8 %, 2,1 %, 0,8 % pour les lésions de la rate, du foie et des reins, respectivement) et de 2,6 %, 2,5 % et 3,0 % pour les centres de niveau I, de niveau II accrédités par l'ACS et les centres désignés par l'État, respectivement. La variation interhospitalière était modérée à élevée avec un ICC global de 21 % et des ICC de 18 %, 25 % et 21 % pour les centres de traumatologie de niveau I et de niveau II accrédités par l'ACS et les centres désignés par l'État, respectivement. Dans notre troisième étude, les RC ajustés étaient de 1,92 (IC 95% 1,25-2,96) pour la mortalité et de 2,39 (1,99-2,87) pour les complications. Le RMG ajusté était de 1,52 (1,38-1,68) pour la durée du séjour. La prise en charge chirurgicale de faible valeur était plus fréquente dans les hôpitaux désignés par l'État et les centres de traumatologie accrédités par l'ACS de niveau II comparativement à ceux de niveau I et était moins fréquente dans les hôpitaux communautaires d'enseignement comparativement aux hôpitaux universitaires.
**Conclusions :** Les résultats de notre revue systématique suggèrent que la répétition systématique de la TDM sans indication clinique n'est pas utile pour l'évaluation des patients ayant subi une blessure du foie et/ou de la rate. Ces résultats ont mené à l'élaboration de lignes directrices, en collaboration avec Choisir avec soin Canada et l'Association de traumatologie du Canada. Les résultats de notre seconde étude montrent que les recommandations concernant les NOM pour les patients adultes ayant subi une blessure contondante d'un SOI publiées par les organisations telles que le *Eastern Association for the Surgery of Trauma* (EAST), le *World Society of Emergency Surgery* (WSES) et le *American Association for the Surgery of Trauma* (AAST) ainsi que le American College of Surgeons Committee on Trauma (ACS COT) et étayées par la littérature, semblent bien respectées. Néanmoins, compte tenu des conséquences physiques, psychologiques et financières importantes d'une chirurgie non nécessaire, les variations dans les pratiques que nous avons observées entre les hôpitaux d'un même niveau suggèrent que les recherches futures devraient évaluer le problème dans les centres hospitaliers qui ne participent pas au NTDB, d'identifier les déterminants modifiables de ces variations de pratiques et d'évaluer l'impact de leur incidence sur les issues cliniques des patients. Dans notre troisième étude où l'incidence des LVC est associée à une mortalité et des complications plus élevées ainsi qu'une durée d'hospitalisation plus longue, des interventions conçues pour réduire ces pratiques pourraient améliorer les issues cliniques des patients. De telles interventions devraient être basées sur les barrières et les facilitateurs du NOM, qui peuvent inclure les déterminants au niveau du patient et de l'hôpital identifiés dans notre étude. / **Background:** Recent evidence indicates that up to 30% of healthcare budgets in the United-States (US) are spent on potentially unnecessary care. Unnecessary care, referred to here as "low-value care" (LVC), includes potentially inappropriate, ineffective, or inefficient procedures that may expose patients to physical, psychological, or social harm. While some information on LVC is available in the literature, knowledge of the occurrence, inter-hospital variations, and factors that contribute to LVC in the management of blunt solid organ injuries (SOI) and their impact on patient outcomes is lacking.
**Objectives:** The overall aim of this project was to evaluate LVC in the management of blunt solid organ injuries in the US. Specific objectives were to (1) assess the effectiveness of routine, repeat computed tomography (CT) for detecting clinically significant injury in adults undergoing nonoperative management (NOM) for blunt liver and/or spleen injury; (2) estimate the global incidence of potentially low-value operative management of solid organ injuries, assess interhospital practice variations, and evaluate the association between the risk-adjusted incidence of low-value operative management and patient volume; and (3) estimate the associations between low-value operative management of solid organ injuries and patient's issues (hospital mortality, complications, and hospital length of stay) and identify modifiable patient- and hospital-level determinants of low-value clinical practices.
**Methods:** To address the first objective, we conducted a systematic review of randomized and non-randomized controlled trials and observational studies of repeat CT in adult patients with blunt solid organ injury. We searched Medline, Embase, Web of Science, and Cochrane Central from their inception up to October 2020 using the Cochrane guidelines. Primary outcomes were change in clinical management (e.g., emergency surgery, embolization, blood transfusion, clinical surveillance), mortality, and complications. Secondary outcomes were unplanned hospital readmission and hospital length of stay. For objective 2, we conducted a retrospective multicenter cohort study based on the National Trauma Data Bank (NTDB). We included adults with blunt SOI eligible for non operative management (NOM), i.e., patients with; grade I-III injury, hemodynamically stable on arrival, and no blood products used in the emergency department) who were admitted to trauma centers in North America that submitted data to the NTDB between 2016 and 2019. Low-value operative management was defined as laparotomy within <6 hours of admission. Inter-hospital variation was measured using (ICCs; <5% low, 5-20% moderate, and >20% high) and adjusted for age, sex, race/ethnicity, comorbidities, injury grade, transfer status, and payment method. For the third objective, we used the same study population. We used multilevel generalized linear regression and propensity score matching to generate risk-adjusted odds ratios (OR) and geometric mean ratios (GMR) with 95% confidence intervals (CI) to evaluate the association between low-value operative management and patient's outcomes and to identify patient- and hospital-level determinants of low-value operative management.
**Results:** In our systematic review, 7 of 28 eligible studies reported whether repeat CT was routine or prompted by clinical indications. Of the 254 repeat CT performed in these seven studies, 188 (74%) were routine and 8 (4%) led to a change in clinical management. Of the 66 (21.5%) repeated CT prompted by clinical indications, 31 (47%) led to a change in management. We did not identify any data to enable a comparison of other outcomes across intervention groups. Our second study showed that adjusted incidences of potentially low-value operative management were 2.7% overall (6,8 %, 2,1 %, 0,8 % for spleen, liver, and kidney injuries, respectively) and 2.6%, 2.5%, and 3.0% for American College of Surgeons (ACS) level I, ACS-level II, and state-designated centers, respectively. Inter-hospital variation was moderate to high with a global ICC of 21% and ICCs of 18%, 25%, and 21% for ACS- level I, ACS-level II, and state-designated trauma centers, respectively. In our third study, the adjusted ORs were 1.92 (95% CI 1.25-2.96) for mortality and 2.39 (1.99-2.87) for complications. The adjusted GMR was 1.52 (1.38-1.68) for length of stay. Low-value operative management was more frequent in Medicaid patients than those with private insurance and was less frequent in ACS level I trauma centers than level II, level III or state designated hospitals.
**Conclusions:** The results of our systematic review suggested that routine repeat CT without clinical indications is not useful in the NOM of patients with liver and/or spleen injury. Results from the first article have been used by Choosing Wisely Canada to establish recommendations in collaboration with the Trauma Association of Canada. Results of our second study provide evidence of high compliance to the clinical practice guideline recommendations on NOM for adult patients with blunt SOI published by organisations such as the Eastern Association for the Surgery of Trauma (EAST), the World Society of Emergency Surgery (WSES) and the American Association for the Surgery of Trauma (AAST) as well as the American College of Surgeons Committee on Trauma (ACS COT) and supported by the literature. Nonetheless, given the important physical, psychological, and financial consequences of unnecessary surgery, the practice variation we observed suggests that future research should attempt to evaluate the problem in hospitals that do not participate in the NTDB, identify modifiable determinants of practice variations, and assess the impact on patient outcomes. In our third study in which low-value operative management is associated with higher incidence of mortality, complications and prolonged hospital LOS, interventions designed to reduce low-value operative management may improve the outcomes of patients with blunt SOI. Such interventions should be based on the barriers and facilitators of NOM, which may include the patient and hospital-level determinants identified in this study.
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Low-value hospitalisations following injury : a multicenter cohort studyGagnon, Marc-Aurèle 27 January 2024 (has links)
Les soins de faible valeur entraînent des coûts considérables et exposent les patients à des événements indésirables. On estime que les soins de faible valeur pourraient représenter jusqu’à 30% des coûts des systèmes de santé, mais peu d’information existe sur les hospitalisations de faible valeur chez les victimes de traumatismes. Nous avons réalisé une étude de cohorte rétrospective multicentrique sur tous les patients admis dans un centre de traumatologie désigné au Québec sur 5 ans afin de combler un manque de connaissances sur le sujet. La prévalence d’hospitalisations de faible valeur dans le système de traumatologie du Québec était de 16% et nous avons identifié des groupes au sein desquels cette prévalence était plus élevée. Nous avons également observé une forte variation interhospitalière dans cette prévalence. Nos résultats suggèrent qu’il s’agit d’un problème important, qu’une amélioration de la situation est possible, et indiquent des groupes prioritaires à cibler. / Evidence of low-value care around the world is growing, representing increased costs and worse outcomes for patients. Low-value care has been estimated to represent up to 30% of hospital resources, but little information is available on low-value hospitalisations following injury. We conducted a multicenter retrospective cohort study on all patients admitted to any trauma center in the province of Quebec between 2013 and 2019 to fill a knowledge gap on these hospitalisations. We observed a prevalence of low-value hospitalisations of 16%, identified patient groups with a high prevalence, and observed strong inter-hospital variation. Our results demonstrate that low-value hospitalisations following injury are an important problem, that there is a potential for improvement, and they identify patient groups which could be good targets for interventions seeking to reduce low-value care in this population
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