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L’automédiatisation, une autre forme de communication sociale / The « automédiatisation », another form of social communicationAmara, Mohamed 30 March 2012 (has links)
L’automédiatisation, comme une autre forme de communication sociale, est une démarche de médiatisation de groupes de parole par l’image vidéo. Dans un contexte de distorsion du lien social (chômage, solitude, repli sur soi…), il s’agit de s’interroger sur la place et le rôle de la caméra dans sa capacité à transformer les sujets individuels et collectifs lorsqu’ils portent un regard sur eux-mêmes et sur la société. Il s’agit aussi de questionner le rapport entre la caméra et le groupe de parole par l’intervention du tiers –médiatiseur (le filmeur). Pour appréhender la façon dont l’outil vidéo façonne, influence la parole des participants d’un groupe, quatre axes de travail se détachent :1) comprendre les relations entre les groupes de parole, la caméra et le filmeur pour participer à un mouvement d’émergence du sujet et à une transformation de la société 2) réfléchir aux capacités de transformation d’un outil, comme la caméra, sur les acteurs, pour sortir du manque de considération ou de l’exclusion3) créer et renforcer les liens entre les participants au sein des groupes et entre les groupes, grâce à l’influence de l’outil vidéo4) partir de l’interdisciplinarité pour appréhender les questions de difficultés de dialogue.A travers ces quatre axes de recherche, le travail de terrain a consisté à comprendre la mise en place d’une médiatisation par des acteurs, confrontés au « diktat » de l’image, car ces mêmes acteurs perçoivent la caméra d'abord comme une occasion de paraître à « l’écran », plus qu’un moyen de débattre des préoccupations quotidiennes ou d’investigation sociologique. C'est pourquoi il faut s'appuyer sur la dynamique du groupe et de ses acteurs pour comprendre en quoi la caméra suscite une communication sociale, et permet aux groupes de parole de réfléchir et de se réfléchir. Mais aussi la question principale : en quoi l’utilisation de la caméra dans le groupe fait-elle évoluer la capacité des participants à "s’auto-analyser" pour aller vers une construction commune, une transformation sociale ? / The automediatisation, as another form of social communication, is an approach of “médiatisation” of speech groups through video image. In a context of distortion of social cohesion (unemployment, loneliness, withdrawal…), we should tackle the question of the place and of the role of video camera in its ability to transform individual and collective subjects when they look at themselves and at society. I also question the relationship between video camera and the speech group through the intervention of a mediating third party (the person who films). In order to apprehend the way the video skill shapes, influences the speech of the participants to a group, four research axis will be followed:- Understanding the relationships between speech groups, the video camera and the person who films, in order to participate to a movement of emergence of the subject and to a transformation of society- Thinking about the capacities of transformation of a skill, like the video camera, on the actors, in order to go out of the miss of consideration or of exclusion.- Creating and enforcing links between participants within groups and between groups, thanks to the influence of the video skill.- Using interdisciplinarity to tackle the subject of difficulties in dialog. Through these four research axis, field work consisted in understanding the implementation of a “médiatisation” by the actors, who were confronted to the “diktat” of image, as these very actors first perceived video camera as an occasion to appear “on screen”, more than a way to discuss their daily concerns or as a skill for sociological investigation. That is why I had to rely on the dynamics of the group and of its actors, so as to understand how video camera creates a social communication, and allows speech groups to think, and to think about themselves. But also the main question: how does the use of video camera in the group allow the development of participant’s ability to analyze themselves, and go towards a common construction, a social transformation?
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Les parcours d'émancipation et les espaces de participation en santé mentale : un tremplin vers la citoyennetéPaquet, Louise 12 1900 (has links)
Au Québec, comme ailleurs en Occident, de plus en plus de personnes sont confrontées à une expérience de souffrance et d’exclusion qui les renvoie à la marge de la société. Cette thèse permet de saisir comment des personnes qui ont vécu une importante situation d'exclusion, entre autres, en raison de leur problème de santé mentale, en arrivent à se reconnaître comme des citoyennes en s'engageant dans leur communauté. Elle amène aussi à comprendre par quel cheminement ou parcours elles sont passées pour en arriver à s'émanciper des limites et contraintes qui pesaient sur elles. Enfin, elle éclaire le rôle joué par la participation à l'intérieur de leur parcours.
Menée dans une perspective interdisciplinaire, cette recherche s’alimente de plusieurs courants théoriques tels que la sociologie, la psychanalyse, la science politique et le travail social. La notion de parcours d’émancipation permet de « s’émanciper » du modèle biomédical dominant en santé mentale en présentant une vision sociopolitique intégrant les dimensions individuelle et collective du changement. Elle amène à comprendre la constitution du « sujet-acteur » aux plans personnel et politique, c’est-à-dire le sujet qui advient par le travail de l’individu sur lui-même lui permettant de faire rupture avec son histoire passée et de la reconfigurer de manière à lui donner un nouveau sens, et l’acteur qui vient concrétiser la manifestation du sujet en actes, donc, la façon dont il s’actualise.
La recherche met en évidence l’apport des organismes communautaires en santé mentale à ces parcours d’émancipation en identifiant les valeurs qui les animent et les dispositifs mis en place pour soutenir la transformation des personnes dans l’ensemble des dimensions de leur être : rapport à la « maladie », à soi, aux autres et au monde. En s’inspirant de Winnicott, on constate qu’ils constituent des espaces potentiels ou transitionnels qui donnent un ancrage sécuritaire et profond et qui jouent le rôle de « passeur d’être » permettant au sujet de s’actualiser et de devenir autonome. Ils apportent aussi une importante contribution à la réalisation des valeurs démocratiques et offrent des occasions aux personnes de se manifester en tant que « sujets-citoyens ». / In Quebec, as elsewhere in the Western world, an increasing number of people are confronted to experiences of suffering and exclusion that confine them to the margins of society. This doctoral thesis aims at understanding how people who have lived through an important experience of exclusion – because of their mental health status among other reasons – can come to recognize themselves as full citizens by getting involved in their community. It also allows us to understand the course of action or journey they went through in order to become emancipated from the limits and constraints that weighed them down. Finally, this research underscores the role that participation can play in this journey.
This thesis was undertaken in an interdisciplinary perspective, and borrows from various theoretical literatures, such as sociology, psychoanalysis, political science and social work. The concept of “emancipation journey” (parcours d’émancipation) that is central to our work allows us to distance ourselves from the biomedical model which remains dominant in mental health by putting forth a socio-political vision integrating the individual and collective dimensions of change. This concept helps us understand how “acting subjects” come to constitute on personal and political levels: both as “subjects” that arise when individuals break free from their past and work at giving it new sense, and as “actors” who materialize the manifestation of the subjects in actions, that is, the ways they self-actualize.
This research underscores the contribution of community organizations working in the mental health arena to these journeys of emancipation by identifying their values and the content of devices developed to support the transformation of the persons in various dimensions of their being: relation to “illness”, to oneself, to others and to the world. Borrowing from Winnicott, we consider these organizations as potential or transitional spaces, in as much as they offer a secure and profound anchor and can be seen as “ferryman of beings” allowing the subject to self-actualize and to become autonomous. They also contribute to the realization of democratic values and offer opportunities for people presenting a mental health problem to engage as “subjects-citizens”.
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