La Formation du Grès armoricain est un élément important de la mégaséquence détritique terrigène qui débute le Pa1éozolque ou recouvre les dépôts cambriens dans le Massif armoricain. 1: Cette formation à dominante arénacée a été étudiée dans toutes les unités pa1éozolques des domaines nord et médio-armoricains. Son épaisseur varie de qûe1ques dizaines de mètres (Nord Cotentin) à plusieurs centaines de mètres (Presq~'11e de Crozon et Sud de Rennes). L'ensemble du Grès armoricain regroupe des 1ithofaciès homo1ithiques arénacés (quartzites), hétéro1ithiques à dominante arénacée ou pé1itique (alternances gréso-pé1itiques) et homo1ithiques pé1itiques. La distribution de ces 1ithofaciès est aléatoire au sein de la formation mais, par endroits, le développement préférentiel d'une unité hétéro1ithique entre deux unités inférieure et supérieur~ à dominante arénacée conduit à distinguer trois membres (le Grès armoricain inférieur, le Membre moyen et le Grès armori~ain supérieur). La formation contient les traces d'une importante activité biologique et de nombreuses structures sédimentaires d'origine physique. L'étude systématique des traces fossiles a permis de clarifier certains problèmes taxinomiques (C~ziana, Mono~enion, Sko~o~, *.* ) et de proposer ou de modifier des interprétations (Vaed~, Sko~o~, ..* ). Les principales traces fossiles contenues dans la formation sont : A4enirotit~, ~phy~, C~ziana, Vae~, V.i.dyma.uU.chYlU6, V,(moJtpfU.chYlU6, V-i.plo~eJLi.on, FJtaena, ImblLichYlU6, UnguLi.chnLt~, Mono~eILion,' Phycod~, Pl.anotit~, Sko~o~, TucfU.chYlU6, TlLicfU.chYlU6, TJtypanLt~. L'ensemble de ces traces reflète l'adaptation des organismes aux conditions spécifiques des différents pa1éomilieux. E11es'sont apparues comme de bons marqueurs d'environnement. Plusieurs associations de traces, caractérisant des milieux différents, ont pu être distinguées. Il s'agit de l'association Sko~o~ - Vae~ hatti - V-i.plo~enion et de l'association C~z-i.ana - Mono~enion - Vae~ labechu - Phycod~. Les paramètres hydrodynamiques des différentes structures sédimentaires (rides d'oscillation, rides chevauchantes, litage oblique en mamelon, dunes hydrauliques, hyperdunes, *** ) et la nature des séquences élémentaires de dépôt ont permis une meilleure compréhension du mode de mise en place des sédiments. Les caractéristiques sédimento10giques et ichno10giques des 1ithofaciès constitutifs de la formation ont révélé des conditions de sédimentation génétiquement distinctes : - une sédimentation épisodique mise en place par des phénomènes instantanés de type tempête : pour les 1ithofaciès homo lithiques 51 à séquences proximales, * pour les 1ithofaciès hétéro1ithiques Hl à séquences distales. Les caractéristiques hydrodynamiques, la nature des figures sédimentaires associées à ces dépôts (rides de vagu~, l-tnéation de délit, 6ent~ de Jt~, *** ), l'abondance et la bonne conservation du litage oblique en mamelon (Hummocky cno~~ ~~6-i.cation), supposent une mise en place de ces dépôts dans des milieux situés entre la limite d'action des vagues permanentes et une profondeur de quelques mètres, sur une p1ateforme dominée par l'action des vagues. - une sédimentation qui a été qualifiée "de chronique" * pour les 1ithofaciès homo1ithiques arénacées S2A (avec V-i.pto~eJt- i.on et Skolltho~) mis en place par des écoulements combinés courants-osci11ation, * Pour les 1ithofaciès hétéro1ithiques H2 (avec ~z-i.ana, Va~ labechu, Mono~eJLi.on et Phycod~) soumis fortement à l'action des marées et parfois émergés, . * pour les 1ithofaciès homo1ithiques arénacés S2B faiblement bioturbés, d'énergie élevée, constitu.és par des corps sableux de grande taille, _ * pour les 1ithofaciès homo1ithiques arénacés 54, à fort taux de sédimentation (rides chevauchantes). Les structures sédimentaires associées à ces 1ithofaciès (~~6-i.cation6 le.n:tic.uhUJL~, ma.dJté~ ou ond.u.R.~~, 6ent~ de du~-i.cation, ~UJt6ac~ de Jtéactivation, ~~~~ en chevJtOn6 *** ) révèlent une partie de la p1ateforme dominée par l'action des marées et parfois émergée. L'asymétrie des écoulements mise en évidence par les mesures de pa1éocourants est expliquée par des courants tidaux de force inégale. La répartition et l'organisation des 1ithofaciès permettent de définir l'environnement sédimentaire du Grès armoricain comme un ensemble de pa1éomilieux s'étendant sur la partie supérieure d'une plate-forme bordée, vraisemblablement vers le Nord, par un continent, dernier vestige des reliefs cadomiens.

La séquence sédimentaire du Dur At-Talah, située dans la partie sud du bassin de Syrte au centre de la Libye, est composée de 150 m d'épaisseur de roches principalement siliciclastiques (grès, siltites et argiles). L'importance de cette séquence est liée en partie à l'importance du bassin de Sirt qui est un des plus grands réservoirs d'hydrocarbures de Libye. La séquence est également un des plus important site de fossiles de vertébrés de l’Eocène supérieur, l'âge de la séquence. Les études antérieures, bien que très limitées par rapport à l'importance de cette zone, se sont concentrées principalement sur le contenu paléontologique de la séquence. L’étude sédimentologique n’avait été jusqu’à ce jour que très peu abordée. Cette thèse est un travail basé sur l’examen des affleurements et où l'accent est mis sur les structures sédimentaires et biogéniques (traces fossiles), visant à définir et à interpréter les faciès sédimentaires qui ont construit la séquence du Dur At Talah. L’ étude de la séquence a conduit à diviser la totalité de l’affleurement en trois intervalles génétiquement liés. Le plus ancien que nous avons appelé la « New Idam Unit » (environ 80 m d’épaisseur), est composé de grès très fins, de siltites et d’argiles. Cette unité (New Idam Unit) est recouverte en discordance par la « Sarir Unit » (environ 50 m d’épaisseur), composée de grès fins à moyens à faisceaux de litages entrecroisées dans sa partie inférieure (environ 25-30 m d’épaisseur) et de grès grossiers à microconglomératiques dans sa partie supérieure (environ 20-30 m d’épaisseur). La « Sarir Unit » est ainsi divisée en « Sarir inférieur » et « Sarir supérieur ». La « New Idam Unit » présente des dépôts qui sont attribués à un milieu main estuarien. La série débute par des dépôts d’environ 35 m d’épaisseur typiques d’un estuaire externe. Les 45 mètres qui lui font suite passent progressivement à des dépôts tidaux caractéristiques d’un estuaire interne. La Surface d'inondation maximale se situe entre les deux intervalles. Au-dessus de cette surface les indicateurs fluviaux augmentent et les indicateurs de marées diminuent progressivement, offrant ainsi un indice pour la migration de la rive de rivage vers le bassin (vers le Nord). La sous-unité du Sarir inférieur qui avait été interprétée avant ce travail comme dépôts fluviatiles, préserve pourtant des structures sédimentaires multi-échelles qui sont le résultat incontestable de processus de marée. Ceci est particulièrement évident dans la partie inférieure de l’unité « Sarir inférieur » (la Lower Lower Sarir Unit ; LLS). Dans la partie supérieure de l’unité Sarir inférieur (Upper Lower Sarir; ULS), les indicateurs de dynamique fluviale dominent largement sur ceux de la marée. Le Sarir inférieur est donc interprété comme un système deltaique mis en place lors d’une régression normale. Cette fois-ci, la surface maximale d'inondation se situe entre le LLS et ULS. Le « Upper Lower Sarir » (ULS) se terminée par une discordance subaérienne, avec de nombreuses traces d’émersion conservées au sommet de l'ULS. Celles-ci sont recoupées par le « Upper Sarir » qui montre des marqueurs fiables d'environnement de dépôt strictement fluvials. Les dépôts du « Upper Sarir » enregistre la séquence de bas niveau marin. Cette étude fournit des informations précieuses concernant le dépôt des séquences dans le bassin de Syrte au cours de la fin de l'Éocène. Elle fournit également une étude originale sur la dynamique tidale dans des milieux marins margino-littoraux. / Dur At Talah sedimentary sequence, located at the southern side of the Sirt Basin in central Libya, is composed of 150 m thick of mainly siliciclastic rocks. The importance of this sequence is linked to the importance of the Sirt Basin as one of large hydrocarbon reservoirs in Libya. The sequence is also an excellent site for vertebrate fossils of Late Eocene, the age of the sequence. Previous studies, though very limited compared to the importance of this area, are focused on its paleontological content. Sedimentology received only scant attention before this project. This thesis is an outcrop based study in which the focus is given to the sedimentary and biogenic (trace fossils) structures, aiming at defining and interpreting depositional facies which building up the sequence. The study is mainly based on field data which are analyzed on the light of related published literature and on the comparison with modern sedimentary environments. Results of facies analysis have led to splitting the entire sequence into three genetically related intervals. The oldest, we called the New Idam Unit (around 80m), is composed of very fine sandstones to mudstones. New Idam Unit is unconformably overlain by the Sarir Unit (around 50m), composed of medium grained cross bedded sandstones (the lower 25-30 m) changes up to very coarse and microconglomeratic sandstone (the upper 20-30 m). Thus, the Sarir Unit is split into the lower Sarir Subunit and upper Sarir subunit. The New Idam Unit presents both classical and unusual sedimentary and biogenic indicators that attribute this unit to estuarine depositional environment. It starts with outer estuarine (the lower 35 m) and ends up with inner estuarine (the upper 45 m). Maximum flooding surface is located in between. Above this surface the fluvial indicators increase and tidal indicators decrease, thus providing clue for basinward (North) migration of the shoreline. The lower Sarir subunit which was previously interpreted as fluvial deposits, preserves multi-scale sedimentary structures that undoubtedly belong to tidal processes. This is especially evidenced at the lower part of the lower Sarir Subunit (LLS). Fluvial indications over dominates the tidal ones in the upper part of the lower Sarir (ULS). Due to this configuration the whole lower Sarir subunit is interpreted as shallow marine, deltaic, depositional system, occurred during sea level ¨normal¨ regression. This time, maximum flooding surface is located between the LLS and ULS. The lower Sarir subunit is terminated by subaerial unconformity, with evidences of subaerial exposure preserved at the top of the ULS. These are intruded by the upper Sarir subunit which presents clear evidences of strictly fluvial environment of deposition. The deposits of the upper Sarir subunit record the low stand system tract part of the Dur At Talah sequence. In addition to the outlined results, the sequential pattern of the depositional events is suggested for the entire sequence of Dur At Talah. This study provides a valuable information regarding the depositional and sequential aspects of the Sirt Basin during the late Eocene, it also provide an unique case study for the better understanding of the shallow marine tidal deposits.