La prévalence du trouble oppositionnel avec provocation (TOP) chez les enfants est particulièrement élevée dans la population générale québécoise. Les conséquences liées à ce trouble sont lourdes et tendent à persister dans le temps. Puisque le TOP réside plus spécifiquement dans la relation problématique que l'enfant entretient avec ses figures d'autorité, porter attention aux variables du fonctionnement familial qui y sont associées est une avenue prometteuse pour identifier les cibles d’intervention à préconiser. L'objectif poursuivi dans ce mémoire est donc de déterminer les variables du fonctionnement familial les plus fortement associées à la présence d’un TOP chez les enfants et de vérifier l’effet modérateur du sexe. L'utilisation du modèle de fonctionnement familial de Pauzé et Petitpas (2013) a permis d'identifier les variables familiales les plus proximales à l'enfant et plus susceptibles d'avoir une influence sur son fonctionnement quotidien. L'échantillon est composé d'un groupe de 197 enfants (141 garçons et 56 filles) ayant un TOP comparé à un groupe témoin composé de 185 enfants (93 garçons et 92 filles) sans TOP, ni autres troubles de comportement. Au plan univarié, les résultats montrent que le fonctionnement familial global plus faible, la relation détériorée entre le parent et l'enfant, le faible engagement parental, le manque de supervision et la discipline inconstante sont significativement associés au groupe d'enfants présentant un TOP, en comparaison au groupe témoin. Au plan multivarié, les résultats montrent que la structure familiale (le fait de vivre dans une famille monoparentale ou recomposée) ainsi qu'une relation détériorée entre le parent et l'enfant ressortent comme étant les variables les plus fortement associées au TOP chez les enfants. La qualité de la relation parent-enfant serait d’ailleurs particulièrement importante pour les filles. Il y a donc tout lieu de travailler l'engagement parental, la supervision, la discipline et enfin, le fonctionnement familial global, mais la relation entre le parent et l'enfant demeure une cible d'intervention à prioriser.