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Évolution du statut d'un espace forestier intramétropolitain : le cas de la forêt de Terrebonne (1970-2019)St-Arnaud, Frédérique 11 1900 (has links)
Anciennement espaces de production, les forêts intramétropolitaines ont été délaissées et peu considérées dans l’aménagement périurbain durant l’entre-deux guerres et les premières décennies d’après-guerre. L’exploitation des ressources naturelles et la création de lotissements résidentiels saisonniers puis permanents mitent dans l’indifférence les forêts, boisés et milieux humides des régions métropolitaines (Fortin et Després, 2009). La montée des préoccupations environnementales et l’émergence de nouvelles aspirations quant à la qualité du cadre de vie ont toutefois entrainé, dans les dernières années du 20e siècle, un changement de perspective. De nouvelles formes de valorisation ont été peu à peu prônées (Paquette, 2007; Donadieu et Périgord, 2005; Desprès et Fortin, 2009). Les qualités paysagères, récréatives et écologiques aujourd’hui associées aux espaces forestiers entrent dès lors en concurrence avec certaines activités et pratiques d’aménagement (Fortin et Després, 2009; Donadieu et Périgord, 2005).
Dans cette perspective, ce travail de recherche s’intéresse au processus de transformation des valeurs sociales investies dans les espaces forestiers intramétropolitains, et plus précisément celui de la forêt de Terrebonne. L’analyse de différents documents d’archives (documents de planification, publicités, articles de journaux, etc.) a permis de faire ressortir les valeurs sociales portées par différents groupes d’acteurs et d’observer leurs transformations dans le temps.
À la lumière des résultats obtenus, les années 1970 se sont révélées être celles de l’invention de la forêt comme espace de loisir à l’échelle régionale et de l’émergence des préoccupations sociales. Cette appropriation de la forêt par les résidents laisse place, 10 ans plus tard, à des revendications pour la protéger qui ne cesseront de prendre de l’importance au courant des années subséquentes. Au tournant des années 2000, la forêt devient un levier de valorisation territoriale pour les instances décisionnelles. La dernière décennie montre, quant à elle, l’émergence de la forêt écologique, une compréhension de plus en plus collective du milieu forestier qui lui octroie une valeur de support à la biodiversité et de milieu-levier contre les changements climatiques.
Soulevant également l’omniprésence de valeurs écologiques dans le discours de la communauté locale à compter des années 2000, l’étude a permis de cerner l’utilisation de stratégies argumentaires destinées à renforcer les revendications en faveur de la protection de la forêt et de montrer l’importance de les étudier afin de mieux saisir les valeurs réellement investies à son égard. En somme, ce mémoire permet de mettre en lumière les impacts de la transformation des valeurs investies dans la forêt intramétropolitaine sur les pratiques d’aménagement ainsi que sur le discours promotionnel des promoteurs immobiliers et des instances municipales (municipalités et municipalités régionales de comté). / Intrametropolitan forests, often consisting of formerly productive land, were neglected from
consideration in suburban and peri-urban development planning for several decades from the
interwar period. Exploitation of natural resources and the creation of seasonal and permanent
allotments proceeded with little regard for the forests, woodlands and wetlands of metropolitan
regions (Fortin and Després, 2009). Since the late 20th century, environmental preoccupations
and increasing aspirations for quality of the living environment have contributed to a change of
perspective. New forms of awareness have gradually emerged (Paquette 2007; Donadieu and
Perigord, 2005; Després and Fortin, 2009). The aesthetic, recreational and ecological qualities
associated with wooded spaces is beginning to conflict with current practices (Fortin and Després,
2009; Donadieu and Périgord, 2005).
Our research focuses on the transformation of the societal value invested in intrametropolitan
forests, in particular that of the Terrebonne Forest. The analysis of archival material (planning
documents, advertisements, newspaper articles, and similar) allows the values of different social
groups to be identified and observed as they transform over time.
In light of the results obtained, the 1970s appears to be the years of emergence of forest as a
recreational space. It is also the period of the emergence of social concerns in regard of the
natural environmental deterioration. Ten years later, this appropriation of the forest by the
residents led them to demand its protection, and increasingly so over subsequent years. In the
2000s the forest became a lever for development for decision-making bodies. In the decade
before 2020 the forested intrinsic ecological value has been recognized, due to its contribution to
collective well-being, biodiversity, and its role addressing climate change.
Raising the omnipresence of ecological values in the discourse of the local community from the
2000s, the study also made it possible to identify the use of argumentative strategies intended to
reinforce the claims in favor of the protection of forest by the local community and the
importance of studying them for a better understanding of the values actually invested in the
forest. This thesis sheds light on the impacts of the transformation of the values invested in the
forest on planning and development practices as well as on the promotional discourse of real
estate developers, municipalities and MRC.
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