Le nom d’Adélard Lambert n'occupe certes pas une grande place dans le Panthéon de nos grands hommes. Il n'en mérite pas moins d'être connu de tous ceux qui s 'intéressent aux collections de folklore franco-canadien et franco-américain, ainsi qu'aux col¬lectionneurs de Canadiana. Ce simple artisan a su préserver de l'oubli tant de traditions de toutes sortes, il a compilé et recueilli une si grande part du patrimoine collectif (oral et écrit) que son oeuvre mérite d'être mieux étudiée et son nom plus appré¬cié. Homme du peuple, peu favorisé par les études régulières dans des institutions, il a su quand même faire fructifier, en le fixant par écrit, un trésor personnel et familial de traditions orales qui, sans lui, serait irrémédiablement perdu. De plus, un goût inné de collectionneur l'a mis sur la piste de maints Imprimés rares qu'il a rassemblés avec une grande piété. Les unes et les autres forment la Collection Lambert, l'une des plus importantes de la Bibliothèque de l'Institut Canado-Américain de Manchester. C'est l'analyse de cette collection et de cette oeuvre folklorique qui fera l'objet de la présente étude bio-bibliographique. / Québec Université Laval, Bibliothèque 2014

C'est par un jeu de circonstances que nous avons été amenés à préparer cette biographie d'Adélard Godbout. Pendant nos études de licence, nous avons d'abord rédigé, un travail de recherche sur l'élection provinciale québécoise de 1939. Par la suite, nous avons approfondi cette recherche pour l'obtention de la maîtrise en histoire. Tout au cours de ces travaux, Adélard Godbout nous apparaissait comme bien différent du politicien que ses adversaires s'efforçaient de décrire. Sous la gangue des accusations et des dénonciations, semblait se dessiner un profil d'homme d'État. Retrouver le vrai visage d'Adélard Godbout, aux différentes étapes de sa carrière, te], fut l'objectif de ce travail. Des difficultés nous attendaient. Godbout n'a pas laissé d'écrits. Toute sa vie, il s'exprima dans une langue admirable, mais habituellement sans texte. Il entretint très peu de correspondance personnelle et n'en conserva pas de trace. Nous pourrions donc difficilement écouter le témoignage personnel de Godbout aux différentes étapes de sa vie. De plus, en conversation, il était assez discret sur ce qui le concernait. Il se livrait difficilement. Il se murait derrière un mélange de prudence ou de réserve et empêchait la plupart de ses inter locuteurs de pénétrer le fonds de sa pensée. Enfin, la carrière de Godbout étant récente, les études sur l'époque où il a vécu sont rares. Force nous fut donc de chercher, dans une documentation rachétique, les matériaux qui devaient servir â reconstituer la personnalité et l'action du professeur ou du politicien, dont Godbout revêtit tour à tour la livrée. Nous avons dû serrer la documentation de plus près et scruter avec plus d'attention les moindres indices susceptibles de nous apporter de la lumière. L'étude que nous présentons remonte au premier Godbout qui foula le sol d'Amérique, au milieu du XVIIe. La descendance de cet ancêtre se multiplia rapidement et s'établit dans les principales régions du Québec, voire de l'Amérique du nord. Au XVIII° siècle, une branche de la famille essaima dans la région de l'Isle Verte. C'est là que naquit Adélard Godbout en 1892. Après ses études classiques au petit séminaire de Rimouski, il fit une tentative de vie sacerdotale, puis s'orienta vers les études agronomiques. A la fin de celles-ci, les autorités de l'institution le nommèrent professeur. Après un stage de spécialisation dans une université américaine, il entreprit une carrière d'enseignant, qui dura dix ans. Il s'adonna en même temps à diverses activités reliées à l'agriculture. Il fut tour à tour ou simultanément juge d'expositions animales, propagandiste de sociétés d'éleveurs, puis agronome du comté de l'Islet. Il s'y fit apprécier, et on le choisit comme député. Ses talents et les circonstances aidant, il accéda à la direction du parti libéral puis du gouvernement provincial. Il prenait le pouvoir dans des conditions difficiles. La guerre débutait et elle imposait des contraintes financières. La participation au conflit exacerbait les nationalistes. Ils comprenaient mal Godbout, qui adoptait une position mitoyenne entre la participation â outrance, préconisée par les impérialistes, et l'abstention, réclamée par les nationalistes. Malgré cette conjoncture difficile, Godbout présida à de grandes réalisations, spécialement dans le domaine de l'éducation, de l'économie, des relations de travail et du bien-être social. Cette facette de son administration a souvent été oubliée par les commentateurs. Ceux-ci ont tendance à mal interpréter également les relations Québec-Ottawa sous Mackenzie King et Adélard Godbout. Nous croyons avoir nuancé et parfois rectifié les jugements portés sur ces questions. / Québec Université Laval, Bibliothèque 2012