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Depuis 1997, les réseaux de rencontre sur Internet offrent aux internautes un vaste choix de partenaires potentiels accessibles en seulement quelques clics. Ils permettent de naviguer parmi les membres et de se présenter sous le couvert d'un pseudonyme, d'une photo, de quelques informations et d'un message personnel. Ils sont un lieu d'expression de ses désirs, de ses espoirs, de ses attentes. Sur leur profil, les internautes doivent se singulariser pour se faire remarquer et séduire. Toutefois, à la lecture des fiches se dégage rapidement une impression de similarité entre les profils. Il semblerait que la présentation de soi dans les sites de rencontre soit soumise à une forte contrainte normative, celle du genre. Dans ce contexte, je me suis demandé comment les internautes s'approprient les normes sociales et énoncent leur genre dans les sites de rencontre en ligne au Québec. À la lumière de l'analyse de contenu de 252 profils des membres de Netclub, Réseau Contact et Lavalife, il apparaît que les hommes homosexuels ont tendance à mettre de l'avant un style de vie et à chercher quelqu'un avec qui le partager. Ils semblent en ce sens se trouver à l'opposé des femmes homosexuelles, qui cherchent surtout une personne avec qui elles auront une connexion « d'être à être », faisant abstraction des styles de vie. Les hommes hétérosexuels, quant à eux, affirment leur dynamisme, mais aussi leur capacité à vivre des moments agréables avec leur compagne potentielle. Celles-ci cherchent quant à elles un « complice » avec qui elles auront du plaisir et pourront partager leur quotidien. Il apparaît finalement que dans les présentations de soi sur les sites de rencontre en ligne, les membres démontrent à la fois leur appropriation des normes sociales et des caractéristiques propres à leur genre. Ainsi, la présentation de soi dans les sites de rencontre est à la fois générale et standardisée, mais rend aussi compte de la singularité individuelle.

Ce mémoire de recherche-création se compose d'un roman par fragments ainsi que d'une étude théorique. Le volet création, *Mille lettres que tu ne liras jamais*, engage plusieurs facettes de l'expérience du numérique. Le roman se segmente en deux parties : « avant » et « après ». La première explore la relation uniquement par messagerie instantanée en abordant l'intensité illusoire de la relation numérique. Le segment suivant, « après », fait basculer la relation amoureuse hors-numérique et dégonfle les attentes de la narratrice exacerbées par le virtuel. L'univers narratif se veut une exploration des dynamiques amoureuses ancrées dans l'omniprésence des réseaux sociaux. Entre la solitude de se retrouver isolée derrière l'écran du cellulaire et l'exquise obsession d'attendre un message, la narratrice délaisse tranquillement ses utopies virtuelles pour s'affranchir de celui qu'elle aime. Le volet recherche, *Les amants modernes par l'entremise du numérique dans* Géolocaliser l'amour *de Simon Boulerice et* Sauf que j'ai rien dit *de Lily Pinsonneault*, étudie l'incidence des nouvelles technologies sur le dialogue amoureux. La réflexion aborde les enjeux du numérique sur les relations amoureuses, les procédés narratifs qui en découlent ainsi que les sentiments conflictuels de solitude, d'attachement et d'indépendance vécus par les protagonistes. / This Master's Dissertation in research-creation consists of a novel in fragments as well as a theoretical study. The creation section, *Mille lettres que tu ne liras jamais*, engages several facets of the digital experience. The novel is divided into two parts: "before" and "after". The former explores the relationship solely through instant messaging by addressing the illusory intensity of the digital relationship. The following segment, "after," shifts the romantic relationship outside of digital and deflates the narrator's expectations exacerbated by the virtual. The narrative universe is intended to be an exploration of romantic dynamics anchored in the omnipresence of social networks. Between the solitude of finding herself isolated behind the cell phone screen and the exquisite obsession of waiting for a message, the narrator quietly abandons her virtual utopias to free herself from the one she loves. The research section, *Les amants modernes par l'entremise du numérique dans* Géolocaliser l'amour *de Simon Boulerice et* Sauf que j'ai rien dit *de Lily Pinsonneault*, studies the impact of new technologies on romantic dialogue. The reflection addresses the challenges of digital technology on romantic relationships, the narrative processes that result from it as well as the conflicting feelings of solitude, attachment and independence experienced by the protagonists.

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