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L’appropriation d’une nouvelle technologie au sein de la police : le cas de la caméra corporelleHéroux, Antoine 07 1900 (has links)
Depuis plusieurs années, les services de police ont connu des transformations importantes en matière de gouvernance. Ces changements font notamment référence à l’introduction des pratiques de gestion du secteur privé dans le secteur public. Cette introduction a fait en sorte d’inciter les institutions publiques, comme la police, à devenir plus créatives afin d’atteindre leurs différents objectifs établis par le gouvernement. Afin d’y parvenir, plusieurs de ces institutions publiques ont choisi d’adopter de plus en plus de technologie. Ainsi, l’étude des impacts technologiques sur le milieu policier a connu une croissance importante durant les dernières années. Néanmoins, nous n’en savons encore que très peu quant à la manière dont les policiers s’approprient ces technologies. Cette étude s’intéresse alors à mieux comprendre les impacts de l’introduction d’une nouvelle technologie au sein d’un service de police, notamment sur les dimensions sociales, culturelle et politique de l’appropriation de cette technologie par les policiers. Pour ce faire, nous utilisons 20 entretiens d’un projet-pilote sur la caméra corporelle d’un grand service de police municipale. Les résultats suggèrent la présence de plusieurs impacts et enjeux quant au port de la caméra corporelle notamment par la présence de résultats inattendus, que ce soit sur des enjeux ergonomiques, des enjeux liés au travail policier, des enjeux médiatiques ou des enjeux légaux et juridiques. Aussi, les résultats suggèrent également la présence de différents impacts sur la dynamique relationnelle des policiers soit avec les citoyens, leurs collègues et leur hiérarchie. Les résultats suggèrent également que la majorité des policiers interviewés sont d’accord sur le fait que la caméra corporelle apporte plus de désavantages que d’avantages au travail policier. Ainsi, devant ces contraintes perçues des policiers, cette recherche permet de démontrer que les policiers ne sont pas demeurés passifs devant l’introduction de la caméra corporelle et qu’ils se sont approprié la caméra corporelle. / For several years, police services have undergone significant changes in governance. These changes include the introduction of private sector management practices in the public sector. This introduction has encouraged public institutions, such as the police, to become more creative in order to achieve their different goals set by the government. In order to achieve this, many of these public institutions have chosen to adopt more technology. Thus, the study of technological impacts on the police environment has grown significantly in recent years. Nevertheless, we still know very little about how the police appropriate these technologies. This study is interested in understanding the impacts of the introduction of a new technology within a police service, particularly on the social, cultural and political dimensions through the appropriation of this technology by police officers. To do this, we use 20 interviews of a pilot project on the body camera of a large municipal police service. The results suggest the presence of several impacts and challenges regarding the wearing of the body camera, notably by the presence of unexpected results on ergonomic issues, issues related to police work, media issues and legal issues. The results also suggest the presence of different impacts on the relational dynamics of the police either with the citizens, their colleagues and their hierarchy. The results also suggest that the majority of police interviewees agree that the body camera brings more disadvantages than benefits to police work. Thus, in the face of these perceived constraints, this research makes it possible to demonstrate that the police did not remain passive when faced with the introduction of the body camera and that they appropriated the body camera.
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Les caméras corporelles fournissent-elles un point de vue objectif d’une intervention policière où une force modérée est utilisée?Bernier, Danika 09 1900 (has links)
Le présent mémoire s’intéresse aux caméras corporelles utilisées pour filmer des interventions policières, plus particulièrement, il explore la présence d’un possible biais de perspective entraînée par ce type de caméra. Le manque de connaissances empiriques entourant l’utilisation de ce nouvel outil de travail dans le monde policier renforce l’intérêt de cette étude. Ce mémoire vise à vérifier l’objectivité des vidéos produites par les caméras corporelles considérant que ces dernières seront utilisées pour prendre des décisions juridiques importantes. Pour ce faire, 216 participants ont visionné 3 versions de vidéos d’interventions policières comportant différents niveaux d’usage de la force et étant filmées soit à l’aide d’un cellulaire, d’une caméra de surveillance ou d’une caméra corporelle. Les participants devaient ensuite compléter un questionnaire qui permettait d’explorer leur perception quant à la légitimité de l’usage de la force utilisée par les policiers et quant aux conséquences positives ou négatives auxquelles devrait faire face le policier impliqué. Il sera donc question de comparer leur appréciation de l’intervention en fonction du type de caméra utilisé pour filmer.
Les analyses descriptives ont permis d’établir que les groupes assignés aléatoirement aux différentes versions de vidéos d’interventions sont bien équivalents. Des analyses bivariées ont permis d’observer que le biais de perspective était présent pour l’intervention du parc seulement, soit une intervention requérant un usage de la force extrême, mais pas pour l’intervention de la route, soit une autre intervention présentant une force extrême, ni pour l’intervention présentant un cas de violence conjugale, qui elle présentait une force modérée. Les résultats suggèrent donc que le biais de perspective ne se manifeste pas dans le cas des interventions policières où la force utilisée est modérée, puisque les conséquences découlant de la stratégie physique utilisée sont moins graves. De plus, les résultats suggèrent que, lorsqu’une force extrême est utilisée durant une intervention policière, le biais de perspective ne se manifeste pas s’il semble qu’aucune alternative moins coercitive n’aurait été efficace afin de contrer la menace et de protéger les individus. / This thesis is interested in body cameras used to film police interventions, more specifically, it explores the presence of a possible perspective bias caused by this type of camera. The lack of empirical knowledge surrounding the use of this new tool in the police world reinforces the interest of this study. This study aims to verify the objectivity of videos produced by body cameras considering that they will be used to make important legal decisions. To do this, 216 participants viewed 3 versions of videos of police interventions with different levels of use of force and being filmed either using a cell phone, a surveillance camera or a body-worn camera. Participants were then asked to complete a survey that explored their perception of the legitimacy of the use of force used by police officers and the positive or negative consequences that the police officer involved should face, according to them. It will therefore be a question of comparing their assessment of the intervention according to the type of camera used to film.
The descriptive analyzes made it possible to establish that the groups randomly assigned to the different versions of the intervention videos are indeed equivalent. Bivariate analyzes made it possible to observe that the perspective bias was present for the intervention of the park only, either an intervention requiring the use of extreme force, but not for the intervention of the road, another intervention presenting an extreme force, nor for the intervention presenting a case of domestic violence, which presented a moderate force. The results suggest therefore that the perspective bias does not manifest itself in the case of police interventions where the force used is moderate, since the consequences resulting from the physical strategy used are less serious. Moreover, the results suggest that when extreme force is used during a police intervention, the perspective bias does not manifest itself if it seems that no less coercive alternative would have been effective in order to counter the threatens and protect individuals.
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