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L’apport du capital social, familial, personnel et délinquant à l’explication de la relation entre alcool, drogues et violence chez les jeunesMénard, Mélanie 02 1900 (has links)
Cette étude s’inscrit dans le cadre plus large des travaux menés par le groupe de recherche Drug, Alcool and Violence International (DAVI) qui cherche à préciser la nature des liens qui se tissent entre l’alcool, les drogues et la violence chez trois groupes de jeunes - étudiants, décrocheurs, contrevenants - des villes de Montréal, Toronto, Philadelphie et Amsterdam.
Elle explore plus spécialement les dimensions du capital social, familial, individuel et délinquant comme étant des voies d’explication possibles de la relation constatée entre la consommation d’alcool et de drogues et la manifestation de gestes de violence chez les jeunes de la grande région montréalaise fréquentant le milieu scolaire secondaire. Trois objectifs spécifiques de recherche sont poursuivis soit : 1) déterminer, à travers une recension des écrits scientifiques, les modalités formant les dimensions du capital social, familial, individuel et délinquant; 2) cerner empiriquement dans les données, quelles sont les modalités à disposition permettant de rendre compte de la contribution du capital social, du capital familial, du capital individuel et du capital délinquant dans l’explication de la relation alcool/drogues et violence chez les jeunes; et 3) vérifier si les dimensions à l’étude influencent a) la consommation par les jeunes d’alcool et de drogues; b) la manifestation par eux de comportements délinquants, et plus spécialement de comportements violents, et c) la relation entre alcool, drogues et violence chez les jeunes fréquentant le milieu scolaire secondaire montréalais en fonction de ces dimensions. L’échantillon de type aléatoire est composé de 995 répondants (garçons et filles ) qui se répartissent dans huit écoles secondaires francophones et deux écoles secondaires anglophones provenant des secteurs public ou privé et de milieu favorisé ou défavorisé se trouvant sur les territoires des villes de Montréal, Laval et Longueuil constituant « la grande région de Montréal ». Les participants devaient répondre à un questionnaire composé de 138 questions dont la grande majorité sont fermées. Les données sociodémographiques caractérisant le jeune et son environnement, ses rapports avec sa famille, ses amis, l’école, son quartier, sa consommation d’alcool et de drogues, l’existence dans sa vie de comportements violents dont il aurait été auteur ou victime, la manifestation de gestes de délinquance ou de troubles de comportement sont les principales dimensions de la vie du jeune sondées par le questionnaire utilisé.
D’entrée de jeu, spécifions que peu importe les substances consommées, très peu d’étudiants en font un usage problématique et que l’on ne note aucune propension à la délinquance chez la majorité des élèves de l’échantillon
En somme, les analyses amènent à conclure à l’existence de relations statistiquement significatives entre la consommation d’alcool, de marijuana et de drogues dures et la propension à la délinquance et aux troubles de comportement, ces relations étant de force variable allant de modérée à forte. Toutefois, il faut bien noter que ces relations ne touchent qu’un petit nombre des élèves du secondaire participant à notre étude, comme ce fût le cas dans d’autres études.
Plus spécifiquement, le capital familial paraît influencer seulement la consommation de marijuana. Ainsi, plus le degré de supervision parentale diminue, plus la fréquence de consommation de marijuana augmente. Le capital individuel produit un impact plus important sur la consommation d’alcool, de marijuana et de drogues dures, les troubles de comportement, et la propension à la délinquance. Ainsi, plus le capital individuel est affecté négativement, plus la consommation d’alcool, de marijuana et de drogues dures de même que la propension à la délinquance et aux troubles de comportement seront importants.
Le capital social, quant à lui, explique davantage la consommation de marijuana que la consommation d’alcool et de drogues dures ou encore la manifestation de troubles de comportement et la propension à la délinquance.
Finalement, le capital délinquant paraît influencer la consommation d’alcool, de marijuana et de drogues dures. Son influence se fait ressentir également, mais dans une moindre mesure, sur la manifestation de troubles de comportement et la propension à la délinquance.
À notre grande surprise, la dimension du capital familial qui se révèle être particulièrement influente dans les écrits scientifiques ne ressort pas dans nos analyses comme nous l’avions envisagé. Nous attribuons cet état de fait aux limites imposées par l’utilisation d’une banque de données constituée initialement à d’autres fins que celles visées dans notre étude, et dans laquelle les facteurs reliés au capital familial, identifiés dans les écrits, n’étaient pas tous présents.
Nul doute à que la consommation de substances psychoactives et la propension à la délinquance et aux troubles de comportement sont des comportements présents dans la population juvénile. Les modèles généralement utilisés pour expliquer les comportements déviants à l’étude ne produisent pas de résultats probants en ce qui concerne les écoliers, une population de jeunes d’ailleurs rarement étudiée à cet égard. Le modèle d’explication au cœur de nos analyses, mettant à contribution les dimensions du capital social, familial, individuel et délinquant, paraît prometteur surtout en ce qui concerne le capital délinquant, et ce, en dépit des limites imposées par la banque de données utilisée. À la lumière des résultats obtenus, il semble que l’explication de la cooccurrence de la consommation de substances psychoactives et de la propension à la délinquance et aux troubles de comportement soit multifactorielle. Les principaux facteurs contributifs sont ceux du capital délinquant pour la consommation d’alcool, de marijuana et de drogues dures de même que pour la propension à la délinquance alors les troubles de comportement se révèlent davantage expliqués par les facteurs composant le capital individuel. Nous estimons que la combinaison des dimensions du capital familial, individuel, social et individuel constitue une voie d’explication prometteuse de la relation alcool/drogue et violence chez les jeunes. Il nous apparaît dès lors qu’un instrument de collecte de données spécifiquement conçu pour en explorer le potentiel explicatif devrait être à la base de prochaines recherches en ce sens. / The topic of this study joins the wider frame of the works led by the research group Drug, Alcohol and Violence International (DAVI) which tries to clarify the nature of the links between alcohol, drugs and violence amongst the youth (students, dropouts, offenders) from Montreal, Toronto, Philadelphia and Amsterdam. The study investigates more specifically the dimensions of social, family, individual and delinquent capital as being possible ways to explain the relationship between alcohol and drug consumption and the demonstration of violence amongst the youth from Montreal frequenting a high school environment. To do so, we pursue three specific research objectives: 1) to determine, through a review of the litterature, the modalities of the social, family, individual and delinquent capital; 2) to empirically encircle in our data, which modalities can be used to account for the contribution of social, family, individual and delinquent capital in the explanation of the relationship between alcohol/drugs and violence amongst the youth; and 3) to verify if the studied dimensions influence a) the consumption of alcohol and drugs amongst the youth; b) the emergence of delinquent behaviour and more specially violent behaviour, and c) the relationship between alcohol, drugs and violence amongst the youth frequenting Montreal high schools. Our random sample consists of 995 respondents (boys and girls) from eight French-speaking and two English-speaking schools from both the public and private sectors and from privileged and underprivileged environments in the cities of Montreal, Laval and Longueuil, also called the Greater Montréal. Participants had to answer a questionnaire consisting of 138 questions, the great majority of which were closed. The sociodemographic data characterizing the youths and their environment, their relationships with their families, their friends, their school, their district, their alcohol and drugs consumption, the existence in their life of violent behaviour (being the aggressor or the victim), the demonstration of criminal gestures or behavioural disorders are the main dimensions of their life sounded by the questionnaire.
From the outset, let us specify that regardless of the substance, very few students use them in a problematic fashion and that no inclination to crime was noted in the majority of our sample. In fact, our analysis brings us to conclude the existence of statistically significant relationships between the consumption of alcohol, marijuana and hard drugs and the inclination to crime and behavioural disorders, these relations being of variable strengths, going from moderate to strong. However, it is necessary to note that these relations touch only a small portion of high school students participating in the study, as was observed in other studies. More specifically, family capital appears to influence only marijuana consumption. So, the less parental supervision is present, the more marijuana consumption increases. We notice that individual capital produces a more important impact on alcohol, marijuana and hard drug consumption, on behavioural disorders and on the inclination to crime. So, as individual capital is negatively affected, the more the consumption of alcohol, marijuana and hard drugs as well as the inclination to behavioural disorders and crime will be important.
The share capital, better explains the consumption of marijuana than that of the alcohol and hard drugs or better still, the demonstration of behavioural disorders and the inclination to crime. Finally, the delinquent capital appears to influence alcohol, marijuana and hard drugs consumption. Its influence is felt also, to a lesser proportion, on the demonstration of behavioural disorders and the inclination to crime.
To our surprise, the dimension of family capital which is particularly influential in scientific papers does not stand out in our analyses as we had envisioned it. We attribute this to the limits of the data bank used which was established for purposes other than those aimed in our study, and in which factors connected to family capital were not all present.
There is no doubt that the consumption of psychoactive substances and the inclination to behavioural disorders and to crime are found amongst the youth. The explanatory models, generally used to explain deviant behaviours, do not produce convincing results for high school students, a population of young people rarely studied in this respect. The model at the heart of our analyses which puts to contribution the dimensions of share, family, individual and delinquent capital seems promising, especially with regards to delinquent capital, and this, in spite of the limits imposed by our data bank. In light of the results, it seems that the incidence of the concurrence of the consumption of psychoactive substances and the inclination to behavioural disorders and to the crime is multifactorial. The main contributory factors are those of the delinquent capital for the consumption of alcohol, marijuana and hard drugs as well as the inclination to behavioural disorders and to crime which are better explained by the component factors of the individual capital. We consider that the combination of the dimensions of family, individual, social and individual capital constitutes a way of explaining the relation alcohol / drug and violence amongst the youth. It appears to us that a data collection instrument specifically designed to investigate the explanatory potential should be at the basis of the next research.
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