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Une étude pilote sur les composantes crânio-faciales, myofonctionnelles et d'adiposité dans les cas d'occurrence intra-familiale de syndrome d'apnée du sommeil chez l'enfant et l'adulteLajoie, Marie-Hélène 03 1900 (has links)
Problématique à laquelle répond ce projet de recherche:
Les troubles respiratoires obstructifs du sommeil (TROS) comprennent différentes anomalies allant du ronflement chronique au syndrome d’apnée obstructive du sommeil (SAOS). Le SAOS toucherait entre 1 et 5% d’une population pédiatrique générale avec un pic d’incidence entre 2 et 6 ans. Les enfants obèses sont particulièrement atteints avec une prévalence pouvant atteindre 40%. Chez les enfants atteints de malformations crânio-faciales sévères, la prévalence peut atteindre plus de 50%. Les conséquences du SAOS sur le développement de l’enfant peuvent être significatives en l’absence de traitement, tant au point de vue de la croissance que des performances cognitives, du comportement et des paramètres cardio-vasculaires, pulmonaires ou métaboliques.
Chez l’adulte, la prévalence du SAOS est estimée, dans la population générale, à 3 à 7% des hommes et à 2 à 5% des femmes d’âge moyen. Cette prévalence serait plus élevée dans certains sous-groupes de la population, notamment les personnes en surpoids ou obèses, chez les femmes enceintes, dans certaines ethnies et chez les personnes âgées. Le SAOS peut entrainer une sur- morbidité cardiovasculaire (hypertension artérielle, accident vasculaire cérébral et infarctus du myocarde) et une augmentation des accidents de travail ou de la circulation imputables à la somnolence.
Il est actuellement reconnu que le SAOS pédiatrique et le SAOS de l’adulte ont des causes, des présentations et des conséquences différentes. On ne sait cependant pas si le SAOS de l’adolescent est une poursuite de la forme pédiatrique ou une forme précoce du SAOS de l’adulte. On ne sait pas non plus si certains facteurs de risque sont présents précocement chez l’enfant et persistent jusqu’à l’âge adulte, ou si les deux formes SAOS pédiatrique / adulte ont une étiologie relativement indépendante.
Objectifs:
Comparer la distribution des caractéristiques morphologiques dento-faciales, fonctionnelles oro- nasales et de l’adiposité entre les membres d’une même famille, (quand à la fois) lorsqu’un enfant et un parent présentent des symptômes de troubles obstructifs du sommeil. Un des membres devra avoir reçu préalablement un diagnostic de SAOS.
Type de recherche:
Étude transversale observationnelle
Méthodologie:
Nous avons recruté des enfants afin de planifier un enregistrement du sommeil au CHU Sainte- Justine avec au minimum un de ses parents biologiques directs. Les procédures expérimentales qui ont été utilisées avec chacune de ces familles étaient :
• Une évaluation crânio-faciale et fonctionnelle de l’enfant et d'au moins un de ses parents, incluant la prise de photos
• Un questionnaire de dépistage du SAOS et un arbre généalogique sur 3 générations
• Un enregistrement du sommeil de l’enfant
• L'enregistrement du poids et de la taille, de la circonférence du cou, de la circonférence
de la taille ainsi que des symptômes liés au SAOS
Résultats:
Nous avons inclus un groupe de 20 paires (un enfant couplé à un de ses parents). De ce groupe, 13 enfants ont été diagnostiqué du SAOS et 7 en étaient non atteints. Pour ce qui est de l'analyse des questionnaires des enfants, 100% des apnéiques rapportaient une obstruction nasale. Pour les caractéristiques crânio-faciales, 85% de tous les enfants avait la même classification du tonus labial et jugal, 90% de tous les enfants avait avaient la même forme d'arcade maxillaire et mandibulaire et 100% des enfants apnéiques présentaient la même classification de chevauchement dentaire que leur parent. Dans le cas de l'analyse anthropométrique sur photographies, les mesures de la hauteur faciale totale, de la hauteur du tier inférieur et la
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position antéro-postérieure du maxillaire sont celles qui ont démontrées une certaine tendance d'héritabilité. La mesure N-Gn était plus grande chez les enfants apnéiques, ce qui signifie une hauteur faciale totale plus grande (Cohen d = 1,007). La mesure Sn-Gn était aussi plus grande chez les enfants apnéiques, ce qui signifie un tier inférieur plus long (Cohen d = 1,010). Enfin, l'angle T- N-Sn est plus petit chez les enfants apnéiques (Cohen d = 0,851).
Conclusion:
L'étude actuelle est une étude pilote constitué d'un échantillon limité. Seul un des deux parents de chaque famille a accepté de participer. Malgré cela, on peut voir une certaine tendance d'héritabilité au niveau du tonus labial et jugal, de la forme des arcades dentaires, de la classification du chevauchement dentaire et de l'obstruction nasale. Des études plus importantes seront cependant nécessaires afin d'obtenir des résultats statistiquement significatifs. / Problem addressed by this research project:
Sleep Disordered Breathing (SDB) includes different abnormalities ranging from chronic snoring to obstructive sleep apnea syndrome (OSAS). OSAS would affect between 1 and 5% of a general pediatric population with a peak incidence between 2 and 6 years old. Obese children are particularly affected with a prevalence of up to 40%. In children with severe craniofacial malformations, the prevalence can reach more than 50%. The consequences of OSAS on child development can be significant in the absence of treatment, both in terms of growth and cognitive performance, behavior and cardiovascular, pulmonary or metabolic parameters.
In adults, the prevalence of OSAS is estimated, in the general population, at 3 to 7% of men and 2 to 5% of middle-aged women. This prevalence would be higher in certain subgroups of the population, in particular overweight or obese people, in pregnant women, in certain ethnic groups and in the elderly. OSAS may lead to increased cardiovascular morbidity (arterial hypertension, stroke, myocardial infarction), and an increase in work or traffic accidents attributable to drowsiness.
It is currently recognized that pediatric OSAS and adult OSAS have different causes, presentations and consequences. However, it is not known whether adolescent OSAS is a continuation of the pediatric form or an early form of adult OSAS. It is also unclear whether certain risk factors are present early in childhood and persist into adulthood, or whether the two pediatric/adult forms of OSAS have a relatively independent etiology.
Aims:
To compare the distribution of dentofacial morphological, oronasal functional characteristics and adiposity between members of the same family, when both child and parent present with symptoms of SDB. One of the members must have previously received a diagnosis of OSAS.
Type of research:
Observational cross-sectional study
Methodology:
We recruited children scheduled for sleep recording at CHU Sainte-Justine as well as at least one of their direct biological parents. The experimental procedures that were used with each of these families were:
• A craniofacial and functional assessment of the child and at least one of his parents, including taking photos
• An OSAS screening questionnaire and a 3-generation family tree
• A sleep recording of the child
• Records of weight and height, neck circumference, waist circumference and symptoms related to sleep apnea were also collected
Results:
We included a group of 20 pairs (a child coupled to one of his parents. Of this group, 13 children were diagnosed with OSAS and 7 were unaffected. Regarding the analysis of the children's questionnaires, 100% of apneic patients report nasal obstruction. For craniofacial features, 85% of all children had the same labial and jugal tone classification, 90% of all children had the same maxillary and mandibular arch shape, and 100% of apneic children had the same classification of the dental crowding as their parent. In the case of the anthropometric analysis on photographs, the measurements of the total facial height, the height of the lower third and the anteroposterior position of the maxilla are those that demonstrated a certain trend. The N-Gn measurement was greater in children with apnea, signifying greater total facial height (Cohen d = 1.007). The Sn-Gn measure was also greater in children with apnea, meaning one lower third longer (Cohen d = 1.010). Finally, the T-N-Sn angle is smaller in apneic children (Cohen d = 0.851).
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Conclusion:
The current study is a pilot study consisting of a limited sample. Only one parent from each family agreed to participate. Despite this, we can see a certain trend of heritability at the level of the labial and jugal tone, the shape of the dental arches, the classification of the dental crowding and the nasal obstruction. However, larger studies will be needed to obtain statistically significant results.
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