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Les centres d'instruction élémentaire de Joliette et de Huntingdon, leur rapport à la population et le traitement de l'actualité militaire par la presse locale pendant la seconde guerre mondialeRoy, Jean-Vincent January 2008 (has links) (PDF)
Ce mémoire tente de définir ce qui distingue les anglophones des francophones dans leur rapport au domaine militaire pendant la Seconde Guerre mondiale et, dans une moindre mesure, d'expliquer cette distinction. À cette fin, il se penche sur deux milieux que certains traits rendent comparables. Les villes de Joliette et de Huntingdon ont toutes deux été choisies pour l'ouverture d'un centre d'instruction élémentaire de l'armée canadienne et constituent un excellent point de départ pour l'étude de la présence militaire au Québec durant la guerre. L'étude des journaux de guerre des camps d'entraînement de l'armée démontre que les militaires entretenaient des liens de tous ordres avec les populations civiles voisines. Les deux populations se côtoyaient en de nombreuses occasions et leurs relations servaient divers objectifs, tant économiques que sociaux. De ce point de vue, l'expérience militaire des deux localités et la réponse du milieu civil à la présence de l'armée sont tout à fait comparables. Toutefois, l'étude de la une de deux hebdomadaires locaux, L'Étoile du Nord de Joliette et le Huntingdon Gleaner de Huntingdon, révèle quant à elle des différences significatives dans le traitement médiatique de l'actualité militaire. La publication anglophone consacre à ce thème près de trois fois plus d'espace en première page que la publication francophone. De plus, les thèmes privilégiés de part et d'autre indiquent des différences de perception de la part des rédactions des deux publications à propos du service militaire, de l'armée canadienne et de la guerre. Ces observations, en raison de l'échantillon restreint sur lequel elles s'appuient, ne nous permettent pas de construire un modèle interprétatif définitif des perceptions anglophones et francophones de ces thèmes. Elles indiquent cependant une différence marquée de la place qu'occupait l'actualité militaire pour les deux publications. Considérant la nature et les fonctions des hebdomadaires, ce phénomène reflète selon nous une profonde différence dans les perceptions respectives des deux groupes quant aux sujets militaires. Il appelle également à une réinterprétation de la réaction des francophones du Québec face à la guerre. Pour eux, l'enrôlement ne semblait pas être la contribution la plus appropriée, ce qui pourrait s'expliquer par leur vision peu enthousiaste face au service militaire et à l'armée, et par l'attrait que représentaient les autres manières de participer à l'effort de guerre, comme les emprunts de la victoire et le soutien à la Croix-Rouge Canadienne. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Entraînement militaire, Recrutement, Effort de guerre, Relations entre civils et militaires, Présence militaire au Québec.
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"Believe it or not, this is Afghanistan!" : la mise en scène "culturelle" de la guerre dans les entraînements militaires aux États-UnisMartin, Alexandra 09 1900 (has links)
La thèse porte sur la mise en scène de la guerre dans les entraînements militaires aux États-Unis. Elle étudie des faux villages moyen-orientaux qui servent pour l’entraînement de pré-déploiement en Irak et en Afghanistan. On retrouve ces villages sur diverses bases militaires, comme au National Training Center (NTC) de Fort Irwin (Californie), où une douzaine de faux villages afghans et iraquiens ont été construits depuis 2007 dans le contexte de la contre-insurrection afin de préparer les troupes aux guerres de type urbaines et asymétriques. Dans ces environnements immersifs, l’armée américaine tente de reproduire les paysages socioculturel et religieux où se tiennent les missions : mosquées, salons de thé, marchés extérieurs, maisons traditionnelles forment le décor. Afin de préparer les soldats au terrain humain, une rencontre culturelle est simulée entre eux et la population locale à travers des jeux de rôle. Des acteurs, qui sont parfois d’origine afghane et iraquienne, sont embauchés pour jouer la population locale, ce qui servirait à prévenir un certain « choc culturel » anticipé sur le terrain et augmenter la sensibilité culturelle des soldats. Des experts de l’industrie du cinéma comme des pyrotechniciens et des artistes-maquilleurs participent également à ces simulations pour les rendre plus « réalistes » à travers leurs effets spéciaux.
La thèse étudie les rationalités et les technologies à l'œuvre dans les faux villages et les manières dont elles soutiennent cette mise en scène « culturelle » de la guerre. Elle examine les pratiques matérielles et discursives des performances qui s’y déroulent. En quelles instances les exercices de simulation s’inscrivent-ils dans un régime de représentation racialisé? Comment l’orientalisme américain est-il articulé dans ces espaces? Quels mythes politiques et discours dominants circulent dans ces géographies fictives? La thèse problématise la représentation et la production de savoirs sur l’autre. Ce faisant, elle participe à la discussion sur l’altérité entamée par plusieurs courants théoriques et champs disciplinaires dont elle s'inspire, notamment les cultural studies, les critical race theories et la critique postcoloniale. L’analyse est basée sur une observation de courte durée au NTC. Le Centre offre des visites guidées de la base qui permettent au public d’assister à une journée d’entraînements dans les faux villages. J’ai participé à deux reprises à ces « NTC Box Tours ». J’ai également mené des entrevues semi-dirigées avec plus de vingt vétérans d’Iraq et d’Afghanistan afin de discuter avec eux de leur expérience d’entraînement de pré-déploiement et du rôle de la culture dans les simulations militaires. / The thesis looks at the performance of war in military training in the US. It studies the mock Middle Eastern villages that are used for Iraq and Afghanistan pre-deployment training. These villages are found on several military bases such as the National Training Center of Fort Irwin (California), where a dozen of oriental towns were implemented since 2007 in order to prepare the troops for urban and asymmetrical type of warfare in the context of counterinsurgency. In these immersive environments, the US military tries to reproduce overseas sociocultural and religious landscapes: mosques, tea rooms, street markets, traditional houses and so on form the set. To prepare the soldiers to the human terrain, a cultural encounter between them and the local population is simulated through role play. Actors, sometimes from Iraq and Afghanistan, are hired to enact the local population. This is said to prevent an anticipated “culture clash” on the ground and raise cultural awareness amongst the soldiers. Experts from the filmmaking industry such as pyrotechnics and makeup artists also take part in these simulations – working to make them more “realistic” through their special effects.
The thesis examines the rationalities and technologies at stake in the mock villages, and the way they sustain the « cultural » mise en scène of war. The research interrogates the material and discursive practices of the performances taking place in the mock towns. In what instances are the simulation exercices anchored in a racialized system of representation; how is the American orientalism being rearticulated in these spaces; what political myths and hegemonic discourses are circulating in these fictive geographies? The thesis problematizes the ways of knowing and representing the other. Therefore, the research takes part to the discussion on otherness initiated by diverse theoritical accounts and academic fields, such as cultural studies, critical race theories, and postcolonial critique. The analysis is based on a short observation at NTC. The Center offers guided tours of the base, allowing the general public to attend to one day of training in the mock villages. I participated twice in these “NTC Box tours”. I also conducted semi-directed interviews with more than twenty Iraq and Afghanistan veterans, in which they share with me their experiences of pre-deployment training and their thoughts on the place of culture in military simulations.
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