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L'acquisition des clitiques objets en français L2 par des Arabophones : grammaire déficiente ou non?Abdou Abdelhamid, Zeinab 13 April 2018 (has links)
Le but de notre étude est de vérifier si la grammaire de l'interlangue (IL), la grammaire construite par les apprenants d'une langue seconde (L2), est déficiente ou non. Pour ce faire, il est question d'analyser le statut des catégories fonctionnelles (CF) dans cette grammaire, notamment la catégorie AccV qui, selon Sportiche (1996), sous-tend les pronoms personnels objets en français. En arabe, les pronoms liés peuvent être considérés comme des affixes (Shlonsky, 1997). Autrement dit, les deux types de pronoms dans les deux langues ont un comportement syntaxique différent en ce qui concerne leurs caractéristiques et leur placement. Les données proviennent de deux tâches de production et de compréhension administrées à 54 enfants arabophones, âgés de 6 à 9 ans. De l'analyse des résultats, il est observé que l'émergence des clitiques objets est assez tardive en français L2 (voir aussi White, 1996; Griiter, 2005). De plus, le taux de compréhension des clitiques est beaucoup plus élevé que celui de production, ce qui suggère que la grammaire de l'IL n'est pas déficiente.
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L'acquisition des clitiques sujets en français L2 par des apprenants inuitsBenoît, Alain 11 April 2018 (has links)
Ce mémoire rapporte une étude en acquisition du français langue seconde (L2) examinant la présence des catégories fonctionnelles dans les grammaires d'apprenants inuits débutants étudiant au primaire, à travers l'apparition des clitiques sujets. Selon la théorie linguistique, il existe un lien très fort entre les clitiques et les catégories fonctionnelles. De plus, les clitiques sont présents en français, mais absents en inuttitut. Les données, provenant d'entrevues réalisées avec les participants, sont compatibles avec l'hypothèse « Minimal Trees » (Vainikka & Young-Scholten 1994), selon laquelle les catégories fonctionnelles ne font pas partie des grammaires initiales. Les clitiques émergent en effet tardivement, plus tard que chez les participants d'études antérieures. Ceci peut s'expliquer par le contexte scolaire de la communauté inuite où la recherche fut réalisée. L'émergence des clitiques indique la présence de catégories fonctionnelles dans les grammaires sous-jacentes, dont ils pourraient déclencher l'apparition, grâce à l'action conjointe de la Grammaire Universelle.
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Phénomènes d'interface, stades d'acquisition et variabilité : explications en termes de degrés de complexité computationnelleMercier, Steeve 17 April 2018 (has links)
Cette étude suggère que ce n'est pas les interfaces en général qui causent des difficultés en acquisition d'une L2, mais la complexité computationnelle qui leur est inhérente et qui provoque un important fardeau sur la mémoire de travail. Lorsque les apprenants ne peuvent gérer cette complexité, les comportements non cibles (ex. omission, transfert, surgénéralisation, variabilité) découlent de considérations computationnelles forçant naturellement des options structurelles plus économiques (O'Grady et al., 2009). L'acquisition des clitiques accusatifs du français le et me par des apprenants japonophones adultes a été examinée. Ces clitiques impliquent deux interfaces qui peuvent être étudiées en parallèle - syntaxe/phonologie, syntaxe/pragmatique - et leurs propriétés multimodulaires sont absentes en japonais : la catégorie SCAcc (en syntaxe); le segment IV, plus deux propriétés phonotactiques (en phonologie); le statut [+ argumentai] de la catégorie Temps, qui ne permet pas l'omission de l'objet même si le contexte identifie les referents (en pragmatique). Notre hypothèse principale est que les apprenants vont acquérir la syntaxe des clitiques avant qu'ils ne puissent en maîtriser les propriétés aux interfaces. La raison est que le traitement des interfaces, avec leurs propriétés multimodulaires, implique un travail computationnel accru par rapport au traitement de la syntaxe seule (Sorace, 2006). Les résultats, provenant de cinq tâches administrées à 15 apprenants débutants, 15 intermédiaires, 15 avancés et à 15 locuteurs natifs, confirment notre hypothèse : les intermédiaires, qui ont acquis la syntaxe des clitiques en raison de leurs jugements grammaticaux cibles (comme ceux des natifs), ne peuvent toujours pas intégrer en parallèle les propriétés des clitiques lors de tâches de production induite écrite (ciblant l'interface syntaxe/pragmatique) et orale (ciblant en particulier l'interface syntaxe/phonologie). Leurs résultats moyens à ces tâches, soit 46,8% et 45,6%, sont significativement inférieurs à ceux des locuteurs natifs, lesquels atteignent 87,4% et 88,9%. En fait, ce n'est qu'à partir du niveau avancé que les apprenants sont en mesure de gérer les coûts de traitement des interfaces syntaxe/phonologie et syntaxe/pragmatique. Une analyse plus fine à partir de tâches de perception et de répétition révèle cependant que, contrairement aux natifs, les avancés (tout comme pour les débutants et les intermédiaires) ont d'importantes difficultés avec la phonologie cible, particulièrement avec le phonème /1/ du clitique le.
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