Les péridotites en enclaves dans les kimberlites sont classées en sept types structuraux qui constituent trois grands groupes: structures à gros grain (équante et tabulaire), structures de tectonite (porphyroclastique, en mosaïque et en mosaïque fluidale) et enfin structures secondaires (tabulaires et à gros grain), qui correspondent à différents états du manteau supérieur. Cette classification est fondée essentiellement sur l'olivine qui est le minéral le plus abondant, le plus ductile et le mieux connu du manteau supérieur. On compare les cortèges d'enclaves des différents pipes kimberlitiques entre eux, puis les xénolites des kimberlites avec ceux des basaltes: il en résulte que les structures de tectonites des premiers correspondent à des taux de déformation et des contraintes plus élevés que les structures des seconds.

Pour notre étude, nous nous limiterons à la description aussi précise que possible des variations latérales de la structure du manteau terrestre . Dans la première partie, nous calculons des anomalies de stations pour la propagation des ondes P et des ondes S. Ces anomalies de stations sont des temps de parcours verticaux et nous renseignent sur les variations de structure du manteau supérieur. Nous montrons que nos données s'expliquent, en premlere approximation, par une relation de dépendance entre le temps de parcours des ondes sismiques et l'âge de la lithosphère (Ch. II). L'interprétation physique la plus simple de cette observation consiste à supposer une décroissance du géotherme à l'intérieur d'une plaque à partir du moment de sa formation, ou, en d'autres termes, à postuler un épaississement progressif des plaques lorsqu'elles vieillissent (Ch . III). Comme il est possible d'utiliser cette relation entre temps de parcours des ondes sismiques et âge comme un géochronomètre, nous montrons que la station de Tiksi, en bordure du bouclier de l'Anabar, au Nord de la Sibérie, dont l'anomalie de propagation des ondes P est la plus en avance du globe, pourrait avoir un* âge proche de 4,6 Ma. Nous explicitons ensuite certaines conséquences de l'hypothèse de l' épaississement des plaques continentales. : parmi celles-ci, celle qui concerne les variations latérales rapides de la température, donc de la rhéologie, nous semble importante pour expliquer certaines observations géologiques comme la permanence des boucliers, l'asymétrie des collisions continent-continent, la réactivation d'anciennes marges actives et les mouvements verticaux intraplaques. Dans le Chapitre IV, nous étudions plus en détail plusieurs régions représentatives de cas géologiques : bouclier précambrien, ancienne marge active, zone de subduction, etc ... Le Chapitre V est plus sismologique : il est consacré à une brève étude de l'hodochrone des ondes P se propageant dans le manteau inférieur . Nous abordons le problème de la détermination des gradients de vitesse en profondeur. Dans le Chapitre VI, nous décrivons les variations latérales de la structure du manteau inférieur . Le but est bien sûr de chercher à déceler des traces d'hétérogénéités corrélables au champ gravitationnel et d'apporter quelques contraintes expérimentales au difficile problème de la convection dans le manteau terrestre