Cette habilitation revient sur 25 ans de luttes relatives au régime de l'intermittence. Elle souligne la place centrale que ce régime occupe dans l'espace de la production artistique administrée. Les transformations de ce régime d'emploi donne lieu à une série de mobilisations qui mobilisent différents groupes d'agents. Les professionnels du théâtre public y occupent une place décisive, notamment du fait que leur inscription dans cette production artistique exige et les conduit à concentrer une série de capitaux et de dispositions aux exigences de la politisation de la mobilisation à l'occasion de laquelle ils passent une série d'alliances (parfois improbables) avec différentes catégories d'employeurs, des organisations et responsables politiques divers, etc. Cette mobilisation est néanmoins traversée par une série de clivages entre champs d'appartenance, professionnels. Une des divisions les plus profondes repose sur le rapport au salariat. Le régime relève de la convention régissant l'assurance chômage des salariés du secteur privé. Certains groupes d'intermittents, organisés par la CGT et d'autres organisations syndicales défendent les principes, normes et règles de la société salariale. D'autres, autour de certaines coordinations, sont portés à s'extraire de ces dernières et entretiennent un rapport instrumental au salariat.