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Mother-son interactions predictive of high parentification self-reported by adolescent sons

Johnson, Darrell R. 04 1900 (has links)
Thèse numérisée par la Direction des bibliothèques de l'Université de Montréal. / The present study defined parentification as a child's enmeshment with and overresponsibility for a parent. Sibling and household responsibilities, often considered in the literature to be components of parentification, were judged by the author to better translate a parental than a parentified role. Although informally identified in clinical settings as a problematic parent-child dynamic, parentification has remained empirically vague. The present study represented the first effort to use observations of mother-son interactions in early- and mid-adolescence to predict high parentification near the end of adolescence. Subjects were 82 mothers and their sons who had participated in two laboratory learning tasks in the context of the Montréal Longitudinal Study. Videotapes of mothers helping their sons complete a computer task, which occurred when sons were 13-14 years old and again when they were 15-16 years old, were studied for parentifying and parentifed behaviours in mother and son respectively. The Parentification Scale (Mika, Bergner & Baum, 1987), translated into French for the present study, was administered to the sons when they were 18-19 years old. The main hypothesis of this study held that high frequencies of behaviours thought to be congruent with parentification would be predictive of high parentification scores. A second hypothesis predicted the stability of observational ratings of high parentification, and a third predicted that highly-parentified sons would more frequently be only children living with single mothers. Four of the mother-son behaviours observed in the lab setting were found to be stable across time, offering support for the second hypothesis. Two behaviours initiated by sons towards their mothers were found to discriminate between the High Parentification (n = 18) and Low Parentification (n = 64) groups, thus offering support for the main hypothesis: higher-than-average frequencies of eye contact, significant both times (X2 = 8.17, p < .01), and peer-like teasing and flirting behaviours, significant only when the sons were younger, X2 = 7.90, p < .01. High and Low Parentification groups did not differ significantly on a series of demographic variables and earlier behavioural ratings of the sons. One further discriminator was "only child" status; a greater proportion of sons who were only children were in the High Parentification group, x2 6.66, p < .01, although numbers were quite low. Living with a single parent was not found to be associated with higher parentification, and the amount and quality of social and emotional support available to the parent was hypothesized to be a potentially more valid determinant of parentification than would be living in a single-parent or a two parent family. Finally, in order to explore the relative contribution of each of the three significant discriminators of parentification, they were entered as predictors into a logistic regression equation. The resulting model had a chi-square statistic of 18.6, p < .001, and a McFadden's-R2of .27. Odds ratios indicated that sons having peer-like interactions with their mothers at T1 were six times more likely, and that sons who initiated higher than-average amounts of eye contact with their mothers over the course of both tasks were over three times more likely to be in the High Parentification group. "Only child" status predicted an almost seven times greater chance of high parentification. One limitation of the study was a sample size which was too small to permit a validation of the translated Parentification Scale and which contained few examples of what might be considered pathogenic parentification. Methodological limitations included the failure to administer a parallel measure of parentification to the mother and the retrospective nature of mother-son observations. Several possible methodological improvements were discussed and recommendations for future research were suggested. / La présente étude emprunte les paramètres de l'approche systémique familiale. Minuchin (1974) a proposé le concept de frontières intergénérationnelles, lignes invisibles dans la famille qui servent à délimiter les responsabilités et rôles différents des enfants et des parents, protégeant ainsi les enfants d'un poids de responsabilité qui soit trop lourd pour eux. Minuchin et ses collègues ont étudié le phénomène de l'enfant parental, celui à qui les parents délèguent la responsabilité de jouer un rôle parental auprès de ses frères et ses sœurs et de se charger de tâches ménagères lourdes. Boszormenyi-Nagy & Spark (1973) ont discuté un phénomène parallèle, celui de l'enfant parentifié, un construit qui englobe à la fois la situation de l'enfant parental et celle de l'enfant qui prend soin d'au moins un de ses propres parents, avec qui il assume soit le rôle de conjoint soit le rôle de parent. D'après la littérature, cette deuxième manifestation de responsabilité extrême semble être la plus problématique pour l'enfant; le fait de s'occuper d'un parent s'avère être plus exigeant émotionnellement que de jouer le rôle plus instrumental de gardien(ne) ou d'exécutant de tâches ménagères. Dans la littérature, pourtant, les deux construits sont souvent mêlés et ces niveaux de responsabilisation très différents ne sont pas différenciés. La parentification extrême se caractérise par la dissolution des frontières intergénérationnelles, par un enchevêtrement entre le parent et l'enfant, et par un renversement de rôles où le parent dépend de l'enfant et l'enfant assume un rôle parental complémentaire. Elle se révèle un phénomène clinique significatif, et une douzaine d'études cliniques faites depuis vingt ans proposent un lien entre cette dynamique parent-enfant et des symptômes cliniques aussi divers que l'inceste, la co-dépendance, la toxicomanie, et des difficultés d'ordre relationnel pour l'adolescent qui cherche son autonomie; et enfin d'ordre personnel et interpersonnel pour l'adulte qui fut parentifié et qui gardera peut-être une tendance à se rendre surresponsable pour le bien-être des autres. Malgré l'importance clinique de ce phénomène, la mesure de la parentification est toujours préliminatoirement positionnée; il y a deux instruments valides et fiables qui ont été utilisés pour évaluer le niveau de parentification d'un adulte ou d'un adolescent : le Parentification Questionnaire (Sessions & Jurkovic, 1986) et le Parentification Scale (Mika, Bergner & Baum, 1987). Le deuxième instrument nous semblait plus approprié pour la présente recherche, dont le but principal était d'approfondir l'état de connaissance au niveau de la mesure de la parentification avec une nouvelle population, des fils adolescents qui avec leur mère faisaient partie de l'étude longitudinale de Montréal depuis l'âge de six ans. Plus spécifiquement, le but de la présente recherche était de voir si des comportements observés en laboratoire, que l'on pensait représenter la parentification entre mère et fils à deux moments, soit quand le fils aura 13-14 ans et quand il aura 15-16 ans, pourraient prédire de façon significative la parentification chez le fils quelques années plus tard lors de l'administration du Parentification Scale à l'adolescent, soit quand il aura 18-19 ans. Ceci nécessitait la traduction de l'instrument en français, ce qui fut accompli à partir des suggestions indispensables de Vallerand (1989), pour créer l'Échelle de parentification (EP). L'instrument fut traduit en français, et traduit de nouveau en anglais pour comparer la compréhension des questions et la validité de la traduction. Un comité de traducteurs a trouvé un niveau acceptable de fiabilité et de validité par comparaison avec les résultats de la version originale. Les 82 adolescents qui avec leur mère participèrent à l'étude avaient un âge moyen de 18,5 ans; ils ont participé à deux séances de laboratoire, soit à l'âge moyen de 13,5 ans et 14,5 ans. Les mère et fils furent filmés en train de travailler sur une tâche d'apprentissage ou le fils a reçu la directive claire de compléter la tâche aussi vite que possible et où la mère a joué le rôle d'aide et de soutien auprès de son fils dans ses démarches. L'hypothèse principale de la présente étude postulait qu'il y aurait une relation significative entre quelques-unes de ces interactions et le résultat de parentification; autrement dit, que des comportements mère-fils en contexte d'une tâche d'apprentissage partagée, dont la fiabilité interjuge était acceptable, pourrait servir comme prédicteurs d'un niveau élevé de parentification rapporté par le fils lors de l'administration de l'EP quelques années plus tard. Une deuxième hypothèse voulait que ces comportements que l'on observait demeureraient stables dans le temps, ce qui indiquerait que la dynamique de parentification était persistante et qu'elle caractérise ainsi certaines relations mère-fils. Troisièmement, on prétendait que les fils les plus parentifiés seraient soit l'enfant unique, soit le premier-né de la famille, et qu'ils habiteraient plus souvent dans une famille monoparentale dirigée par la mère que dans une famille à deux parents. Le résultat de parentification, issu des 13 items de l'EP, fut dichotomisé en deux groupes : le groupe « parentification élevée » (n = 18), qui englobait les adolescents ayant un score de parentification supérieur à la marge d'un écart-type de la moyenne (c'est-à-dire, plus que 20), et le groupe « parentification basse » (n = 64) qui englobait les adolescents ayant un score en bas de 20. Des analyses préliminaires ont confirmé que ces deux groupes se ressemblaient à d'autres niveaux, c'est-à-dire au niveau de l'intelligence du fils dans sa tâche, de l'âge de la mère, de l'âge du fils, de la scolarité de la mère, et des caractéristiques personnelles des fils qui ont été évaluées dans le contexte de l'étude longitudinale alors qu'ils étaient plus jeunes. La première hypothèse fut confirmée dans un premier temps à l'aide d'une série d'analyses chi-carré sur les comportements observés et le résultat de parentification, toutes deux des variables dichotomes : deux des comportements interactifs mère-fils qui furent la cible des observations se sont révélés des prédicteurs significatifs, reliés à un niveau élevé de parentification. Le premier de ces comportements fut « fils cherche à établir un contact visuel avec sa mère », à savoir un niveau du regard dirigé par le fils vers sa mère au-dessus de la moyenne. Un niveau élevé du regard au moment des deux tâches (quand il avait 13-14 ans et ensuite quand il avait 15-16 ans) a su discriminer entre les groupes de parentification, X2= 8.17 (1), p < .01. Le deuxième de ces comportements fut « fils joue avec sa mère comme dans une relation entre pairs », des interactions de chatouillage, de blagues et de taquinage initiées par le fils qui donnaient indice à une relation plutôt d'égaux que de parent-enfant. La présence de ces comportements initiés par le fils a su discriminer la condition de parentification uniquement dans la première tâche quand le fils était plus jeune, X2= 7.90 (1), p < .01 Étant donné la concentration nécessitée par la tâche d'apprentissage et la directive claire donnée aux fils d'accomplir la tâche au plus vite, ces deux comportements nous apparaissaient inappropriés. En effet, ceux-ci fournissaient un indice de diffusion de frontières intergénérationnelles ou d'enchevêtrement mère-fils. Un troisième comportement, identifié à la prise en charge par la mère de la tâche sur ordinateur de son fils, se voulait traduire le renversement des rôles parent-enfant qui implique aussi dans la littérature un niveau élevé de parentification. Ce comportement s'approchait un niveau alpha de .05 mais n'a toutefois pas servi comme facteur discriminant des groupes de parentification. En plus, la direction de la relation entre la prise en charge par la mère et le niveau de parentification était contraire à ce qui a été posée comme hypothèse, c'est à dire, qu'une mère excessivement impliquée prédirait un fils parentifié à un niveau élevé. En ce qui concerne la deuxième hypothèse, des deux variables discriminantes, seule le comportement « fils initie le contact visuel avec sa mère » fut stable dans le temps avec une corrélation Pearson significative entre T1et T2, r = .64, p < .001. Une des variables contrôles, le statut de l'enfant unique, fut aussi un facteur discriminant du niveau de parentification, même si les nombres ont été restreints; des neuf adolescents dans l'étude qui furent des enfants uniques, cinq se trouvaient dans le groupe de parentification élevée, x2= 6.66 (1), p < .01. Vivre dans une famille monoparentale dirigée par une mère ne fut pas, par ailleurs, associé de façon significative au niveau de parentification; il y avait autant d'adolescents parentifiés à un haut niveau dans des familles à deux parents que dans des familles monoparentales. Dans un deuxième temps, les trois variables qui se sont avérées significatives furent entrées dans une analyse de régression logistique afin de comparer la capacité de chacune des trois de prédire l'appartenance au groupe de parentification élevée. Les deux prédicteurs comportementaux furent les plus efficaces pour prédire le résultat de parentification élevée et ils avaient un indice McFadden's-R2de .18; les adolescents qui ont le plus fréquemment essayé d'établir un contact visuel avec leur mère aux deux tâches et ceux qui se sont comportés avec leur mère comme s'ils étaient des pairs au moment de la première tâche avaient au-dessus de quatre fois plus de chances d'être dans le groupe des plus parentifiés. Quand le statut d'enfant unique fut ajouté à l'équation de régression, ce nouveau modèle avait un indice McFadden's-R2de .27 et un enfant unique avait sept fois plus de chances d'être dans le groupe à niveau élevé de parentification. Ces résultats suggèrent qu'il est peut-être possible d'utiliser des interactions mèrefils, même dans un contexte contrôlé et restreint et lors d'une tâche qui ne dure que 20 minutes, pour prédire un haut niveau de parentification rapporté par le fils même quelques années plus tard. De plus, la faible corrélation entre les sous-échelles utilisées dans la présente étude et la sous-échelle de l'EP, qui porte sur les responsabilités prises par un jeune adolescent auprès de ses frères et sœurs, démontre que l'on devrait désormais différencier entre le rôle de s'occuper de la fratrie et peut-être des tâches ménagères, et la responsabilité de s'occuper du bien-être de son parent ou de ses parents. Ce dernier semble dans la littérature traduire de façon plus efficace l'aspect problématique de la parentification; la présente étude utilisa une définition plus restreinte, considérant l'autre genre de responsabilité comme étant plutôt une description de l'enfant parental. La discussion porta sur cette différence et sur la possibilité que les deux comportements prédicteurs significatifs, le "flirting" du fils avec sa mère et un niveau élevé de contact visuel initié par lui vers elle, ont pu révéler le même processus à deux moments différents dans le temps : lorsque le fils avait 13-14 ans et ensuite lorsqu'il avait 15-16 ans. Étant donné que la présence d'un ou des deux parents à la maison n'a pu discriminer le niveau de parentification, la présente étude a soulevé la question de savoir si la présence de soutien social et émotionnel pour la mère est un prédicteur plus fiable du niveau de parentification du fils que le statut de la famille. Les limites de l'étude ont été discutées et, finalement, des recommandations concernant les recherches futures par rapport à la mesure et l'évaluation de la parentification ont été présentées.

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