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Mécanismes de régression spontanée du mélanome chez le porc MeLiMRambow, Florian 14 May 2008 (has links) (PDF)
Le mélanome est une tumeur originaire des mélanocytes; c'est la forme la plus agressive des cancers cutanés. Son incidence s'accroît régulièrement. De plus sa résistance aux traitements actuels (chimiothérapie, radiothérapie et immunothérapie) ne laisse qu'une faible espérance de survie aux patients présentant un stade avancé de la maladie. Aujourd'hui il est nécessaire de développer de nouveaux traitements ciblés sur la cellule tumorale. Une stratégie originale consisterait à étudier le phénomène naturel de régression spontanée des mélanomes. Malheureusement chez l'homme la régression n'est que partielle et l'extrême rareté des cas de régression totale à un stade avancé de la maladie rend impossible son étude. Cependant le modèle porcin de mélanome cutané (MeLiM) présente une opportunité unique d'étudier ces mécanismes complexes de régression spontanée. En effet, les minis porcs MeLiM developpent des mélanomes héréditaires qui régressent totalement et spontanément, indépendamment de tous facteurs externes. Actuellement, les mécanismes responsables de cette régression spontanée sont peu ou mal connus. C'est pourquoi l'objectif principal de cette thèse a été l'étude des mécanismes de la régression spontanée du mélanome dans ce modèle animal. Dans un premier temps, grace à la technique d'hybridation suppressive soustractive (HSS) nous avons comparé le transcriptome d'une tumeur en croissance et d'une tumeur en tout début de régression. Dans le but de distinguer les signaux provenant du microenvironnement tumoral de ceux propres à la cellule tumorale, nous avons également réalisé une HSS à partir des cellules isolées d'une tumeur en progression et d'une tumeur au début de la régression. Nous avons trouvé très peu de gènes en commun entre les deux HSS. Nous avons donc focalisé notre étude sur les résultats issus de la HSS à partir des tumeurs. Des gènes surexprimés chez le porc pendant la phase de proliferation tumorale sont également retrouvés dans les études d'expression conduites dans le mélanome chez l'homme (TYR, MITF, MLANA, SDCBP, SILV, TYRP and ZFP106). Au tout début du phénomène de régression, on observe une surexpression des gènes impliqués dans les fonctions de la differentiation, le système immunitaire, l'arrêt du cycle cellulaire et la suppression des tumeurs. Deux gènes CD9 et RARRES1 montrent une très forte surexpression pendant la régression tant au niveau transcriptomique que protéique. Le CD9 est lié à la motilité cellulaire et RARRES1 est un gène potentiel suppresseur de tumeur. Dans un second temps, la dynamique du processus de régression a été étudiée grâce à la technologie des puces à ADN qui a permis d'établir un profil cinétique de l'expression génique. Ainsi, pour chacun des stades de la régression une corrélation entre la signature génique et son expression phénotypique a pu être établie. La signature de la régression comprend entre autres, des gènes impliqués dans la réponse immunitaire, le cycle cellulaire et la différentiation ainsi que la pigmentation des mélanocytes. Ce travail révèle que la régression des mélanomes semblerait être lié à une sous régulation précoce du cycle cellulaire. De plus le système immunitaire semble jouer un rôle majeur dans l'éradication des cellules tumorales. Par immunohistologie et cytometrie en flux, nous avons caracterisé le phenotype des cellules infiltrant les tumeurs : les cellules de l'immunité innée et acquise. On observe deux phases pendant le processus de la régression : une phase précoce consistant principalement à une infiltration par des cellules presentatrice d'antigènes (SWC3+) puis une phase d'infiltration tardive par des lymphocytes cytotoxiques (CD8+). La régression s'accompagne également de la présence de grosses cellules hyperpigmentées que nous avons commencés à caracteriser. Ce travail a permis de montrer qu'il existe des similarités entre le transcriptome du mélanome chez le porc et chez l'homme en plus de celles déjà observées au niveau clinique et génétique ce qui permet de confirmer l'utilité de ce modèle pour l'étude du mélanome chez l'homme. Il a surtout permis de disséquer le processus de régression au niveau cellulaire et moléculaire. Ainsi on a observé un signal précoce d'arrêt en mitose des cellules tumorales, phénomene inconnue jusqu'alors, puis une implication du système immunitaire. Il reste à demontrer si ce dernier est le réel inducteur de la régression. D'ores et déjà, ce travail apporte des cibles à utiliser pour développer des traitements contre le mélanome chez l'homme.
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