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L'idéal éthique des maîtres ès arts de Paris vers 1250, avec édition critique et traduction sélectives du Commentaire sur la Nouvelle et la Vieille Éthique du Pseudo-PeckhamBuffon, Valeria Andrea 12 April 2018 (has links)
Au XIIIe siècle, la réception latine de l'Éthique à Nicomaque d'Aristote en Occident - plus précisément à la Faculté des arts de l'Université de Paris- s'est déroulée en deux phases. Premièrement, avant 1250, l'exégèse des maîtres es arts se base sur des traductions partielles de l’Éthique à Nicomaque (EN), à savoir l’Ethica Noua (EN I) et l’Ethica Vêtus (EN II-III) ; deuxièmement, après cette date, les interprètes disposent du texte complet (en dix livres) traduit par Robert Grosseteste. Le but de notre recherche consiste à éclaircir certains points de la première phase de cette réception, à travers l'édition critique sélective, la traduction et l'examen philosophique comparé du Commentaire sur la Nouvelle et la Vieille Éthique -que nous avons daté des années 1245-1247- d'un maître es arts de Paris, communément appelé 'Pseudo-Peckham' (de par une ancienne attribution incorrecte au théologien Jean Peckham). Nous éditons, selon les règles de l'ecdotique, le Prologue et deux leçons du commentaire. À partir de ce texte - ainsi que des autres commentaires éthiques et de certains traités artiens de la même époque avec lesquels nous le mettons en parallèle -, nous sommes en mesure de décrire l’Idéal éthique des maîtres es arts de Paris, selon trois complexes conceptuels principaux qui ressortent de l'analyse philosophique de la portion éditée. D'abord, la théorie des transcendantaux fonde la possibilité de l'éthique comme une science dont le sujet est le bien. Ensuite, à l'aide de la doctrine des deux faces de l'âme, notre auteur justifie la division aristotélicienne des vertus en intellectuelles et en morales, tout en s'insérant dans une longue histoire de textes, tributaire originellement de Plotin. Finalement, le Pseudo-Peckham établit une hiérarchie des vertus intellectuelles - sagesse, intelligence et fronesis, des vertus exercées par la face supérieure de l'âme - qui suit l'ordre notionnel des transcendantaux ; à partir des vertus intellectuelles et, particulièrement, de la fronesis, notre maître arrive à la connaissance et à la dilection du souverain bien, qui constitue l'idéal éthique des maîtres es arts de Paris.
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