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Acclimater le conte sous nos latitudes : Une sociologie pragmatique du renouveau du conte / Acclimating Tale in Our Latitudes : A pragmatic sociology of the storytelling revivalHaeringer, Anne Sophie 17 November 2011 (has links)
Dans la perspective d’une sociologie pragmatique, cette thèse interroge ce qu’il en est du renouveau du conte. Ainsi, il ne s’agit pas de définir les causes de ce phénomène datant des années 1970, ni d’établir des filiations – entre un conte considéré comme « traditionnel » et un « néoconte » – mais de prendre pour thème de l’enquête celles qui lui sont prêtées par les conteurs ou les chercheurs s’étant intéressés à la question. L’approche n’étant pas interprétative, la thèse ne s’intéresse pas au texte, ni même au couplage texte/contexte, mais au conte-en-acte. Elle propose de penser le renouveau du conte en termes d’acclimatation plutôt que de changement de contexte et introduit ce faisant la notion de milieu. Cette hypothèse du conte associé à son milieu est mise à l’épreuve des redéfinitions contemporaines de la pratique du conte. Une première épreuve est considérée comme centrale en ce qu’elle transforme le mode d’existence du conte : grâce aux collectes entreprises par les folkloristes puis les ethnologues, le conte existe désormais sous un état non seulement graphique mais surtout bibliographique. Cette épreuve chapeaute toutes les autres. Les deux épreuves examinées ensuite sont celles de la persistance, à la campagne ou à la ville, d’une version ethnologisante du conte qui considère que le conte est attaché à la communauté. Les deux dernières épreuves concernent la définition d’une version esthétisante du conte. La thèse montre alors que le processus d’autonomisation du conte – au plan esthétique comme au plan politique ou institutionnel – n’aboutit jamais ; surtout qu’il n’y a là ni un défaut du conte ni une défaillance de ceux qui le défendent. Au contraire, c’est là leur qualité : le conte est une parole bègue, un art en mode mineur.Prenant au sérieux la réflexivité dont font preuve les acteurs du conte, la thèse met également en évidence, chemin faisant, différents régimes de réflexivité croisée entre les chercheurs et les acteurs du conte. / From a pragmatic sociology point of view, this dissertation calls into questions what the revival of storytelling is about. It does not deal with defining the causes of this phenomenon which dates back to the 1970s, nor with drawing filiations – from a storytelling understood as “traditional” and to a “new-storytelling” – but it is about focusing on those storytellers or researchers attribute to it. As the approach is not interpretative, the dissertation does not focus on the text, nor on the articulation text/context, but on the tale-in-action. It tries to figure the revival of storytelling in terms of acclimatation rather than of context evolutions. Thus, it weaves the notion of milieu.Contemporary redefinitions of the practice of storytelling challenge this hypothesis of a storytelling connected to its milieu. A first probing test can be considered as crucial as it transforms tale’s mode of existence: through collections initiated by folklorists and later on ethnologists, tale now exists not only in a graphic, but also bibliographic form. This probing test embraces the others.The two probing tests that are then explored are those of the persistence, in rural spaces as much as in cities, of an ethnologizing version of storytelling, which considers storytelling as tied to the community.The last two probing tests deal with the definition of an aestheticizing version of storytelling. The dissertation evinces then that the process of autonomization of storytelling – on the aesthetic level as much as on the political or institutional one – is never accomplished; especially since there is neither a flaw of storytelling or a failure of those who promote it. On the contrary, it is their quality: storytelling is stuttered speech, an art in a minor mode.Considering with attention the reflexivity actors of storytelling are showing, the dissertation also underlines, along its way, different regimes of crossed reflexivity between researchers and actors of storytelling.
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